La répartition spatiale du commerce de détail et de l’artisanat dans l’Athènes des années 1830-1925
2017 | Nov
Au cours du siècle qui s’est écoulé, des années de la domination ottomane à l’arrivée des réfugiés et à l’après-guerre, Athènes a changé radicalement. De ville moyenne de l’Empire ottoman, avec près de 10 000 habitants, elle est devenue la capitale d’un nouvel État-nation, et a grandi avec lui, atteignant 300 000 habitants, son nouveau périmètre étant plusieurs fois plus grand et accueillant de nouveaux quartiers. La nouvelle capitale revalorisée symboliquement, dotée de bâtiments néoclassiques importants, est devenue le siège de la première université en Méditerranée orientale, et la centralité culturelle de l’hellénisme au sens large. En plus d’être le centre administratif, elle devient rapidement un centre commercial de la Grèce, ses magasins approvisionnant la province en biens de consommation. Enfin, après 1870, Athènes entre à son tour dans l’ère industrielle, jusqu’à un certain point – mais les activités de production continuent en ville d’être principalement l’affaire de petites unités artisanales (Αγριαντώνη 1995: 163).
Le modèle de répartition spatiale des activités commerciales et productives a également changé. Leur sortie du modèle du bazar et la dispersion des échoppes dans la ville ont été accompagnées de nouvelles formes de concentration, différentes selon les catégories professionnelles. Nous examinerons séparément les évolutions dans l’artisanat, le commerce de détail alimentaire et le commerce de détail d’articles moins liés à la vie quotidienne, en indiquant les résultats auxquels nous sommes parvenus à partir du traitement quantitatif des données pour deux professions, les menuisiers-ébénistes et les coiffeurs pour hommes. Deux précisions sont nécessaires avant de poursuivre. D’une part, notre analyse se limitera aux petites et moyennes entreprises. Voici toutefois, une image générale des grandes entreprises au début du vingtième siècle : en ce qui concerne le commerce de détail, grands magasins et supermarchés n’existaient pas encore ; les grands magasins de l’époque étaient très concentrés au centre-ville, tout comme les banques ; il semble que cela était également valable pour le commerce de gros, tandis que les industries, de la chapellerie Poulopoulos à Petralona à l’usine de maillots de corps Pyrris à Ampelokipi, se trouvaient en général à la lisière de la ville, dans des quartiers ouvriers où le terrain était moins cher et où les nuisances étaient plus faibles. D’autre part, biens et services étaient offerts non seulement par des magasins, mais aussi par des marchands ambulants, qui ont profité eux aussi d’une partie de l’augmentation de la consommation induite par l’augmentation de la population. Les « réguliers », qui proliférèrent avec l’arrivée des réfugiés, dressaient leurs étals dans la rue, toujours au même emplacement, en général au centre-ville. Les vrais « ambulants » desservaient en particulier les quartiers populaires les plus éloignés, où le réseau des magasins était moins dense.
Notre point de départ sera le bazar. Dans la ville prémoderne, aussi bien dans l’Orient ottoman qu’en Europe de l’ouest, les ateliers et les magasins étaient en général concentrés en un même endroit et séparés des zones d’habitation (bien qu’évidemment cette règle ait connu beaucoup de variantes et d’exceptions : Faroqhi 1994, 586-587). Cette concentration visait surtout à mieux contrôler les prix, la qualité des produits et l’application de diverses mesures de la part des autorités de la ville, mais aussi par des corporations. Selon McGowan (1994, 696), à partir du 18e siècle, les maîtres d’état recherchaient la concentration spatiale dans une stratégie de maintien de leurs droits monopolistiques, qui étaient menacés du fait de l’étiolement du système corporatif. Cette tendance à la concentration de chaque profession dans un endroit particulier se relâcha avec le déclin des corporations – et, semble-t-il, non seulement là où le régime institutionnel changea radicalement, comme en Grèce, mais aussi dans l’Empire ottoman (pour Salonique, v.Χεκίμογλου 1998). À Athènes, la dispersion des activités commerciales dans le tissu urbain avait commencé dès la fin de la période ottomane (Καρύδης 2000, 143).
Toutefois, parallèlement à la tendance à la dispersion dans toute la ville, il continua d’y avoir des concentrations : en raison des pressions financières liées à l’implantation pour la concentration en des endroits réservés, pour différents secteurs d’activité ; en raison de l’inertie et du poids des configurations du passé ; mais aussi parce que dans le nouveau cadre institutionnel de l’État grec, certains magasins d’alimentation continuaient d’être soumis à des contrôles par les autorités, qui, pour cette raison, cherchaient à reproduire le modèle du bazar. La police pouvait imposer aux propriétaires de magasins un emplacement précis, tandis que les municipalités veillaient à construire des marchés fermés et à louer leurs magasins à des prix avantageux à certaines professions, ce qui permettait de conserver une zone que l’on pouvait facilement surveiller en ce qui concerne le respect des règles d’hygiène. De grands marchés couverts sont construits au cours du 19e siècle, de Pyrgos à Ermoupoli, tandis que ce modèle s’observe jusque dans l’après-guerre (à Athènes avec le marché de Kypseli) [1].
Commençons par les « commerces », les magasins qui vendaient tissus, vêtements, souliers, verreries, etc. Les débuts de la sortie du bazar semblent être dûs à quelques marchands européens, suivis par quelques marchands locaux, les pionniers étant ceux qui avaient des magasins s’adressant à une clientèle bourgeoise (Καιροφύλας 1999). La conjonction des nouveaux modèles de consommation avec l’ouverture de magasins dans la ville nouvelle, c’est-à-dire les rue Ermou, Eolou et les ruelles adjacentes (Χατζημιχαήλ 2011, 76), a entraîné le déclin progressif des magasins de l’ancien bazar et de ses environs : en 1880, drapiers et cordonniers traditionnels avaient définitivement décliné. Le centre marchand actuel a connu des vagues d’ouverture de magasins dans les années 1860 et 1890 (Λώζος 1984), tandis que l’ouverture de « magasins de luxe » plus spécialisés, comme les parfumeries et magasins de fleurs, augmentait le rayonnement du nouveau centre commercial : vitrines et lumières donnaient à Athènes l’aspect d’une métropole (journal Ακρόπολις 11 octobre 1888).
L’image que l’on peut reconstituer à partir des guides commerciaux édités entre 1875 et 1925 se caractérise d’une part par la présence de la plupart des genres de magasins dans chaque quartier, d’autre part par des tendances fortes à la concentration de magasins similaires dans certains quartiers du centre – non pas ceux qui vendaient des articles de « consommation courante » mais ceux qui avaient besoin d’une clientèle recrutée au-delà des limites du quartier (Ball 2001). De manière schématique, des zones spécialisées ressortent en différents points du triangle marchand : par exemple, tous les magasins de chapeaux pour hommes figurant dans le guide de 1875 se trouvent rue Eolou tandis que les magasins pour femmes se trouvent rue Ermou – répartition qui changea lorsque les magasins pour hommes déménageaient rue Stadiou tandis que ceux pour femmes restaient rue Ermou, la rue Eolou se remplissant de magasins moins luxueux (Ακρόπολις 27 octobre 1898). La concentration des magasins qui s’adressaient à un public plus populaire du côté ouest du centre marchand, dans une sorte d’extension de l’Ancien marché, se vérifie également dans le guide de 1899, où par exemple, presque tous les magasins de « prêt-à-porter » se trouvaient rue Athinas et autour de la place Dimopratiriou.
Intéressons-nous à présent à la catégorie des magasins d’alimentation. Si les boulangeries et épiceries étaient depuis longtemps dispersées dans la ville d’Athènes, l’évolution pour les boucheries, poissonneries et primeurs fut différente puisque la répartition spatiale du marché des produits frais faisait l’objet de préoccupations publiques. Jusqu’en 1884, ces magasins restèrent concentrés en majorité dans l’Ancien bazar (Palia agora), dont la municipalité louait les baraques en bois aux marchands, ainsi que dans les marchés de quartiers provisoires de Psyrri et de Neapoli [2]. En ce qui concerne plus précisément les boucheries et les poissonneries, les questions d’hygiène étaient plus importantes et les règlementations plus sévères, la police interdisant leur exploitation en dehors de certaines zones (par ex. Μπουκλάκος 1874, 415-416). En outre, les permis délivrés par la municipalité pour l’ouverture de boucheries et de primeurs en dehors des marchés n’étaient accordés qu’avec une grande parcimonie avant les années 1880 (Ποταμιάνος 2011, 100). Cette politique changea, tant à cause de l’expansion de la ville et de la nécessité de desservir les nouveaux quartiers, qu’en raison des difficultés provoquées par l’incendie du vieux marché en 1884. Le modèle du marché central perdit de sa force à la fin du 19e siècle, sans être toutefois abandonné. Le marché de Varvakios Agora, dont la construction fut achevée en 1886 (Μπίρης 1999, 169), continua de concentrer l’ensemble des poissonneries et 40% des boucheries (journal Άστυ 14 mars 1894). Enfin, la dispersion des primeurs dans la ville alla de pair avec la création de halles aux primeurs, fermées en 1901 au Pirée, dans des locaux que desservaient le transport des fruits et légumes de Kolokynthous et de Rendi et leur vente en gros.
Carte 1: Les quartiers d’Athènes entre 1875 et 1925
La dernière catégorie de magasins est celle de l’artisanat. Les ateliers furent les premiers magasins à se disperser dans la ville, tout en présentant, dans les années 1830, de fortes concentrations dans la zone à l’ouest de la rue Ermou (Χατζημιχαήλ 2011, 75). Dès la période ottomane, de nombreux ateliers se trouvaient en dehors du Bazar, parce qu’ils avaient besoin d’espace ou d’eau (Τραυλός 1993, 218-219). De nombreux artisans s’installèrent (en majorité mais pas exclusivement) en respectant la logique de la place. Citons à ce propos l’étude exemplaire d’Agriantoni (Αγριαντώνη 1995) concernant le quartier de Metaxourgio et le processus de concentration des activités lourdes (forges, menuiseries, etc.) : parfois la localisation de la place était déterminée par des fonctions plus anciennes de la ville, inscrites dans ses structures, l’exemple le plus caractéristique étant celui des charronneries installées autour du très ancien noeud de communications à l’extrémité de la rue Ermou.
Les entreprises artisanales étaient dispersées aussi bien dans des quartiers du centre (notamment les activités produisant peu de nuisances, comme la fabrication de vêtements et de chaussures) que dans les quartiers populaires. En général, le cadre institutionnel de la règlementation publique l’autorisait : le décret de 1835 en la matière prévoyait que, pour fonder certaines entreprises artisanales à l’origine de nuisances, il fallait obtenir l’autorisation de la police et l’accord des voisins, tandis que « les autres ateliers laissant échapper une odeur nauséabonde ou provoquant du bruit, seront localisées dans des quartiers éloignés du centre ville » (ΦΕΚ 19, 15 mai 1835). La question de l’existence d’une application stricte de ce décret reste ouverte, et il est certain que l’extension d’Athènes changeait les données concernant la localisation de certaines zones : c’est ainsi que l’on trouve dans la presse des plaintes et des pétitions de voisins pour éloigner les ateliers de leurs quartiers (Ποταμιάνος 2011, 96). La seule tentative d’intervention étatique pour délimiter avec précision un secteur artisanal que nous avons pu repérer concerne le secteur produisant le plus de nuisances : les ferronneries. Une ordonnance de police de 1874 (Μπουκλάκος 1874, 360) les limitait aux rues Ifaistou et Adrianou après Monastiraki (c’est-à-dire au quartier « Ghyftika », où ils se trouvaient depuis longtemps : Χατζημιχαήλ 2011, 79) et au quartier de Metaxourgio, tandis qu’au début des années 1890, on discutait de les déplacer dans la rue Iera (Άστυ 26 et 31 janvier, 31 mars, 9 et 30 avril 1894). Les réactions des forgerons empêchèrent la réalisation de ces projets (Παπαδιαμάντης 1896) et en 1926, la rue Ifaistou restait la place par excellence des ateliers de ferronnerie (Αθάνατος 2001, 38-46).
Tableau 1 : Répartition des menuiseries, ébénisteries, etc. par quartiers, 1875-1925
Tableau 2 : Répartition des menuiseries, ébénisteries etc. par quartiers, 1875-1925 (%)
Globalement, on observe à Athènes la tendance internationale à éloigner les entreprises de transformation du centre ville pour le réserver au commerce de détail et aux activités financières, même si c’est dans une faible mesure et avec un certain retard. Cela ressort clairement du traitement quantitatif des données concernant les différentes professions du bois que nous avons recueillies à partir des guides commerciaux et des registres de la Chambre de commerce et d’industrie pour la période 1875-1925 (Tableaux 1 et 2). Ces données bien sûr sont inégales, puisqu’elles proviennent de guides commerciaux ayant chacun une fiabilité différente – les guides commerciaux tendent généralement à sous-estimer les magasins de quartier. Le guide de 1919 par exemple visait à inclure davantage les magasins du centre, tandis que les données provenant des registre de la chambre de commerce pour 1925 sont beaucoup plus complètes, et la combinaison de ces deux types de données donne l’impression d’un départ brusque du centre qui n’est pas fidèle à la réalité. La tendance de l’artisanat à quitter le centre d’Athènes se confirme si on compare, en absolu comme en relatif, pour la période 1910-1925, la diminution du nombre de menuiseries du centre avec celle des salons de coiffure du centre (Tableaux 3 et 4).
Tableau 3: Répartition des barbiers par quartiers, 1875-1925
Tableau 4: Répartition des barbiers par quartiers, 1875-1925 (%)
De nouvelles concentrations apparaissent avec des magasins du même type, même après que l’artisanat a quitté le centre (Tableaux 1 et 2). Très tôt s’était développée une concentration de menuiseries et d’autres entreprises artisanales à Neapoli, et une autre au nord-ouest de la zone de Vathi et à Metaxourgio (qui en 1925 s’étendra à Aghios Panteleïmon et à Kolonos) ; un nouveau pôle apparaît dans les nouveaux quartiers du sud-est (Makryghianni – Neos Kosmos – Pangkrati). Toutefois, ces nouvelles places, implantées dans un périmètre urbain étendu, n’ont pas la vigueur des anciennes. En ce qui concerne la répartition des magasins au centre ville, il faut souligner la stabilité de la zone autour de l’ancien bazar, où les activités artisanales sont encadrées par des magasins qui vendent des meubles bon marché (tandis que les magasins de meubles chers se trouvent surtout dans la zone de Syntagma et sur les boulevards qui la relient à Omonia).
Carte 2 : Répartition des menuiseries (1875-1925)
Terminons par une remarque concernant les différences entre la répartition spatiale des barbiers (tableaux 3 et 4) et celle des entreprises du bois, mais aussi par rapport aux « commerces » et aux magasins de produits alimentaires frais. À une époque où l’on n’importait pas encore massivement les lames de rasoir et où les hommes portaient majoritairement la moustache, la visite chez le barbier était fréquente, de sorte que ces magasins étaient les plus nombreux. La dispersion des barbiers dans la ville est à rapprocher de celle des boulangeries et des épiceries, ou de celle des cafés et débits de vin : de façon générale, ils se répartissent plus régulièrement, avec une présence renforcée dans les quartiers éloignés ; ces caractéristiques apparaissent nettement dans les registres de la chambre de commerce. Les barbiers constituaient un type de magasins très répandu dans tous les quartiers, leur densité étant dépendante de la population de chaque quartier. Là encore, pour les barbiers, on observe l’existence d’un modèle de concentration plus élevée au centre – centre qui, ne l’oublions pas, continuait d’être une zone d’habitation, surtout pour les classes les plus aisées (Dimitropoulou 2008, 232-239). De ce point de vue, ce sont les zones de Syntagma, de la rue Stadiou, etc. qui concentrent les magasins les plus chers (ceux qui sont décrits dans nos sources comme « salons de coiffure », et tous ceux qui vendent en même temps des parfums, Ποταμιάνος 2015, 68 et 70). Les pourcentages élevés de barbiers au sein de la zone autour de la place Omonia nous rappellent enfin une autre caractéristique de ce type de magasins : ils constituaient l’espace traditionnel de la convivialité masculine, et leur concentration dans une zone qui, entre autres, constituait un pôle de loisir supralocal (avec cafés, pâtisseries et autres lieux de détente), semble tout à fait logique.
Carte 3 : Localisation des barbiers (1875-1925)
[1] Il ne s’agit pas là d’une particularité grecque : pour Londres et Manchester en 1850, v. Alexander 1970, 85 et Scola 1992, 231.
[2] Pour les débats réguliers au Conseil municipal, jusqu’à la fin du 19e siècle, sur la construction de petits marchés locaux pour répondre aux besoins des habitants des quartiers, v. Παρασκευόπουλος 1907.
Référence de la notice
Potamianos, N. (2017) La répartition spatiale du commerce de détail et de l’artisanat dans l’Athènes des années 1830-1925, in Maloutas Th., Spyrellis S. (éds), Atlas Social d’Athènes. Recueil électronique de textes et de matériel d’accompagnement. URL: https://www.athenssocialatlas.gr/fr/article/commerce-et-artisanat-a-athenes-1830-1925/ , DOI: 10.17902/20971.77
Référence de l’Atlas
Maloutas Th., Spyrellis S. (éd.) (2015) Atlas Social d’Athènes. Recueil électronique de textes et de matériel d’accompagnement. URL: https://www.athenssocialatlas.gr/fr , DOI: 10.17902/20971.9
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