Athènes la férale – Les chats de rue entre écoféminisme, aménagement urbain et enjeux de patrimonialisation
2023 | Août
Les animaux errants de la capitale grecque font partie du fonctionnement écologique, social et culturel de la ville. Cette notice vise, de façon exploratoire, à dresser quelques pistes de réflexion sur ce que la présence des chats produit de singulier dans la ville d’Athènes. Loin d’être anodins, les chats participent à l’aménagement formel et informel de la ville et ils montrent que les femmes athéniennes sont particulièrement investies dans le souci pour ce fonctionnement écologique. La présence féline est également à la source d’une forme de patrimonialisation « par le bas » et même de mise en tourisme de la ville.
Dans le roman Les sept vies des chats d’Athènes (2001), l’écrivain Takis Theodoropoulos imagine que Socrate, Platon et d’autres philosophes antiques se sont réincarnés en chats et qu’ils se retrouvent pour philosopher en miaulant, entre la Pnyx et le cimetière du Céramique. Là, des femmes « d’un certain âge » s’occupent d’eux quotidiennement et s’inquiètent des politiques visant à les sacrifier sur l’autel de la salubrité urbaine, avant les Jeux Olympiques de 2004. Les chats-philosophes sont vus dans le livre comme des habitants légitimes de la capitale grecque, ayant leurs propres territoires qui se superposent à ceux des humains.
Si de nombreux habitants passent à côté des chats sans y faire attention, banalisant ainsi leur présence dans l’espace urbain, cet article vise à démontrer que cette présence n’est pas anodine. Les chats d’Athènes sont féraux, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas totalement sauvages ni parfaitement domestiqués. Pour désigner cette réalité, où le sauvage est mêlé au domestique et le naturel au culturel, la philosophe Donna Haraway parle de « natureculture » (2003). Ce statut hybride, « natureculturel », implique des relations de plusieurs ordres entre les humains et les chats : ces relations ne sont pas que sociales et affectives, elles sont aussi des relations écologiques. Ces relations écologiques particulières, principalement entretenues par des femmes, font l’objet d’aménagements urbains et d’une patrimonialisation, tantôt ordinaire, tantôt mise en tourisme. Au-delà de l’analyse de la patrimonialisation des chats athéniens, cet article souhaite considérer ces félins comme des acteurs à part entière de la fabrique de la ville d’Athènes, de façon formelle ou informelle.
Pour mener cette recherche qui se situe encore à un stade exploratoire et dont je jette ici les premières pistes de réflexion, je me fonde sur un corpus de 5 entretiens avec des femmes investies dans la cause féline à Athènes : seule, avec une association ou en travaillant pour la municipalité. Plusieurs observations et une analyse documentaire (articles de presse, sites internet) complètent ce corpus d’entretiens.
Athènes : un écosystème urbain où les humains cohabitent avec les chats
Les géographies animales connaissent un intérêt particulier depuis une vingtaine d’années (Blanc, 2000). Elles s’inscrivent dans le champ plus vaste des géographies « plus qu’humaines » ou « au-delà de l’humain ». Il s’agit de déplacer la focale généralement anthropocentrée de la discipline vers une lecture qui insère les humains dans un réseau de relations avec d’autres entités, vivantes et non vivantes (Isaacs, 2020).
Ces géographies participent ainsi à dépasser l’idée que la ville est le milieu des humains par excellence. Si la ville est effectivement un espace très largement dominé par l’espèce humaine, les humains y cohabitent avec de nombreuses autres espèces : les animaux errants, les insectes, les virus et les bactéries sont des acteurs de la vie urbaine au quotidien. La ville est en fait un écosystème où, plus qu’ailleurs, les relations écologiques sont médiatisées par des artefacts techniques,mais elles n’en demeurent pas moins des relations écologiques.
Les chats d’Athènes font ainsi partie de l’écosystème que constitue la capitale grecque : ils vivent avec des tiques, des puces et de nombreuses bactéries ou virus qu’ils sont susceptibles de transmettre aux autres animaux et aux humains (Diakou et. Al, 2017). A l’inverse, des virus peuvent être transmis des humains aux animaux, y compris aux chats errants, comme cela a été le cas du Covid-19. Humains et animaux errants habitent donc la ville comme un seul et même milieu, composé de leurs interrelations. L’histoire des animaux (Baratay, 2021; Estebanez, 2016) a montré que la présence des chats en ville est ancienne et que la signification de leur présence a évolué au cours du temps avant qu’ils ne soient invisibilisés dans le fonctionnement urbain. Ils étaient même utilisés pour leur fonction écologique puisqu’il existe un mot pour les chats (et les chiens) utilisés pour chasser les rats et autre nuisibles en villes : les ratiers.
Ainsi, lorsque des bénévoles utilisent des ramequins de feta vides pour y déposer des croquettes, elles produisent une «natureculture» athénienne, elles entretiennent une relation écologique avec les chats. Elles contribuent à alimenter, au sens propre et figuré, la chaîne écologique qui nourrit toutes les espèces qui composent le milieu urbain. Rares sont les rues d’Athènes dans lesquelles on ne retrouve pas de petits bols de croquette ou d’eau.
Les femmes : actrices de l’aménagement formel et informel de la ville féline
Un peu partout, les récipients pour nourrir les chats sont autant de traces visibles de la présence féline. Régulièrement, ces contenants sont remplis de restes alimentaires : ils participent, en un sens, à réduire les déchets des humains en étant réintégrés à la chaîne trophique. La plupart de ces dispositifs de nourrissage occupent des toutes petites portions de l’espace public (photo 1) mais d’autres font parfois l’objet d’un micro-aménagement.
C’est le cas par exemple d’un dispositif de nourrissage installé dans le quartier de Thiseio par C., une nourrisseuse bénévole qui a obtenu l’accord d’un pope afin d’installer un ingénieux système de distribution sur une parcelle appartenant à l’église. On retrouve ce genre de dispositifs dans d’autres endroits, notamment dans les friches urbaines très nombreuses à Athènes (photo 2).
Photo 1 & 2: Deux dispositifs de nourrissage des chats errants, à Pagrati (1) et Thiseio (2)
Source: C. Dillenseger 2021
De la même façon, on observe de nombreuses cabanes pour les animaux qui témoignent d’une cohabitation pacifique et même solidaire entre les chats et les habitantes. Plus ou moins visibles, ces refuges pour les félins sont autant d’inscriptions, dans la ville, de la présence des chats et de leur légitimité à faire partie de la vie urbaine. Cette idée est renforcée par l’anthropisation qui caractérise certains de ces aménagements informels : parfois, les cabanes reprennent les codes humains de l’habitat comme sur la photo 3.
Photo 3: Une cabane pour chat en forme de maison humaine à Thiseio
Source: C. Dillenseger 2021
En plus du nourrissage des chats et de la fabrication de certains abris, une partie du travail des bénévoles consiste à attraper des chats errants en vue de les stériliser et de leur assurer un suivi vétérinaire avant de les réintroduire dans le milieu urbain. Les chats sont alors pucés et sont reconnaissables à la petite entaille présente sur l’une de leurs oreilles. Cette pratique urbaine particulière implique beaucoup de travail de la part des bénévoles : une première phase consiste à repérer l’arrivée de nouveaux chats ou la présence de chattes enceintes dans certains espaces urbains. Les chats étant des animaux territoriaux, ils s’établissent en colonie et rayonnent généralement autour d’un espace en friche ou d’une ruine. Pour mener à bien leur repérage, les bénévoles doivent donc avoir une connaissance fine des territorialités félines. Une fois les animaux repérés, il faut ensuite que les bénévoles se coordonnent pour trouver un créneau de plusieurs heures afin d’essayer d’attraper ces chats (photo 4). Il convient alors de les appâter dans une cage et cette étape peut prendre plusieurs heures. Ensuite, il faut amener le chat chez un vétérinaire partenaire et s’acquitter des frais, souvent récoltés lors de marché aux puces au profit de la cause animale ou dans le cas de C., en vendant des accessoires pour chat qu’elle fait elle-même.
Photo 4: Une cage pour appâter un chat errant en vue de le stériliser
Source: C. Dillenseger 2021
Mais la présence des chats au sein de la ville ne fait pas l’unanimité. Elle génère même une micro-géopolitique urbaine et écologique dans laquelle les abris pour les animaux sont parfois détruits comme l’explique ce petit mot qui appelle à la préservation de la cabane (photo 3). Les chats d’Athènes suscitent tantôt la sympathie, tantôt l’indifférence mais aussi, parfois, de la haine. C’est ce que rappelle E., bénévole dans la municipalité de Nea Smyrni, qui mentionne lors de l’entretien avoir trouvé des corps de chats empoisonnés à côtés de poubelles : selon elle, les agresseurs des chats mettent du poison au milieu des détritus lorsqu’ils savent que des chats viennent s’y nourrir. Cette « géopolitique urbaine et écologique », est portée au plus haut niveau politique puisque depuis 2020, un parti animaliste a été créé en Grèce : Κόμμα για τα Ζώα. A l’été 2023, la candidate animaliste à la députation dans la circonscription d’Athènes, Violetta-Teressa Valtsik (Βιολέττα-Τερέσα Βάλτσικ), se présente comme une nourrisseuse d’animaux errants.
En parallèle des actrices individuelles et bénévoles, les municipalités gèrent la présence des chats comme un « problème public ». L’importante présence des animaux à Athènes est régulièrement présentée comme étant une menace pour la santé (les chats pouvant transmettre des maladies) ou pour la propreté, entendue comme un ordre esthétique urbain. Ainsi, avant les Jeux Olympiques de 2004, la municipalité d’Athènes a déployé un large dispositif de stérilisation et de puçage des chats errants ayant pour but de nettoyer la ville. D’après plusieurs associations défendant la cause des chats, cette campagne se serait accompagnée d’empoisonnement illégaux d’animaux, surtout de chiens.
Le service de la faune urbaine (αστική πανίδα) a été créé en 2004, au moment des jeux olympiques, pour gérer le « problème » des chiens errants. Il a pour mission de sensibiliser les habitant.es au bien-être animal, d’assurer le respect du bien-être animal dans la ville et de gérer les animaux errants trouvés dans l’espace public. Si les bureaux du service municipal se trouvent dans l’hypercentre d’Athènes (à Psyrri), le quartier industriel d’Eleonas/Votanikos a vu ouvrir un refuge municipal en 2021. Sur le fronton du refuge se trouve une fresque de street art qui représente Socrates, un chien errant du quartier de Plaka, connu de beaucoup d’athéniens et dont la mort a été très relayée dans les milieux de la défense animale. Aux côtés de Socrate est représenté un chat, autre animal symbolique de la vie urbaine d’Athènes (photo 5).
Photo 5: Athènes entre chiens et chats : le fronton du nouveau refuge municipal à Eleonas/ Votanikos
Source: C. Dillenseger 2021
Le refuge est destiné à recueillir principalement les chiens errants ou abandonnés qui sont destinés à l’adoption par des particuliers ou des touristes. Si cet équipement important et récent a le mérite d’exister, il demeure relativement petit et sa localisation périphérique par rapport au centre peut donner le sentiment d’une relégation spatiale de la question animale. Comme le montre la figure ci-dessous, le refuge a été inséré dans un endroit relativement étroit, entre le grand camp de migrant d’Eleonas, un lieu de stockage des bacs poubelles et de camions-poubelles et au milieu d’un quartier industriel où l’on trouve notamment beaucoup de recycleurs, une activité dépréciée socialement en Grèce et associée à des publics minorisés que sont les roma. Migrants, déchets et animaux errants sont ainsi mis sur un même plan spatial : ils sont des indésirables à gérer, ils font partie de la ville mais doivent se contenter d’une vie à ses marges.
Figure 1: La relégation spatiale des indésirables à Eleonas
Source: C. Dillenseger 2021
La totalité des personnes interrogées, à la municipalité ou parmi les associations animalistes, sont des femmes. Si, d’après elles, les hommes ne sont pas totalement absents, leurs dires confirment que la gestion des chats errants à Athènes est majoritairement le fait de femmes : « La plupart de nos membres sont des femmes. En général en Grèce, la plupart des bénévoles pour le bien-être animal sont des femmes » (Entretien avec l’association 9Lives Greece, Avril 2020). L’investissement des femmes dans la cause écologique et dans le souci pour les autres (le care, (Tronto, 1993)) a été largement documenté en sciences sociales. Les philosophes Catherine Larrère (2012) et Emilie Hache (2016) utilisent le terme d’écoféminisme pour désigner cette réalité. A Athènes, la gestion des chats errants illustre parfaitement ce concept d’écoféminisme.
L’écologie féline d’Athènes comme patrimoine : de l’ordinaire à la mise en tourisme à Thiseio et Plaka
Si la présence féline peut sembler anodine, voire invisible car banale, aux yeux de la plupart des athéniens et des athéniennes, cela n’est pas le cas pour les observateurs étrangers (dont je suis) et certains acteurs du tourisme ont bien compris cela. En effet, au-delà de la simple présence des chats eux-mêmes dans l’ensemble de la ville, Athènes est également saturée d’images et de mises en scène et en récit des chats.
Photos 6 & 7: Les chats, objets classiques du street art dans les rues d’Athènes à Panepistimio et Kolonaki
Source: C. Dillenseger 2021
Tout d’abord, une forme anodine de « patrimonialisation » par le bas de la présence féline émane des nombreux graffitis qui les mettent en scène (photos 6 et 7). La présence des chats dans de nombreuses œuvres de street art est la preuve de leur appartenance à une culture locale. Si les chats sont représentés sur les graffitis plutôt que les cafards qui sont aussi très présents dans la ville, c’est parce qu’ils sont « charismatiques » (Blanc, 2004 ; Lorimer, 2007). Cela veut dire qu’ils sont associés à des représentations positives et affectives, qu’ils occupent une place particulière dans le système culturel et identitaire athénien (et sans doute, plus largement, grec).
De manière plus institutionnalisée, divers acteurs ou actrices se sont emparés de la présence féline à Athènes pour en faire une attraction touristique. Le quartier de Thiseio fait l’objet d’une « mise en tourisme par les chats » comme l’atteste la présence de plusieurs modes de visites guidées à Plaka et Thiseio, deux quartiers très touristiques près de l’acropole.
Photo 8: Découvrir les chats et le quartier de Thiseio grâce à la plateforme AirBnB.
Source : Site internet d’AirBnb Experiences (consulté en Août 2023)
Le site AirBnb Experiences est une plateforme qui propose aux touristes différentes activités. Parmi les activités les plus recommandées à Athènes, on trouve le tour « Cats of Thissio » qui propose, dans son descriptif, « de découvrir des quartiers secrets et plus de 30 chats dont les histoires méritent d’être entendues » (photo 8). Cette visite est particulièrement plébiscitée : elle est notée 5/5 et près de 270 voyageurs ont déjà laissé une appréciation positive. Un tour coûte 20 euros par personne et les fonds récoltés servent à financer les tournées quotidiennes de nourrissage de C. qui s’occupe de plusieurs colonies et qui propose d’être accompagnée trois fois par semaine environ dans son travail bénévole quotidien. Pendant le tour, elle identifie chacun des animaux avec un prénom spécifique : elle les a tous identifiés et à participer à les attraper, à les stériliser et à les pucer grâce aux inscriptions des touristes, qui viennent principalement d’autres pays européens. Cette visite est également une façon d’en apprendre plus sur la présence de ces chats et la manière dont différents acteurs s’en occupent (ou non).
Photo 9: La mise en tourisme de l’histoire d’Athènes par la présence féline
Source : Capture d’écran de l’application Clio Muse Tour présentant le circuit dédié aux chats (Août 2023)
Un autre support, relayé par l’agence touristique de la ville d’Athènes ThisIsAthens, est une application mobile créée par l’entreprise grecque ClioMuse Tour. Cette entreprise propose d’acheter des visites auto-guidées via une application mobile et est présente dans plus de 35 pays dans le monde. Ici, la visite guidée se superpose au circuit touristique classique (photo 9) en passant par différents points d’intérêt (Anafiotika, l’agora romaine, l’ancienne agora, l’église byzantine) et en abordant différentes périodes historiques (de l’Antiquité jusqu’au début du 19ème siècle). Dans cette visite uniquement « historique », les chats présents invitent à projeter en eux la présence passée des félins dans la ville mais il n’y a aucun discours sur l’intégration de ces animaux à la fabrique contemporaine de la ville. Ils sont intégrés au récit d’Athènes comme capitale éternelle de la Grèce et, en cela, ils sont marchandisés sans prise en compte des relations écologiques qui les lient à la ville. Les chats d’Athènes sont érigés en symboles de la ville d’Athènes que l’on retrouve sur des cartes postales et d’autres marchandises à destination des touristes (photo 10). Tout cela témoigne d’une mise au travail (Barua, 2017) de la faune athénienne.
Photo 10: Les chats, symboles d’Athènes en guise de souvenirs pour les touristes
Source: C. Dillenseger 2019
Référence de la notice
Dillenseger, C. (2023) Athènes la férale – Les chats de rue entre écoféminisme, aménagement urbain et enjeux de patrimonialisation, in Maloutas Th., Spyrellis S. (éds), Atlas Social d’Athènes. Recueil électronique de textes et de matériel d’accompagnement. URL: https://www.athenssocialatlas.gr/fr/article/athenes-la-ferale/ , DOI: 10.17902/20971.113
Référence de l’Atlas
Maloutas Th., Spyrellis S. (éd.) (2015) Atlas Social d’Athènes. Recueil électronique de textes et de matériel d’accompagnement. URL: https://www.athenssocialatlas.gr/fr , DOI: 10.17902/20971.9
Références
- Baratay, É., 2021, L’animal désanthropisé: interroger et redéfinir les concepts, Éditions de la Sorbonne, Paris, France.
- Barua, M., 2017, ‘Nonhuman labour, encounter value, spectacular accumulation: the geographies of a lively commodity’, Transactions of the Institute of British Geographers, 42(2), 274–288.
- Blanc, N., 2000, Les animaux et la ville, Editions Odile Jacob, Paris, France.
- Blanc, N., 2004, ‘De l’écologique dans la ville’, Ethnologie française, 34(4), 601–607.
- Diakou, A., Cesare, A.D., Accettura, P.M., Barros, L., Iorio, R., Paoletti, B., Regalbono, A.F. di, Halos, L., Beugnet, F. & Traversa, D., 2017, ‘Intestinal parasites and vector-borne pathogens in stray and free-roaming cats living in continental and insular Greece’, PLOS Neglected Tropical Diseases, 11(1), e0005335.
- Estebanez, J., 2016, ‘Les animaux et la ville. Une histoire sociale, politique et affective à poursuivre’, Histoire urbaine, 47(3), 125–129.
- Hache, É.D. de publication, 2016, Reclaim: recueil de textes écoféministes, Cambourakis, Paris, France.
- Haraway, D.J., 2003, The companion species manifesto: dogs, people, and significant otherness, Prickly Paradigm Press, Chicago, Etats-Unis d’Amérique.
- Isaacs, J.R., 2020, ‘More-than-human geographies’, International Encyclopedia of Geography, pp. 1–5, John Wiley & Sons, Ltd.
- Larrère, C., 2012, ‘L’écoféminisme : féminisme écologique ou écologie féministe’, Tracés. Revue de Sciences humaines, (22), 105–121.
- Lorimer, J., 2007, ‘Nonhuman Charisma’, Environment and Planning D: Society and Space, 25(5), 911–932.
- Theodoropoulos, T., 2001, Οι εφτάψυχες των Αθηνών, Εκδ. Ωκεανίδα, 2001 Athí̄na : Ekd. Ōkeanída, Αθήνα, Grèce.
- Tronto, J.C., 1993, Moral boundaries: a political argument for an ethic of care, Routledge, New York, Etats-Unis d’Amérique.