La stratégie de la « Spécialisation intelligente » dans la Région Attique
2016 | Jan
L’économie grecque se caractérise par des problèmes structurels chroniques, dont les principaux sont la perte progressive de la productivité et de la compétitivité dans les secteurs primaire et secondaire, l’absence de modèle de production clair et l’absence d’orientation à l’exportation, qui ont été peu à peu remplacés par un système surtout comprador d’activité économique et par un sentiment factice de prospérité économique, qui s’appuyait sur les conditions financières favorables surtout au début des années 2000.
Les conditions qui se mettent en place aussi bien dans notre pays que dans beaucoup d’autres pays européens du fait de la récente crise économique rendent de plus en plus urgente la nécessité d’améliorer le cadre, mais aussi l’environnement touchant à la compétitivité des entreprises et à la réponse aux défis sociaux, comme la santé, l’environnement, la lutte contre le chômage, surtout des jeunes, et la lutte contre la « fuite » à l’étranger, en augmentation, des groupes les plus dynamiques de la population (Secrétariat général à la Recherche et à la Technologie, 2015)
Depuis 2010, l’économie grecque traverse, en pleine récession, un processus de transformation et de correction des divers déséquilibres internes et externes découlant de l’accumulation des problèmes structurels chroniques mentionnés plus haut et des multiples ratés dans l’application des programmes de réforme des finances publiques. La crise financière internationale a mis en lumière les problèmes chroniques de l’économie grecque et les indicateurs des finances publiques sont passés dans le rouge. L’évolution négative des variables macro-économiques dans l’ensemble du pays se reflète aussi dans l’évolution des économies régionales.
Le pays de façon générale, est en retard dans le développement de l’innovation : il occupe la 19e place parmi les 27 État membres, avec un écart important par rapport à la moyenne de l’UE (Innovation Union Scoreboard, 2013). Toutefois, le système grec de Recherche et Innovation (R&I) peut se prévaloir d’atouts importants : bonnes performances dans les Programmes-Cadres cofinancés par l’UE, importante présence grecque dans les réseaux et projets de recherche internationaux de la Charte européenne d’accès aux Infrastructure de Recherche, forte communauté de chercheurs grecs à l’étranger, ressources humaines de très haute qualité et îlots d’excellence dans des institutions publiques de recherche et dans le secteur privé, et présence grecque dans le domaine des publications scientifiques (supérieure à la moyenne de l’UE). Ces atouts toutefois n’ont pas été exploités pour dépasser les faiblesses structurelles de l’économie et incorporer l’activité de recherche dans les processus de production en améliorant l’image globale en comparaison des résultats des autres pays de l’UE (Ministère du Développement et de la Compétitivité, 2014)
La recherche et l’innovation, priorités pour la période 2014-2020
Compte tenu de ces nouvelles données, la restructuration et le renforcement de la Recherche et de l’Innovation devrait être une locomotive pour faire face aux défis mondiaux et nationaux et le levier pour accroître la productivité et le développement économique, en améliorant les habitudes dans la conduite des activités entrepreneuriales et financières (Secrétariat général à la Recherche et à la Technologie, 2015).
L’Union européenne a toujours été orientée vers le développement économique et social basé sur la connaissance, le potentiel humain, la recherche et l’innovation. Conformément à la stratégie « Europe 2020 » (Commission Européenne, 2010), qui a été adoptée en 2010 par les 27 États membres de l’UE, la vision pour une économie de marché sociale en Europe pour la prochaine décennie repose sur trois objectifs liés entre eux :
- Développement intelligent, en fondant l’économie sur la connaissance et l’innovation,
- Développement durable, en promouvant une économie compétitive utilisant efficacement les ressources à sa disposition et limitant l’impact sur l’environnement (émission de CO2, etc.),
- Développement inclusif, qui devra promouvoir une économie avec un taux d’emploi élevé et conduire à une cohésion sociale et géographique.
Dans le cadre de la stratégie « Europe 2020 », la Commission Européenne a adopté l’initiative emblématique de créer une « Union de l’Innovation » (Commission Européenne, 2011), dans le but de renforcer la capacité de l’Europe à réussir un développement intelligent, durable et inclusif comblant en même temps le fossé entre science et marché, de manière à ce que les résultats de la recherche se traduisent en nouveaux produits, en nouveaux services. Cette initiative a fait émerger le concept de Spécialisation Intelligente pour la Recherche et l’Innovation RIS3 (Commission Européenne, 2015), pour permettre au pays, mais aussi à chaque Région, de se focaliser sur le renforcement des catégories d’investissements spécifiques qui donneront à son économie un atout compétitif.
Il s’agit d’une approche territoriale (place-based) qui tient compte des particularités des différentes régions géographiques selon leurs caractéristiques, leurs possibilités et selon le chemin à suivre pour parvenir au développement économique. La Stratégie pour la Recherche et l’Innovation dans le cadre de la Spécialisation Intelligente lie la recherche et l’innovation au développement économique, selon de nouvelles modalités, comme la « découverte entrepreneuriale [2]» et la hiérarchisation, en étroite collaboration avec les instances locales. Elle vise à réorganiser les secteurs traditionnels en les réorientant vers des activités à très haute valeur ajoutée, vers de nouveaux marchés ou chaînes de valeur [3] . Elle vise en plus à la modernisation des entreprises existantes par l’adoption et la diffusion des nouvelles technologies, à la diversification grâce à la technologie et au développement de nouvelles activités économiques par l’innovation, ainsi qu’à l’exploration de nouvelles formes d’innovation, comme l’innovation ouverte ou l’innovation conviviale, l’innovation sociale et l’innovation en matière de services.
La « Stratégie de Spécialisation Intelligente » a été introduite= dans le cadre de la Politique de cohésion de l’UE (Commission Européenne, 2011) comme un préalable fondamental, comme une « condition ex-ante » (Commission Européenne, 2014). Y souscrire permettra aux États membres de recevoir une aide financière pour des investissements dans la recherche et l’innovation par le biais des Fonds Structurels et d’Investissement Européens (fonds ESI) sur la base du Règlement (UΕ) n°1303/2013 en particulier du Fonds européen de développement régional (FEDER). Les pays et les Régions sont invités à établir des stratégies nationales et régionales de Recherche et Innovation, en fixant des priorités, dans le but de créer un atout compétitif. L’élément important pour le choix des activités sera l’existence ou la création d’une masse (ou d’un potentiel) critique parmi les entreprises et les instances produisant une nouvelle connaissance.
Présentation succincte du profil économique de la Région Attique
La région de l’Attique est la plus grande Région de Grèce, elle concentre plus du tiers de la population et représente plus de 40% du PIB du pays. L’Attique est également le nœud le plus important de Recherche, Développement technologique et Innovation (RDTI) en Grèce, représentant plus de 60% de la DIRD (dépense intérieure brute de R & D).
La Région Attique, tout comme le pays en moyenne, a présenté jusqu’en 2008 des rythmes satisfaisants de croissance du PIB par habitant (figure 1) ; après 2008 au contraire, lorsque se font sentir en Grèce les premiers effets de la crise économique mondiale, on enregistre une diminution du PIB par habitant (SPA : Standard de pouvoir d’achat) pour la Région Attique, de l’ordre de -3,9% environ en moyenne annuelle, inférieure à celle du pays toutefois (-4,7%), ce qui est lié directement au caractère métropolitain de la Région. Au cours de la même période, on a relevé au niveau communautaire une augmentation du PIB / hab. (SPA) de 0,3% en moyenne annuelle.
La région est certainement un point crucial pour les services. En dehors du secteur commercial, les services financiers, les transports, les technologies de l’information, la santé et les services sociaux, et les loisirs sont d’autres secteurs importants. Le secteur de la transformation est dominé par des secteurs à technologie faible ou moyenne, comme l’alimentation, la métallurgie, les produits chimiques ou pharmaceutiques, le textile, et la construction navale, où l’augmentation de la productivité repose surtout sur l’acquisition d’une nouvelle technologie et sur le remplacement du travail manuel par cette technologie. En même temps, des industries dynamiques et en plein développement, comme les TIC, la micro-électronique et les applications dans ces domaines, apparaissent bien intégrées dans les chaînes de valeur internationales.
La chute brutale des investissements privés après 2008, du fait de la crise, a réduit le niveau déjà faible des investissements privés de recherche et innovation à l’intérieur de la Région. Les liquidités réduites du secteur privé, à quoi s’ajoute le financement limité consenti aux entreprises privées par le secteur bancaire, en particulier pour les nouvelles entreprises, a réduit de façon importante les ressources disponibles pour soutenir les entreprises innovantes.
Figure 1 : Évolution du PIB par habitant (SPA- Standard de pouvoir d’achat)
Source : Eurostat
Au niveau de la gouvernance régionale, l’innovation et les activités RDTI n’ont pas constitué (en tout cas jusqu’à la période de programmation 2007-2013) un secteur prioritaire séparé : elles faisaient partie de la stratégie générale mise en place par le Secrétariat général à la Recherche et à la Technologie. Pour la période de programmation 2014-2020, sur la base de la nouvelle architecture de l’Accord de partenariat national 2014-2020, l’accent est mis sur la formulation des besoins et atouts spécifiques de la Région dans le système de recherche de l’Attique, sur la création d’un mécanisme régional et sur le financement ciblé des actions et projets, surtout par la mise en place d’une Stratégie de Spécialisation Intelligente.
La vision et la stratégie de la Région Attique
L’Attique est le centre économique et politique dominant du pays, et un nœud pour les infrastructures de recherche. Elle est le siège de dizaines d’instituts, de neuf Hautes Écoles (sept universités et deux Écoles techniques) et de multiples activités entrepreneuriales innovantes, car elle concentre la plus grande part de l’activité de recherche du pays, aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé.
Le renforcement des capacités et le développement des structures, entre les divers organes de gouvernance locale, centre de formation et de recherche et PME, peuvent faire de l’Attique un centre métropolitain leader dans la recherche, la production et l’exportation de l’innovation pour toute la région de l’Est méditerranéen.
En même temps, l’environnement politique démocratique stable, combiné à la position géographique qui en fait une porte d’entrée de l’UE à partir de toute l’Asie, fait de l’Attique, spatialement, un nœud d’interaction entre idées et actions.
Son potentiel humain scientifique et technique important et extrêmement compétent pourrait être la puissance motrice de cette entreprise. D’autres composantes importantes sont le soutien de la prévoyance sociale et la sécurité, la garantie de conditions de travail et d’affaires modernes, la mise en œuvre d’actions renforçant la protection de l’environnement de l’Attique, en termes d’organisation collective et de participation démocratique.
L’objectif de la Stratégie régionale de Spécialisation Intelligente (SRSI) pour l’Attique est de contribuer à créer une charte ambitieuse et réaliste au service de la vision et des valeurs décrites ci-dessus.
Le critère principal de réussite de la SRSI sera la restructuration du tissu de production de l’Attique selon le schéma suivant :
- Reconstruction industrielle grâce au renforcement technologique des entreprises et au développement de l’innovation (développement de nouvelles entreprises, de nouveaux produits, développement technologique des entreprises et produits existants, développement d’infrastructures de recherche, renforcement du personnel de recherche, etc.).
- Planification basée sur les complexes de production existants et nouveaux, le critère étant la possibilité de développer des atouts compétitifs et de les interconnecter.
- Renforcement de l’innovation dans les entreprises existantes et nouvelles, en mettant d’abord l’accent sur l’innovation en matière de produits, le développement de nouveaux produits (et services) et la constitution de systèmes et produits technologiques complexes (complex product-systems – CoPS).
- Renforcement de la capacité d’assimilation des entreprises, de manière à exploiter les avancées technologiques et les résultats de la recherche.
- Répondre aux besoins sociaux et à l’aggravation des problèmes causés par la crise humanitaire (santé, logement, alimentation, éducation, énergie, travail, environnement, culture, transports, etc.) pour développer et mettre en valeur des solutions et des applications innovantes, afin d’activer un potentiel pour de nouvelles actions.
- Développement des investissements spatiaux, de l’espace urbain et modernisation des infrastructures sociales et environnementales durables de l’Attique (transports urbains, économies d’énergie, lutte contre la pollution urbaine, modernisation des infrastructures et services sociaux, intégration des Technologies de l’Information et de la Communication dans les fonctions urbaines de fourniture de services au citoyen, gestion des ordures et des déchets urbains, etc.).
Pour l’Attique, la SRSI vise à renforcer l’activité d’innovation dans trois champs de spécialisation (graphique 2) :
- Économie créative
- Économie bleue
- Économie durable des besoins
Figure 2 : Champs de Spécialisation intelligente en Attique
L’Attique doit affronter dans ces trois champs des défis importants, mais dispose parallèlement du potentiel pour renforcer les activités existantes et en créer de nouvelles, pour redonner au centre métropolitain une envergure internationale.
Le terme « Économie créative » renvoie à la perspective socio-économique des activités de création et savoir intensifs. Au cœur de l’économie créative nous trouvons les industries culturelles et les industries de création, qui comprennent les arts, la culture, les entreprises et la technologie. Leur objectif commun est de transformer la créativité en valeur d’usage productif.
Les secteurs que l’on range dans l’économie créative sont ceux de la culture (théâtres, arts, héritage culturel, sites archéologiques, centres culturels, etc.), de l’artisanat (traditionnel et moderne, céramique, bijoux, etc.), du logiciel et des applications TIC dans les domaines des loisirs, de l’apprentissage, de la culture, etc. (par ex. développement d’applications et de technologies de jeux, création de services et de contenus – mobile apps, e-learning, etc.), de la production de films, vidéos et contenus multimédias numériques, des émissions radio et TV. La créativité et la culture renvoient également à des activités comme la gastronomie, la mode et la chaussure, le design. Enfin le secteur du tourisme et des loisirs se range dans le secteur plus large de la conception et de la production-diffusion de l’expérience (personnelle) sous diverses formes comme le tourisme de loisirs, le tourisme gastronomique et œnologique, le tourisme culturel, religieux, sportif, environnemental, etc.
En matière d’économie créative, l’Attique dispose d’une longue tradition et d’une solide réputation. L’activité actuelle dans les arts (théâtre, cinéma, musique, etc.), dans l’artisanat (traditionnel et moderne, céramique, bijou, etc.), dans l’éducation, dans le tourisme, dans les secteurs de la transformation misant surtout sur la créativité (vêtement, meubles) offrent la possibilité d’une dynamique importante ; combinée au développement d’un potentiel dans les nouvelles technologies de l’information, des communications et des multimédias, cette dynamique pourra renouveler et élargir l’activité économique et sociale en ce domaine avec des avantages importants aussi bien pour l’économie que pour la société.
L’« Économie bleue » regroupe les activités liées à l’environnement aquatique, avec comme fer de lance, la marine marchande, la pêche, le tourisme côtier, la gestion de l’environnement aquatique et les activités connexes. Elle englobe en outre la production d’énergie à partir de sources renouvelables, par exemple l’énergie houlomotrice, le tourisme spécialisé (par ex. la plongée sur épave), les musées de la marine, les techniques de construction navale, la protection de l’environnement marin, l’inventaire et l’exploration du monde marin. Elle est également liée aux avancées scientifiques et technologiques en biologie-biochimie-biotechnologie (marine), aux nouveaux matériaux, aux TIC, à la technologie de l’espace, aux nouvelles formes de tourisme, à l’archéologie sous-marine et à l’histoire de la mer.
L’« Économie bleue » fait l’objet d’une stratégie à long terme pour soutenir le développement durable du secteur marin et maritime dans l’UE. Cette stratégie reconnaît que les mers et les océans sont les leviers de l’économie européenne, offrant un grand potentiel pour l’innovation et le développement.
L’Attique est déjà un centre international dans le secteur de la marine marchande et du tourisme marin, et elle offre déjà une masse critique d’infrastructures et une très grande activité dans le domaine de la construction navale, en particulier canots de sauvetage, petites et moyennes embarcations. Parallèlement elle doit faire face à des défis sérieux en ce qui concerne la gestion et la protection de l’environnement aquatique, de l’énergie ; elle dispose cependant d’un potentiel de production et d’un potentiel technologique importants qui lui permet de répondre à ces défis.
Tout ce qui précède n’acquiert de sens que s’il sert l’objectif supérieur de « l’Économie durable des besoins », c’est-à-dire le soutien de la qualité de vie dans tous les aspects du déroulement quotidien de la vie sociale. Les défis qui concernent la qualité de vie englobent une gamme extrêmement large d’activités : santé, éducation, alimentation, énergie, loisirs et tourisme, protection et gestion de l’environnement, fonctionnement de la ville, transports et interventions sur l’espace, services publics, sans oublier le fonctionnement régulier de l’État. Les possibilités de développement de ces activités impliquent aussi bien la gestion des défis sociaux et environnementaux aigus que le développement de solutions et de capacités techniques d’envergure internationale.
Ce secteur comprend l’amélioration de la qualité de vie des habitants de la Région Attique. Il a pour objectif de rendre durable la Région Attique, grâce au développement et à l’application de technologies ville intelligente et quartier intelligent, par la gestion des déchets solides et liquides, les économies d’énergie et la production d’énergie au moyen de SER, en mettant à profit le secteur agro-industriel et une politique d’alimentation active. Il concerne également le secteur de la santé et l’industrie pharmaceutique, très présente en Attique.
[1] Le présent article s’appuie sur l’étude pour l’élaboration de la Stratégie pour une Spécialisation Intelligente de l’Attique (2015), étude réalisée par le Service spécial de Gestion du Programme opérationnel de la Région Attique. Il s’agit essentiellement d’une présentation succincte des caractéristique structurelles et des caractéristiques de développement importantes de la région qui interviennent dans le secteur de la recherche et de l’innovation, puis de la stratégie et des champs de spécialisation qui sont ressortis de la consultation sur la formulation des différentes priorités de développement.
[2] La spécialisation intelligente est un processus entrepreneurial de découverte qui vise à identifier les domaines dans lesquels une région ou un pays a comparativement la plus grande spécialisation et les meilleurs résultats en termes de recherche, de développement et d’innovation.
[3] La technique de la « chaîne de valeur » (Porter, 1985) examine les fonctions internes d’un système et le degré de coopération qui s’y développe. La chaîne de valeur aide à identifier la contribution de chaque activité partielle à la valeur totale créée pour les clients. Il s’agit d’une méthode d’estimation des différentes forces et faiblesses présentes dans nombre de fonctions liées entre elles, chacune d’elles créant une valeur / marge pour le client.
Référence de la notice
Pavleas, S. (2016) La stratégie de la « Spécialisation intelligente » dans la Région Attique, in Maloutas Th., Spyrellis S. (éds), Atlas Social d’Athènes. Recueil électronique de textes et de matériel d’accompagnement. URL: https://www.athenssocialatlas.gr/fr/article/specialisation-intelligente/ , DOI: 10.17902/20971.60
Référence de l’Atlas
Maloutas Th., Spyrellis S. (éd.) (2015) Atlas Social d’Athènes. Recueil électronique de textes et de matériel d’accompagnement. URL: https://www.athenssocialatlas.gr/fr , DOI: 10.17902/20971.9
Références
- Γενική Γραμματεία Έρευνας και Τεχνολογίας (2015) Εθνική Στρατηγική Έρευνας και Καινοτομίας για την Έξυπνη Εξειδίκευση 2014-2020. Αθήνα. Available from: http://www.gsrt.gr/News/Files/New1034/RIS3V.5_2.7.15(2).pdf.
- Επίσημη Εφημερίδα της Ευρωπαϊκής Ένωσης (2013) Κανονισμός (ΕΕ) 1303/2013 περί καθορισμού κοινών διατάξεων για το ΕΤΠΑ, το ΕΚΤ, το Ταμείο Συνοχής, το ΕΓΤΑΑ και το ΕΤΘΑ και γενικών διατάξεων για το ΕΤΠΑ, το ΕΚΤ, το Ταμείο Συνοχής και το ΕΤΘΑ και την κατάργηση του Κανονισμού 1083/2006. Available from: http://eur-lex.europa.eu/legal-content/EL/TXT/PDF/?uri=CELEX:32013R1303&from=EN.
- Επίσημη Εφημερίδα της Ευρωπαϊκής Ένωσης (2013) Κανονισμός (ΕΕ) 1301/2013 σχετικά με το Ευρωπαϊκό Ταμείο Περιφερειακής Ανάπτυξης και για τη θέσπιση ειδικών διατάξεων σχετικά με τον στόχο «Επενδύσεις στην ανάπτυξη και την απασχόληση» και για την κατάργηση του κανονισμού (ΕΚ) 1080/2006. Available from: http://eur-lex.europa.eu/legal-content/EL/TXT/PDF/?uri=CELEX:32013R1301&qid=1475507290833&from=en.
- Περιφέρεια Αττικής (2014) Στρατηγική Έξυπνης Εξειδίκευσης για την Περιφέρεια Αττικής. Αθήνα.
- ΥΠΑΑΝ (2014) Εταιρικό Σύμφωνο για το Πλαίσιο Ανάπτυξης-ΕΣΠΑ 2014-2020. Αθήνα.
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- European Commission (2015) Innovation Union Scoreboard. Brussels.
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