Kallithéa: Retour sur l’évolution d’une agglomération modèle d’Athènes
2024 | Jan
La création de Kallithéa, les premiers habitants et son évolution jusqu’au début du 20ème siècle
Kallithéa commença à être habitée à la fin du 19ème siècle et, plus précisément, en 1884 [1]. En 1885, le plan de création de la banlieue d’Athènes dénommée « Kallithéa » fut approuvé (Photo 1). Il s’agit d’une zone de plaine, comportant quelques collines interrompant le relief particulièrement plat de la région. Ce fait est directement lié au qualificatif qui lui fut attribué : «ευθυορία» [efthyoria] (op.cit.), ce qui signifie « sans pente ».
Photo 1: Approbation du plan de création de la banlieue athénienne « Kallithéa »
L’étymologie du nom de Kallithéa (issu des mots κάλλος + θέα / beauté + vue) indique la belle vue dont disposait la région. La belle vue sur le golfe Saronique, la proximité avec Athènes et le climat sain furent les trois principaux facteurs qui attirèrent la Société Anonyme de Construction (Anonymi Oikodomiki Etaireia). La société choisit la région pour y développer une banlieue modèle, équivalente aux quartiers ouvriers de France (Λερίου & Μουρουγκλού, 2006). Le président de la société, Efthymios Kechagias, donna à la région le nom de Kallithéa (Κασιάνης, 1996).
Le but de la Société de Construction était de créer un quartier ouvrier répondant aux besoins croissants en logements de bonne qualité et abordables économiquement (Λερίου & Μουρουγκλού, 2006). D’ailleurs, les conditions de logement au début du 20e siècle, notamment pour les classes ouvrières-populaires, étaient « déplorables » (Λεοντίδου, 2001) compte tenu du fait que, suite aux deux guerres balkaniques et à la 1ère guerre mondiale, les ressources financières étaient limitées. Il en résultat que les besoins de vastes pans de la population en termes de logement n’étaient pas pris en charge mais venaient s’ajouter aux besoins préexistants et exacerber le problème.
Dans un premier temps, la Société anonyme de Construction procéda à l’acquisition de 910 stremmas royaux dans la région qui, actuellement, est délimitée entre les quartiers de Charokopou et d’Agia Eleoussa. C’est là que fut créé le premier noyau d’établissement (Λερίου & Μουρουγκλού, 2006:47). Le projet de la Société incluait la création de petites habitations, sur la base de plans architecturaux standardisés. Les ouvriers auxquels les habitations étaient destinées pouvaient acheter un immeuble en obtenant un prêt auprès de la Société (op.cit.). Après avoir payé une avance, ils avaient la possibilité de rembourser le prêt en plusieurs petites tranches mensuelles, à faible taux d’intérêt. De plus, le but de la Société était de fonder le plan urbain et le tracé des rues de la région sur le plan hippodamien, grâce auquel Kallithéa acquit une forme rectangulaire (op.cit.).
Photo 2: Le premier plan urbain de Kallithéa qui, en fin de compte, ne fut pas mis en œuvre
Source: Κασιάνης, 1996:17
Finalement, le projet ambitieux ne fut jamais réalisé tel que ceux qui le conçurent se l’imaginèrent (Photo 2). La non-réalisation est due à la mauvaise situation financière de la Société (Λερίου & Μουρουγκλού, 2006:53) et au décès d’Efthymios Kechagias qui avait été à l’origine du projet (Κασιάνης, 1996). Néanmoins, Kallithéa réussit à conserver un bon tracé de rues, par comparaison à d’autres agglomérations d’Athènes.
Afin de faire face aux problèmes financiers, la Société vendit à bas prix les terrains qu’elle possédait. La création de l’agglomération ouvrière, qui était l’objectif initial de la Société de développement, n’eut pas lieu et Kallithéa devint le lieu de villégiature de riches athéniens (Λερίου & Μουρουγκλού, 2006:61) (Photo 3) [2]. Ziller entreprit la construction des premières habitations (v. plus, op.cit., 51-53). L’emplacement avantageux combiné à la disponibilité de terrains attira de nouveaux habitants à Kallithéa. Progressivement, de lieu de villégiature, la région se convertit en lieu de résidence permanente, surtout parce que la qualité de vie y était meilleure qu’à Athènes (op.cit., 61-62).
Photo 3: Les deux premières maisons érigées à Kallithéa furent celles de Giorgos Filaretos et de Laskaris Laskaridis (à droite et à gauche, respectivement)
Source: Καρδαμίτση-Αδάμη, 2003: 11
Au début du 20e siècle, le profil social des habitants de Kallithéa commença à changer. Initialement, lieu de résidence de couches sociales socioéconomiques supérieures, elle se transformait progressivement en lieu de résidence des couches sociales ouvrières moyennes et inférieures [3]. Selon Leriou & Mourouglou (2006:65), les nouveaux habitants de Kallithéa étaient des avocats, enseignants, pharmaciens, peintres, militaires, agents supérieurs de la fonction publique, architectes, propriétaires terriens, négociants, entrepreneurs en bâtiment mais aussi des épiciers, des boulangers et des vendeurs de charbon. En outre, parmi les nouveaux habitants figuraient des migrants domestiques, venant de différentes régions de Grèce. Les populations nouvellement arrivées, venues de régions rurales, étaient employées dans les champs et les vergers autour de Kallithéa, ou bien comme ouvriers dans les fermes d’élevage de la région, aux abattoirs municipaux et dans les entreprises artisanales qui commencèrent à s’établir progressivement dans la région (op.cit.).
Le changement du profil des habitants de Kallithéa commença à se refléter progressivement dans la qualité et la taille des habitations. Les nouvelles résidences étaient moins luxueuses que les anciennes (Λερίου & Μουρουγκλού, 2006:65). La Société d’entreprises de construction (Etaireia Oikodomikon Epichiriseon), constituée en 1909, entreprit de poursuivre la construction d’habitations dans la région. Elle construisit 50 habitations individuelles à deux étages, destinées à des acheteurs de couches sociales moyennes, dans la zone de Charokopou, dans la partie nord de Kallithéa, loin du noyau initial des premiers habitants. Il se créa ainsi une certaine forme de ségrégation sociale horizontale : les couches sociales socioprofessionnelles les plus pauvres habitant dans des maisons à un étage avec cour, les couches moyennes habitant dans les résidences individuelles à deux étages de meilleure qualité, dans la région de Charokopou, tandis que les couches supérieures résidaient dans les villas construites durant la période précédente, dans la zone incluse entre Charokopou et Agia Eleoussa(Λερίου & Μουρουγκλού, 2006:68) (v. Carte 1, le premier noyau d’habitations entre Charokopou et Agia Eleoussa ; l’on distingue également certains établissements épars à Tzitzifiès).
L’établissement de réfugiés d’Asie Mineure à Kallithéa
À l’instar de la quasi-totalité des zones d’Athènes, du Pirée et d’autres villes de Grèce, l’établissement des réfugiés d’Asie Mineure eut une influence sur le développement de Kallithéa (Leontidou, 2001). Les besoins en logement des réfugiés d’Asie Mineure, de la mer Noire et de Thrace étaient particulièrement importants. Plusieurs régions furent converties en quartiers de réfugiés, d’autres furent créés ex nihilo (Μυωφά & Σταυριανάκης, 2019). Le développement de Kallithéa en tant que banlieue d’Athènes fut interrompu en raison des besoins que créa la nécessité de loger immédiatement les réfugiés.
Sur le plan administratif, Kallithéa relevait de la Municipalité d’Athènes, jusqu’à 1925, année à laquelle elle acquit le statut de commune indépendante. En 1933, elle devint une Municipalité indépendante, en raison de la taille de sa population (Δήμος Καλλιθέας, 2021). Tzitzifiès, un quartier situé dans la partie la plus méridionale de la municipalité et qui faisait partie de la commune de Néo Faliro, fut annexé à Kallithéa en 1926 (Journal officiel de la République hellénique n° 234Α/15.07.1926).
Sur la base du recensement de 1920, Kallithéa et Tzitzifiès comptaient 4 185 et 446 habitants, respectivement (Ministère de l’économie nationale – Direction des Statistiques/ Υπουργείον Εθνικής Οικονομίας – Διεύθυνση Στατιστικής, 1921:49). Sur la base du recensement des réfugiés, en 1923, 3 336 s’étaient établis à Kallithéa et 339 à Tzitzifiès (Ministère de l’hygiène, de la prévoyance et des affaires sociales – Direction des Statistiques/ Υπουργείον Υγιεινής, Πρόνοιας και Αντιλήψεως – Τμήμα Στατιστικής, 1923: 4-5). En 1928, la commune dorénavant indépendante de Kallithéa [4], comptait 29 656 habitants (Ministère de l’économie nationale – Direction des Statistiques/ Υπουργείον Εθνικής Οικονομίας – Γενική Στατιστική Υπηρεσία της Ελλάδος, 1933:34). Selon le recensement de 1928, 14 036 réfugiés furent enregistrés, qui s’établirent dans la région après la catastrophe d’Asie Mineure (op.cit., 34). Ainsi, en huit ans, la population de Kallithéa fut pratiquement multipliée par 7. Le nombre de réfugiés que Kallithéa accueillit fut le troisième plus important, après les municipalités d’Athènes et du Pirée [5] (Μυωφά & Σταυριανάκης, 2019: 150).
Photo 4: Quartier de réfugiés de Skopeftirio, au croisement des rues Platonos et Filaretou
Source: Γεωργιτσογιάννη, 2003: 13 (archive Νίκου Φ. Πολίτη)
À Kallithéa, les réfugiés furent installés dans des baraquements construits par diverses instances étatiques [6], par les réfugiés eux-mêmes (c’est-à-dire par leurs propres moyens et par un travail personnel) ou dans des immeubles alignés construits sur l’avenue Syggrou, aux limites avec Néa Smyrni, ainsi que sur divers sites épars, dans la région (Photo 4). Ces sites se trouvaient dans la partie sud de la région de Tzitzifiès, dans la partie nord de Charokopou, mais aussi sur les rives d’Ilissos (Παπαδοπούλου & Σαρηγιάννης, 2006:90). Ainsi, par exemple, afin de loger les réfugiés on créa le quartier de baraques de Charokopou, sur un terrain appartenant à l’État, à côté de l’École d’économie domestique Charokopio (Photo 5). Les réfugiés s’y établirent au moyen de prêts « dans 12 baraquements longitudinaux, perpendiculaires à la rive d’Ilissos et deux parallèles à celle-ci ; ensuite, l’espace restant fut occupé par des établissements sans permis de construire » (op. cit., 193).
Photo 5: Carte de l’ESYE (Autorité statistique grecque) où l’on peut voir les baraquements du quartier de Charokopou
Source: Παπαδοπούλου & Σαρηγιάννης, 2006:194
L’ensemble des baraquements de la région fut démoli dans les années 1960, dans le cadre de la politique publique visant à l’attribution de logements permanents aux réfugiés (Μυωφά, 2021). À l’emplacement des baraquements, se trouvent principalement des immeubles à appartements (Παπαδοπούλου & Σαρηγιάννης, 2006:90), érigés dans le cadre du développement intense de la région selon le système de la contre-prestation [7]. En revanche, sont conservés les immeubles à appartements érigés par le Ministère de la prévoyance pour loger les réfugiés à la fin des années 1930 (Carte 1) [8].
Carte 1 : Kallithéa telle qu’elle apparaît sur une carte de 1908 réalisée par les élèves de l’École des sous-officiers, sous la direction du professeur de topographie, capitaine d’infanterie, An. Katsimidis
Source: Service géographique de l’armée
Par exemple, à Tzitzifiès, le complexe de 15 immeubles à deux étages (op. cit., 185) est conservé, de même que, au Nord de Tzitzifiès, le complexe de six immeubles, alignés, à deux étages (op. cit., 95). En outre, sur le site des baraquements du quartier de Charokopou, la Commission pour le logement des réfugiés (EAP) (cité par Παπαδοπούλου & Σαρηγιάννης, 2006) [9], érigea un immeuble à trois étages et 42 appartements, formellement équivalent à ceux situés dans la partie sud de la région (op. cit., 196) qui existe toujours (Photos 6a, 6b & 6c).
Photos 6a, 6b et 6c: L’immeuble à trois étages et 42 appartements destiné à loger des réfugiés, sur le site des baraquements du quartier de Charokopou. Sur cette partie du bâtiment, l’on peut voir les traces des balles tirées lors des affrontements sanglants de décembre 1944.
Source: Προσωπικό αρχείο
Conformément au Plan général d’urbanisme (GPS) de 2006 (Journal officiel de la République hellénique n° 192Δ/13.03.2006) mais aussi conformément aux plans antérieurs de 1989 (Journal officiel de la République hellénique n° 369Δ/08.06.1989) et de 1993 (Journal officiel de la République hellénique n° 1130Δ/16.09.1993), l’objectif était de mettre en avant les quartiers de réfugiés et d’en promouvoir l’étude en vue de leur restauration. Toutefois, aucun programme n’a été réalisé. De ce fait, les complexes préservés sont en mauvais état (Παπαδοπούλου & Σαρηγιάννης, 2006:95,185) en raison de l’impossibilité des propriétaires [10] d’en assurer l’entretien. L’octroi d’aide aux propriétaires d’appartements dans les zones comptant des complexes d’immeubles à appartements pour réfugiés, afin de leur permettre d’effectuer les travaux d’entretien des habitations et des espaces communs, est une question majeure et une revendication constante des propriétaires (Myofa, 2023).
Carte 2: Les complexes d’immeubles pour réfugiés conservés à ce jour, à Kallithéa
Source de donnes: Παπαδοπούλου και Σαρηγιάννης 2006, recherche sur le terrain
La période de l’après-guerre à Kallithéa
Au cours de la période d’après-guerre et, principalement, des années 1960 aux années 1980, la population de Kallithéa doubla (v. graphique 1), suite à la migration domestique. Des Grecs venus de diverses régions du pays commencèrent à affluer à Kallithéa, dès les années 1950, à la recherche d’un emploi dans les industries de la région. Ainsi, alors que jusqu’aux années 1950, le profil social de Kallithéa présentait les caractéristiques de la période antérieure, c’est-à-dire, était toujours le lieu de résidence d’intellectuels et d’artistes, son évolution en centre commercial et artisanal, avec la création de nombreux magasins et entreprises artisanales, attira la main-d’œuvre de ces branches (Γεωργιτσογιάννη κ.ά. 2005, 346).
Figure 1: Évolution de la population de Kallithéa entre 1928 et 1981
Sources de donnes: Les recensements respectifs de population et de logements
Photo 7: Publicités des célèbres entreprises IZOLA et EL.VI.ELA dont le siège social se trouvait à Kallithéa
Source: Γεωργιτσογιάννη 2003: 15 (ΙΖΟLΑ : maquette publicitaire de Fokion Dimitriadis, publiée en 1950 dans la Revue industrielle (Viomichaniki epithéorissi) / ELVIELA : simple publicité tirée du bulletin de la Chambre de commerce et d’industrie d’Athènes (EVEA), en 1939)
Certaines entreprises artisanales s’étaient établies à Kallithéa avant la 2e guerre mondiale. D’autres s’y établirent après la guerre. Parmi les plus célèbres figurent IZOLA, entreprise de fabrication d’appareils électroménagers, dont le siège se trouvait à Tzitzifiès ; l’Industrie hellénique de caoutchouc (Elliniki Viomichania Elastikou – EL.VI.ELA) [11] (Photo 7) ; l’industrie textile Piraïki-Patraïki, l’industrie de fabrication de meubles Saridis (Photo 8) (Λερίου & Μουρουγκλού, 2006: 213-215).
Photo 8: Photographie de l’industrie Psaltis – Entreprises de menuiserie (Psalti – Xylourgikes Epichirisis), devenue par la suite l’usine de fabrication de meubles « Saridi », sur l’avenue Syggrou, à proximité de l’Université Pantio.
Source: Γεωργιτσογιάννη 2003, 13 (archive Νίκου Φ. Πολίτη)
Néanmoins, après 1960, plusieurs industries (telle qu’IZOLA, Piraïki-Patraïki et EL.VI.ELA) fermèrent. Elles employaient une part importante de la population de Kallithéa et leur fermeture entraîna un changement dans la composition de la population et du caractère de la région qui fut convertie en centre commercial couvrant les besoins de ses habitants ainsi que de ceux de la région élargie. Depuis les années 1970, la majorité des habitants de Kallithéa sont des agents de la fonction publique élargie, des professionnels et artisans, des libres professionnels et de petits rentiers (Λερίου & Μουρουγκλού, 2006: 247).
En outre, l’explosion démographique de Kallithéa à la période de l’après-guerre créa de nouveaux besoins en matière de logement. Afin de répondre à ces besoins, plusieurs immeubles à appartements furent érigés, selon le système de la contre-prestation, soit sur des terrains vides, soit en démolissant bon nombre des anciennes résidences individuelles à un ou deux étages de la région. La poussée urbanistique transforma progressivement Kallithéa en une région densément bâtie, avec de hauts immeubles et densément peuplée. Ainsi, alors qu’en 1951, du point de vue de la densité de population, Kallithéa était la sixième région d’Athènes, en 1991 elle était devenue la région la plus densément peuplée d’Athènes (Κοτζαμάνης, 1997) et, en 2011, la plus densément peuplée de Grèce (ΕΛΣΤΑΤ, 2012: 2).
De plus, un développement important dans la période de l’après-guerre, qui détermina l’évolution de la région, fut le départ de plusieurs familles de réfugiés, dans les années 1970, qui quittèrent Kallithéa pour s’établir dans les régions avoisinantes de Tavros et de Néa Smyrni, ainsi qu’à Perissos (Λερίου & Μουρουγκλού, 2006:247). La population de réfugiés de la région commença à diminuer progressivement. La recherche de logement de meilleure qualité, combinée à la marchandisation progressive du mode d’acquisition (principalement au moyen de l’augmentation des prêts bancaires) (Maloutas, 2003), qui augmenta la mobilité résidentielle, conduisit quelques-uns des habitants les plus aisés à rechercher des solutions de logement au-delà de Kallithéa.
En conclusion
Le projet initial consistant à faire de Kallithéa une banlieue modèle, équivalente aux quartiers ouvriers de France, ne fut pas réalisé. Initialement, la banlieue devint le lieu de villégiature des couches socioéconomiques supérieures d’Athènes et, au début du 20e siècle, elle devint le lieu de résidence des couches sociales ouvrières moyennes et inférieures. L’afflux massif de réfugiés en 1922 modifia radicalement le profil urbanistique et social de la région. Des quartiers antérieurement non bâtis furent habités par les réfugiés, apportant un nouveau souffle et un nouveau profil à la région. En outre, à l’après-guerre et, principalement, à partir des années 1960, le développement de Kallithéa fut fortement influencé par la migration intérieure et l’arrivée d’une population rurale. La poussée urbanistique que connut la région, avec le système de la contre-prestation, eut pour effet de rendre le tissu urbain plus dense et de l’étendre. Elle contribua également de façon déterminante à la création des problèmes auxquels Kallithéa est confrontée de nos jours, tels que l’urbanisation excessive et l’absence d’espaces libres.
Remerciements
Je voudrais remercier tout particulièrement l’habitant de Kallithéa et professeur de musique, M. Georgios Voutsinos, pour le matériel qu’il partagea avec moi et sa gentillesse de me fournir des copies de cartes de Kallithéa qui font partie de sa collection. Je tiens également à remercier le Dr Evelyne Durieux, membre du personnel de recherche et d’enseignement du Département de Géographie de l’Université Charokopio, pour ses commentaires pertinents sur la version grecque et anglaise du texte. Enfin, je remercie le Service géographique de l’armée qui me donna l’autorisation de publier l’excellente carte topographique de Kallithéa-Brachami.
[1] Avant d’être habitée, l’étendue était uniquement destinée à la culture de l’orge par les habitants du quartier de Plaka, comme indique Kassianis (Κασιάνης, 1996: 17).
[2] Les familles Filaretou et Laskaridis sont considérées comme les « fondatrices de Kallithéa moderne » (Λερίου & Μουρουγκλού, 2006: 61). Elles s’établirent sur le site qui constitue le noyau originel de Kallithéa (op. cit.).
[3] Un nombre important d’habitants de la région était employé par la Société des Tramways Électriques (Etairia Ilektrikon Trochiodromon) dont les installations se trouvaient dans la région depuis 1886 (Λερίου & Μουρουγκλού, 2006:65).
[4] En 1928, la commune de Kallithéa incluait également Néa Smyrni et Tzitzifiès
[5] Les municipalités d’Athènes et du Pirée et la commune de Kallithéa accueillirent 93 % des réfugiés (Μυωφά & Σταυριανάκης, 2019: 150).
[6] Le Fonds pour l’assistance des réfugiés (Tamio perithalpseos prosfygon – TPP), la Commission pour le logement des réfugiés (Epitropi Apokatastasos Prosfygon – EAP) et le Ministère de la prévoyance sociale (v. Μυωφά, 2021).
[7] Il s’agissait d’un consortium de petits propriétaires terriens et d’entreprises de construction dont le but était de construire des immeubles à appartements au coût le plus bas possible (Αντωνοπούλου 1991). Le système de la contre-prestation (antiparochi) consistait en l’accord conclu entre le propriétaire du terrain et le constructeur – entrepreneur qui construirait l’immeuble à appartements et répartirait les appartements aux pqrties impliquées en fonction de leur participation à l’investissement (Θεοχαροπούλου 2017).
[8] Au cours de sa carrière militaire, Anastasios K. Katsimidis (1864-1913) servit comme officier au Service de Cartographie de l’Armée. Il tomba sur le champ de bataille en 1913, pendant des guerres balkaniques, en tant que commandant de bataillon, lors de la bataille de Kilkis-Lachanas. Il était l’auteur d’un excellent essai de topographie militaire qui fut publié en 1903 et servit, entre autres, à la formation théorique et pratique des élèves de l’école des sous-officiers.
[9] Toutefois, il semble plus probable que l’immeuble en question ait été érigé dans son intégralité par le ministère de la prévoyance où que celui-ci en ait achevé les travaux, puisque l’EAP cessa d’opérer en 1930, c’est-à-dire avant la prise d’effet de la loi sur la propriété par étages. D’ailleurs, l’EAP n’opéra pas dans la construction d’immeubles à plusieurs étages. Les premiers immeubles à appartements pour réfugiés furent construits en 1934 par le ministère de la prévoyance (Λεοντίδου 2001, 233).
[10] Cette impossibilité est soit d’ordre financier soit liée à l’absence d’accord avec les autres copropriétaires.
[11] Elle fabriquait les célèbres chaussures de sport de l’époque, que l’on appelait « elvièles ».
Référence de la notice
Myofa, N. (2024) Kallithéa: Retour sur l’évolution d’une agglomération modèle d’Athènes, in Maloutas Th., Spyrellis S. (éds), Atlas Social d’Athènes. Recueil électronique de textes et de matériel d’accompagnement. URL: https://www.athenssocialatlas.gr/fr/article/kallithea/ , DOI: 10.17902/20971.114
Référence de l’Atlas
Maloutas Th., Spyrellis S. (éd.) (2015) Atlas Social d’Athènes. Recueil électronique de textes et de matériel d’accompagnement. URL: https://www.athenssocialatlas.gr/fr , DOI: 10.17902/20971.9
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- Υπουργείον Υγιεινής, Πρόνοιας και Αντιλήψεως – Τμήμα Στατιστικής (1923) Απογραφή προσφύγων ενεργηθείσα κατ’ Απρίλιον 1923. Εν Αθήναις – Εκ του Εθνικού Τυπογραφείου. Διαθέσιμο στο: http://dlib.statistics.gr/Book/GRESYE_02_0101_00017.pdf
- Υπουργείον Εθνικής Οικονομίας–Γενική Στατιστική Υπηρεσία της Ελλάδος (1933) Στατιστικά Αποτελέσματα της Απογραφής του Πληθυσμού της Ελλάδος της 15-16 Μαϊου 1928, τόμος Ι. Πραγματικός και νόμιμος πληθυσμός – Πρόσφυγες. Εν Αθήναις – Εκ του Εθνικού Τυπογραφείου. Διαθέσιμο στο: http://dlib.statistics.gr/Book/GRESYE_02_0101_00018.pdf
- ΦΕΚ 3Α/12.01.1885. Περί εγκρίσεως σχεδίου του προαστείου Αθηνών «Καλλιθέας». Διαθέσιμο στο: https://www.et.gr/api/DownloadFeksApi/?fek_pdf=18850100003
- ΦΕΚ 234Α/15.07.1926. Περί αποσπάσεως του συνοικισμού Τζιτζιφιές από της κοινότητος Νέου Φαλήρου και προσαρτήσεως αυτού εις την κοινότητα Καλλιθέας. Διαθέσιμο στο: https://www.et.gr/api/DownloadFeksApi/?fek_pdf=19260100234
- ΦΕΚ 369Δ/08.06.1989. Έγκριση Γενικού Πολεοδομικού Σχεδίου (Γ.Π.Σ.) Δήμου Καλλιθέας (Ν. Αττικής). Διαθέσιμο στο: https://www.et.gr/api/DownloadFeksApi/?fek_pdf=19890400369
- ΦΕΚ 1130Δ/16.09.1993. Έγκριση Γενικού Πολεοδομικού Σχεδίου (Γ.Π.Σ.) Δήμου Καλλιθέας (Ν. Αττικής). Διαθέσιμο στο: https://www.et.gr/api/DownloadFeksApi/?fek_pdf=19930401130
- ΦΕΚ 192Δ/13.03.2006. Τροποποίηση του Γενικού Πολεοδομικού Σχεδίου (Γ.Π.Σ.) Δήμου Καλλιθέας (Ν. Αττικής) https://www.et.gr/api/DownloadFeksApi/?fek_pdf=20060400192