Les musées de la ville
Deffner Alex – Michael|Karachalis Nicolas|Katsafadou Sotiria
Culture
2015 | Déc
Le présent chapitre présente les musées du Grand-Athènes, en mettant l’accent sur les données récentes de fréquentation. On relèvera en particulier la spécificité de leurs collections, leur emplacement, leur fonction de concentration (par ex. l’axe du Rizareion, rue Pireos) et leurs perspectives de collaboration entre eux. On mentionnera spécialement les perspectives futures les plus importantes du secteur des musées (nouveau Musée national d’art contemporain à Fix, Collection Goulandris à Pangkrati, musées du Pirée) et leur connexion avec le tourisme urbain.
Carte 1 : Emplacement des musées du Grand-Athènes
Le classement des musées de l’Attique selon la spécificité de leurs collections a été réalisé à partir du classement du ministère de la Culture et du Sport, avec quelques adjonctions. Les résultats de la recherche apparaissent ci-dessous.
La plupart des musées appartenant à la municipalité d’Athènes sont des musées d’art figuré (25,4%) et des musées traitant de sujets présentant un intérêt particulier (25,4%), soit 50,8% du total. Suivent les musées historiques et les musées d’art populaire, légèrement moins nombreux (23,7%). Viennent ensuite les musées et collections archéologiques (11,9%), les musées appartenant à deux catégories (6,8%), les musées diachroniques (3,4%), et enfin les musées et collections d’art byzantin (1,7%) et les musées du théâtre (1,7). Parmi ces musées, 8,5% sont fermés pour rénovation, restauration ou transformations.
En dehors de la municipalité d’Athènes, à l’exception des musées d’intérêt spécifique qui occupent le même rang que ceux de la municipalité d’Athènes (25,5%), les nombres des autres musées sont très différents. Il vaut la peine de relever que certains genres de musées ont un plus grand pourcentage que les musées du même genre à l’intérieur de la municipalité. Parmi ceux-ci, les musées et collections archéologiques qui présentent un grand écart (21,3%), les collections et musées byzantins et post-byzantins (2,1%) et les musées du théâtre (2,1%). La proportion des musées d’art est moins importante (19,2%) tout comme celle des musées historiques et folkloriques (6,4%). Parmi les musées à l’extérieur de la municipalité d’Athènes figurent également certaines catégories qui ne se retrouvent pas sur le territoire de la municipalité, comme les musées d’histoire naturelle (14,9%), les musées de la guerre (6,4%) et les musées de la marine (2,1%). Parmi ces musées extérieurs, 6,4% sont fermés pour rénovation, restauration ou transformations. Il vaut la peine de relever qu’un nombre restreint de musées semblent suivre les tendances modernes de la muséologie en utilisant des médias interactifs.
En ce qui concerne l’emplacement des musées, Athènes n’offre pas ce qu’on pourrait qualifier de « quartier des musées ». Une certaine concentration apparaît dans la zone autour du parc Rizari, plus précisément dans le pâté de maisons entre les rues Vasilissis Sofias, Rizari, Vasileos Konstantinou et Rigillis, comme on le voit sur les cartes. On observe également un couloir de musées qui se développe partiellement le long de la rue Pireos.
En matière de collaboration et de réseautage, les efforts sont limités. Les différentes formes de réseautage comprennent l’institution d’un multi-billet, la publication de brochures d’information communes, la création d’une page web commune et l’organisation commune d’expositions, de manifestations et de festivals (Κόνσολα 2011). Le réseau des Musées et des Institutions culturelles d’Athènes constitue l’initiative la plus globale, puisqu’il propose une page web et organise des manifestations communes. Il vaut la peine de mentionner que ce réseau englobe, outre les espaces culturels en général, 22 des 59 musées de la municipalité d’Athènes. Les expositions à l’intérieur du Métro d’Athènes ajoutent une touche particulière à la carte des musées.
En ce qui concerne la fréquentation des musées, il convient de mentionner que pour compléter les données recueillies par l’Office hellénique de la statistique, qui concernent les plus grands musées, nous avons effectué une recherche en prenant contact avec les autres musées. Beaucoup de ces musées ne conservent pas d’archives, si bien que certains d’entre eux n’ont pu donner que des approximations et d’autres n’ont fourni aucune donnée. Le nouveau Musée de l’Acropole, malgré une augmentation relativement faible de la fréquentation (6,9%), est le musée le plus populaire de la ville et attire un nombre important de touristes. Ce musée est un ouvrage moderne important et un point de référence pour la culture grecque. Son emplacement à cet endroit précis a induit des changements importants également en ce qui concerne l’usage de la terre dans le quartier de Makrygianni, où se concentrent nouveaux cafés, nouveaux restaurants, galeries, etc. Sa stratégie de promotion communicationnelle et entrepreneuriale combinée à la tendance en hausse du tourisme urbain partout dans le monde, lui a permis d’occuper la 57e place dans la liste des musées les plus fréquentés du monde pour l’année 2013. Par contre, le petit nombre de billets vendus en 2013 dans d’autres musées présentant des collections importantes ne peut que surprendre.
Carte 2 : Fréquentation des musées du Grand-Athènes
L’ouverture de deux nouveaux musées, l’un abritant le Musée national d’art contemporain à Fix et l’autre la Collection Goulandris à Pangkrati, ainsi que l’agrandissement de la Galerie nationale, devraient contribuer à améliorer l’image de la ville en tant que destination pour amateurs d’art, sans oublier l’organisation en 2017 de la fameuse exposition Documenta, deuxième exposition d’art contemporain en importance juste derrière la Biennale de Venise. Il convient ici de relever que l’on organise aussi certaines expositions dans le cadre d’événements particuliers, comme la Biennale, REMAP, Art-Athina, etc. La Bibliothèque nationale ouvrira également une section muséographique et l’on attend les nouveaux musées de la Riviera culturelle du Pirée (Musée des antiquités sous-marines, Musée de l’émigration). Toutefois, malgré ces perspectives, la crise de la dette souveraine ne permet pas de trouver et de distribuer des ressources financières pour réaliser des programmes intégrés de développement culturel, et bien des musées font face à des problèmes de viabilité (Πούλιος & Τουλούπα 2014). Toutefois, en s’appuyant sur l’expérience d’autres grandes villes européennes en matière d’actions low cost pour améliorer le réseautage des musées, Athènes pourrait réussir à renforcer ses activités d’exposition et à s’imposer comme première destination du tourisme culturel.
Référence de la notice
Deffner, A. M., Karachalis, N., Katsafadou, S. (2015) Les musées de la ville, in Maloutas Th., Spyrellis S. (éds), Atlas Social d’Athènes. Recueil électronique de textes et de matériel d’accompagnement. URL: https://www.athenssocialatlas.gr/fr/article/les-musees/ , DOI: 10.17902/20971.40
Référence de l’Atlas
Maloutas Th., Spyrellis S. (éd.) (2015) Atlas Social d’Athènes. Recueil électronique de textes et de matériel d’accompagnement. URL: https://www.athenssocialatlas.gr/fr , DOI: 10.17902/20971.9
Références
- Κόνσολα Ν (2011) Δίκτυα μουσείων στην σύγχρονη πόλη. Στο: 9ο Εθνικό Ελληνικής Εταιρείας Περιφερειακής Επιστήμης, Αθήνα: Πάντειο Πανεπιστήμιο.
- Πούλιος Ι και Τουλούπα Σ (2014) Ελληνικά Μουσεία Μέσα και Πέρα από την Κρίση: η Επιτακτική Ανάγκη Απόκτησης Στρατηγικής Ευελιξίας μέσα στην Τρέχουσα Αστάθεια. Στο: Βελένη Π (επιμ.), Μουσειολογία: Νέες Τάσεις, Θεσσαλονίκη: Αρχαιολογικό Μουσείο Θεσσαλονίκης.
- Gazi A (2011) Building National Museums in Europe 1750-2010: National Museums in Greece, History, Ideology, Narratives. In: Aronsson P and Elgenius G (eds), EuNaMus – European National Museums: Identity Politics, the Uses of the Past and the European Citizen, Bologna: Linköping University Electronic Press, p. 399. Available from: http://www.ep.liu.se/ecp_home/index.en.aspx?issue=064.