L’impact de la crise sur le commerce alimentaire de détail à Athènes
Faka Antigoni|Skordili Sofia
Quartiers, Économie, Économie Sociale
2018 | Août
Dans l’ensemble du pays, l’alimentation constitue le premier poste de dépense des ménages, et représente 20,7 % de leurs dépenses mensuelles moyennes. Pour les 20,0 % des ménages les plus pauvres, les dépenses d’alimentation représentent environ le tiers du revenu disponible (32,1%) (ΕΛΣΤΑΤ, 2017). La baisse considérable du revenu disponible, de l’ordre de 26 %, a conduit à une baisse encore plus importante de la consommation de produits alimentaires (à domicile), de l’ordre de 29,4 %, au cours de la période 2009-2014 (Χαραλαμπάκης, 2017). Cependant, l’ensemble des catégories de produits alimentaires et l’ensemble des types de commerces n’ont pas connu une baisse équivalente.
Types de produits alimentaires, lieux d’achats choisis par les consommateurs
L’impressionnante contraction du marché s’accompagne de grands changements dans les habitudes de consommation. Les consommateurs, non seulement achètent moins, mais ils achètent des produits moins chers. De plus, au cours de la crise, les grandes chaînes d’alimentation ont vu leur attractivité s’améliorer et ont gagné des parts de marché.
Les dépenses de consommation dans des catégories d’aliments contribuant à une alimentation équilibrée, comme l’agneau et le chevreau (-45%), le poisson (-33%), les fruits (-23%) et le lait cru (-15%), ont connu une forte baisse au cours de la période 2009-2016 (ΙΕΛΚΑ, 2017). these include lamb and goat meat (-45 per cent), fish (-33 per cent), fruit (-23.5 per cent) and raw milk (-15 per cent). At the same time, consumption of categories of cheaper food products, such as pulses (+ 17.8 per cent) and private label products has grown rapidly (ΙΕΛΚΑ, 2017).
Dans le même temps, la consommation de produits alimentaires bon marché, comme les légumineuses (+17,8%) et les produits MDD (sous marque de distributeur), ont augmenté rapidement (ΙΕΛΚΑ, 2017).
Au cours de la période 2010-2017, l’Indice de Chiffre d’Affaire du Commerce de Détail (carburants et lubrifiants non compris), en base annuelle 2010=100, a chuté à 73,7 points. Au cours de la même période, la catégorie « grands magasins alimentaires », qui inclut les supermarchés, tout en connaissant une baisse nettement plus modérée, s’est maintenue à 82,4 points (Graph 1) [1] en 2016 ont enregistré un chiffre d’affaire cumulé de 4,3 milliards d’euros contre 4,0 milliards d’euros l’année précédente. De même, au cours du premier semestre 2016, la grande chaîne de hard-discount active dans le pays a connu une augmentation de ses ventes de 11,6 % par rapport au même semestre de 2015 (Journal Kathimerini, Καθημερινή, 20/08/2016).
Graph 1: Évolutions de l’Indice de Chiffre d’Affaire dans certaines catégories de commerces de détail, 2009-2017
Au cours de la crise, les leaders de la grande distribution ont renforcé leurs positions sur le marché. L’augmentation de leurs parts de marché a été réalisée de trois manières : a) par consolidation des parts de marché de chaînes rachetées, et par redistribution des parts de marché de chaînes et de magasins indépendants exclus de ce fait du marché, b) par adaptation de l’offre et de la politique tarifaire aux nouvelles données ; par exemple à travers des réductions, des renforcements de gammes en matière de produits bon marché ou de produits sous MDD, c) et sans doute plus important encore, à travers de nouvelles stratégies de développement de leurs réseaux de points de ventes dans tous les secteurs du bassin athénien.
La nouvelle géographie des grandes chaînes d’alimentation à Athènes
Tout au long des cinq décennies 1960-2010, caractérisées par un développement ininterrompu du marché de l’alimentation, la vaste et dense région-capitale a été la chasse gardée des chaînes de la grande distribution. Athènes conserve cette attractivité pendant la période de la crise.
Au cours de la décennie 2000-2010 précédente, les principales chaînes ont renforcé leur présence dans la ville via la création de nouvelles grandes surfaces le long des principaux axes routiers et dans les zones centrales des banlieues nouvelles créées par l’activité frénétique du bâtiment dans cette période. Dès les premiers signes de la crise, elles ont commencé à développer de denses réseaux de petites surfaces de proximité dans toutes les communes de l’agglomération-capitale. Dans la période en cours, les trois principales chaînes, avec de petits écarts entre elles, ont acquis une présence renforcée dans le bassin athénien (Cartes 1a & 1b), et en particulier dans les zones densément peuplées des communes centrales du complexe urbain. Ces quartiers fournissent une clientèle importante tout en bénéficiant de bas coûts d’approvisionnement des magasins (Carte 2) (Pothukushi and Kaufman, 1999).
Carte 1a: Répartition spatiale des magasins des trois principales chaînes de grande distribution du pays dans la zone métropolitaine athénienne, 12/2017
Carte 1b: Répartition spatiale des magasins des trois principales chaînes de grande distribution du pays dans la zone métropolitaine athénienne, 12/2017
Carte 2: Nombre global de magasins des trois principales chaînes de grande distribution par commune, et densité de population dans la zone métropolitaine athénienne, 12/2017
Il convient de souligner que les importantes différences dans le nombre de magasins tenus par les trois principales chaînes, Sklavenitis, AB et LIDL, dans les différentes communes, ne correspondent pas à des différences équivalentes en terme de ventes. Dans une large mesure, elles sont dues à l’implantation de magasins de tailles différentes, comme le montre la distribution des magasins de proximité dans la ville d’Athènes (carte 3). Les deux chaînes leader ont commencé à développer de denses réseaux de magasins de proximité (200-400 m²) en 2010, tandis que la chaîne de hard discount continue, dans une large mesure, de s’étendre avec des grandes surfaces (magasins de 800-1500 m²).
Carte 3 : Répartition spatiale de l’ensemble des magasins et des magasins de proximité des trois principales chaînes de grande distribution dans la ville d’Athènes, 12/2017
Les magasins de proximité connaissent une grande fréquentation étant donné qu’ils répondent mieux aux demandes des consommateurs dans le contexte de crise, ces demandes se traduisant par l’achat de produits alimentaires moins chers et en moins grandes quantités, mais de manière plus régulière et dans des points de vente plus proches (Lowe and Wringley, 2010). Comme on le voit, ces magasins constituent la principale menace pour le commerce de détail local, car ils deviennent le lieu de l’ensemble des achats du quotidien, et pas seulement des produits alimentaires. Les récentes mesures appliquées dans le cadre de la libéralisation des marchés, comme la possibilité d’étendre les horaires d’ouverture et de vendre des produits de boulangerie, ont renforcé leur attractivité, avec pour résultat une augmentation ininterrompue de leur nombre ces cinq dernières années.
Les tendances contradictoires dans le petit commerce alimentaire
Comme graph 1 l’indique, l’Indice de Chiffre d’Affaire de la catégorie « Alimentaire – boisson – tabac », qui inclut les petits commerces vendant exclusivement ou en partie de l’alimentation, s’est effondré à 66,5 points, bien plus bas que le montant du même indice pour les grandes surfaces alimentaires (82,6), ou encore que l’Indice général du commerce de détail (73,7) (ΕΛΣΤΑΤ, 2018). Les faillites de petits commerces indépendants vendant exclusivement ou en partie des produits alimentaires sont plus nombreuses que dans n’importe quel autre secteur commercial. Selon les données fournies par l’Institut du Commerce et des Services, en 2014, les petits commerces de détail contribuaient à hauteur de 5,8 % au nombre global d’établissements commerciaux d’Athènes. Deux ans plus tard, malgré le déclin ininterrompu des petites surfaces, leur contribution au total n’était tombée qu’à 5,3 % (ΙΝΕΜΥ-ΕΣΕΕ, 2016).
Toutefois, un examen plus approfondi des éléments statistiques, de même que l’impression que l’on retire en se promenant dans le centre et les différents quartiers de la capitale, révèlent que la catégorie des petits commerces alimentaires de détail est caractérisée par des tendances contradictoires.
Le cas d’un quartier
Le récent recensement (10-12/2017) en porte-à-porte des commerces alimentaires dans la zone de Koukaki, délimitée par les axes routiers Syggrou – Chatzichristou – Veïkou – Sikelias, et qui inclut la totalité du commerce de détail du secteur, a révélé que le commerce alimentaire de détail conservait une très forte présence, loin devant toute autre forme de commerce. À côté des nombreux magasins fermés du quartier (Photo 1), quarante-cinq magasins ont été recensés, de tous types et de toutes tailles, actifs en totalité ou pour partie, dans le commerce alimentaire de détail (Carte 4a).
Photo 1: Succession de magasins fermés, 12/2017
Carte 4a: Magasins de commerce alimentaire de détail à Koukaki, 11/2017
Leur préférence pour les lieux offrant une grande visibilité et faciles d’accès est évidente, puisqu’ils sont situés sur les deux rues principales, Veïkou et Dimitrakopoulou, et sur deux rues piétonnes, Drakou et Georgaki Olympiou, qui traversent le quartier.
Carte 4b: Magasins de commerce alimentaire de détail à Koukaki, par catégorie, 11/2017
Sur l’ensemble des quarante-cinq magasins, dix appartiennent à des chaînes d’épiceries et de boulangerie, nombre extrêmement important pour un petit quartier (Carte 4b). Il ne fait aucun doute que leur contribution au chiffre d’affaire généré dans le quartier est bien plus importante. Il s’agit de magasins à très forte fréquentation, avec des besoins quotidiens en approvisionnement qui aggravent significativement le trafic déjà fort élevé du secteur. Du fait d’un manque de locaux appropriés en rez-de-chaussée dans le quartier, ces magasins sont souvent installés dans des bâtiments impropres à un usage commercial (Photo 2). De plus, leur localisation dans des surfaces modestes réduit d’autant la variété des produits proposés par les magasins, à des niveaux sensiblement inférieurs aux 3.000 – 5.000 articles proposés par des magasins de proximité de taille moyenne (Lowe and Wringley, 2010).
Photo 2: Magasin de chaîne alimentaire installé dans deux locaux séparés, de part et d’autre d’une entrée d’immeuble, 12/2017
Toutefois, à côté des puissants acteurs de cette zone, on trouve aussi trente-cinq petits commerces indépendants qui résistent à l’homogénéisation et à la standardisation des chaînes de la grande distribution. Les petits magasins ne constituent pas un groupe homogène. Ils diffèrent de manière importante du point de vue de leurs caractéristiques principales et de leur dynamique. Neuf d’entre eux sont de petites boutiques (caves à vin, bazars) vendant entre autres des produits alimentaires, profitant de la forte fréquentation du quartier, notamment à des heures où les magasins alimentaires sont fermés.
En limite de ce petit quartier d’Athènes, vingt-six commerces alimentaires indépendants demeurent en activité. Dix d’entre eux sont de traditionnels petits magasins de fruits et légumes, boulangeries, boucheries, épiceries et poissonneries qui continuent, ainsi que le marché hebdomadaire du quartier, à s’adresser à une clientèle fidèle en lui fournissant des services qui les différencient des supermarchés (service amical, livraison à domicile, crédit informel, etc.). Au cours de la crise, la provenance nationale de leurs produits, face aux produits importés des chaînes de grande distribution, a été mise en avant avec force par tous les petits magasins. La présence de symboles nationaux sur les devantures des magasins nous rappelle qu’en temps de crise, le national a supplanté le local (Photo 3) (Σκορδίλη, 2016).
Photo 3: Boucherie, 12/2017
La catégorie comprenant le plus de magasins, soit seize en tout, est celle qui présente le plus grand intérêt. Il s’agit de magasins flambant neufs créés au cours de la crise, soit dans certains cas de magasins traditionnels récemment remaniés de manière radicale et remis sur le marché avec une toute autre identité. Souvent, ces restructurations sont liées à l’implication d’une nouvelle génération dans l’entreprise familiale. Ces magasins connus sous le nom de « néo-épiceries » ou magasins de produits locaux ou traditionnels, ont rendu leur présence extrêmement sensible dans tous les quartiers d’Athènes pendant la crise. Les besoins limités en capital à investir et la familiarité avec ce domaine ont conduit des jeunes ne trouvant pas leur place sur le marché du travail, ainsi que des personnes plus âgées menacées ou frappées par le chômage, à se lancer dans le petit entreprenariat.
Dans leur majorité, ces magasins sont soignés, et se signalent par des enseignes discrètes et sont décorés avec goût (Photos 4 & 5). Ce sont des points de rencontre et de sociabilité entre personnes de tous âges partageant un intérêt commun pour la nourriture de qualité, les produits locaux et la préservation d’une échelle humaine.
Photo 4: Un nouveau magasin de fruits & légumes, et de jus de fruits frais, 01/2018
Photo 5: Un nouveau magasin de produits locaux d’épicerie, 01/2018
« Néo-épicerie » : un maillon critique des circuits courts d’approvisionnement
Une grande quantité de ces magasins de produits locaux contribue considérablement à la réduction du chômage et à l’offre d’aliments de haute qualité nutritionnelle. Ils se sont intégrés à des circuits courts de l’agroalimentaire et participent de manière déterminante à la survie de milliers de petites exploitations agricoles et de petites unités locales de transformation des produits alimentaires exclues des réseaux d’approvisionnement des supermarchés. Ils permettent un accès au marché aux produits des petits producteurs et aux variétés locales délaissées qui n’avaient pas résisté à la concurrence des puissantes marques des grandes sociétés agroalimentaires. Leurs propriétaires font les intermédiaires entre les producteurs et les consommateurs, et sont en mesure de faire connaître à ces derniers les caractéristiques, l’histoire et le mode de production des produits locaux et, de même, font connaître aux producteurs les remarques et demandes des consommateurs (Renting et al., 2003).
Toutefois, la crise sociale et économique prolongée ne favorise pas l’intégration des petits magasins aux circuits courts. Le manque de liquidités et la diminution de la demande contraint les propriétaires à limiter leurs visites en province pour rechercher de nouveaux fournisseurs, ce qui les mène à intégrer les réseaux de grossistes. En outre, ils limitent leurs gammes de produits et hésitent à s’ouvrir à de nouvelles activités de haute valeur ajoutée, telles que des ateliers de cuisine ou des ventes en ligne. Ils en viennent donc nécessairement à modifier leur physionomie et à fonctionner comme de petits magasins conventionnels, perdant l’ensemble des avantages directs et indirects qu’ils peuvent tirer de leur participation à des circuits courts d’approvisionnement (Σκορδίλη, 2016).
Le petit commerce alimentaire de détail n’est pas un anachronisme, mais une destination importante pour les achats du quotidien. Un nombre de plus en plus élevé de villes d’Europe et d’Amérique du Nord lui viennent en aide au moyen de programmes spécialisés intégrés au Plan Général pour l’Alimentation des Villes (Food Plans), élaboré et mis en œuvre par les collectivités locales (Morgan, 2012). Athènes doit, même avec du retard, agir par des mesures visant à renforcer la diversification, le lien de la ville avec sa périphérie agricole, et l’amélioration de l’alimentation des habitants.
[1]Les restructurations au sommet de la hiérarchie des grandes chaînes de supermarchés sont fréquentes. Au cours du premier semestre 2018, les trois chaînes principales qui sont, dans cet ordre, Sklavenitis, AB et LIDL, règnent sur le marché du commerce alimentaire de détail. Plus précisément, leurs performances respectives selon les principaux fondamentaux d’activité sont les suivants. Chiffre d’affaire (estimations des comptes de bilan au 31/12/2017) : 2,2, 2,1, et 1,0 milliards d’euros ; nombre de salariés (temps plein et partiel) : 23 000, 14 000, et 5 500 ; nombre de magasins (petites et grandes surfaces) 550, 370, 220. (éléments tirés de sources diverses, dont , FPress 06/01/2018).
[2]Toutes les images présentées dans le texte sont des photographies prises par les auteurs
Référence de la notice
Faka, A., Skordili, S. (2018) L’impact de la crise sur le commerce alimentaire de détail à Athènes, in Maloutas Th., Spyrellis S. (éds), Atlas Social d’Athènes. Recueil électronique de textes et de matériel d’accompagnement. URL: https://www.athenssocialatlas.gr/fr/article/commerce-alimentaire-de-detail-a-athenes/ , DOI: 10.17902/20971.83
Référence de l’Atlas
Maloutas Th., Spyrellis S. (éd.) (2015) Atlas Social d’Athènes. Recueil électronique de textes et de matériel d’accompagnement. URL: https://www.athenssocialatlas.gr/fr , DOI: 10.17902/20971.9
Références
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