En descendant la rue du Pirée : les métamorphoses d’une rue, témoin de la Grèce industrielle
2023 | Juin
« Κατέβην χθές εις Πειραιά μετά Γλαύκωνος του Αρίστωνος… »
Platon, La République |
Quel visiteur de la Grèce des siècles passés n’a parcouru l’espace compris entre le port du Pirée et l’Acropole ? Et quel observateur attentif d’aujourd’hui ne voit que le site n’a guère changé : des escarpements de l’Acropole, il prend une vue directe sur la mer et descend en pente douce la « cuvette » prise entre Hymette et Aigaleo jusqu’aux anses du Pirée. Cette articulation de l’hinterland et de l’espace maritime construit l’espace économique, qu’il s’agisse de l’Athènes antique qui construit les « Longs Murs », de la ville bavaroise qui en retrouve le tracé, en construisant une route dès 1836 ou de la métropole actuelle.
Carte 1: Carte d’Athènes Le Pirée avec le tracé des Longs Murs
A l’indépendance, Othon confie à Kleanthis et Schaubert en 1834, le soin de tracer la rue, dans le cadre d’un vaste plan d’urbanisme. Finalement une tâche moins ambitieuse est confiée à Léo von Klentze et une route empierrée est construite en 2 ans et ouverte en 1836. L’Elektriko, parallèle à cette route, est inauguré en 1869. De l’autre côté, une ligne de chemin de fer est construite en 1884 (Gare du Péloponnèse), fermée en 2005 et remplacée par l’actuel Proastiako. Le plan ci-dessus est une adaptation de celui de J.A. Kaupert (Karten von Attika, 1882) et montre la faible occupation des sols à cette date. L’aquarelle ci-après est de Köllnberger, empruntée ainsi que son commentaire au Leukoma de Jean Meletopoulos, « Τα πρώτα έτη της Οθωνικής εποχής εις τας υδατογραφίας του Köllnberger », édité par la Société Historique et Ethnologique de Grèce à Athènes en 1976.
Photo 1: Bivouac des soldats construisant la rue du Pirée en 1836.
Dévalant les 8 kms qui séparent la place Omonia de la colline du Pirée, on reçoit cette première vision, fugitive sans doute, mais déjà expressive de cet espace-temps de l’économie grecque. La rue du Pirée en fut l’axe principal de développement jusque dans les premières décennies de l’après-guerre, occupant progressivement le terrain entre la ville et son port. Son histoire est liée à celles de la capitale et du développement économique, notamment industriel, du pays.
Les données dont nous disposons permettent de suivre sa transformation depuis l’entre-deux-guerres, en procédant à trois coupes historiques : à la veille de la Deuxième Guerre Mondiale (avec le guide de Nikolaos Iglesis de 1939), dans l’immédiat après-guerre (avec les guides de N. Iglesis de 1947-48 et de 1957, le catalogue des abonnés au téléphone de 1948, l’étude de N.Sideris de 1948 [1] et les cartes de K. Diamantopoulou de 1955 [2] et dans les années 2014-2020 par une enquête de terrain.
La rue actuelle est large, à 4 voies séparées par un terre-plein central. Elle est encadrée par deux voies de chemin de fer, à gauche l’Elektriko et à droite l’actuel Proastiako [3]. Les voies de communication sont fluides et les entreprises bien desservies.
Elle longe la plaine d’Elaionas, l’olivaie antique, arrosée par le Céphise et son affluent le Parapotamos (ou ProphitiDaniil) et par l’Ilissos. Cette vaste cuvette (Lekanopedio) est longtemps restée une zone rurale et peu habitée : les photos montrent que jusque dans les années 50 espaces libres et jardins sont nombreux. Elle constituait une zone maraîchère fournissant en fruits et légumes le marché en développement rapide de la conurbation. La Halle d’Athènes (le marché des fruits et légumes ou Lachanagora), refoulée de son ancien emplacement à l’angle de Iera Odos s’est naturellement installée là en 1959 sur la droite un peu avant le Céphise, et les abattoirs (Sphagia) ont déménagé en 1920 du Chamosterna à Tavros, sur la gauche, avant d’être remis au privé. La cuvette s’ouvre sur le golfe de Falère, où se jettent, à peu de distance, le Céphise et l’Ilissos.
Problèmes méthodologiques
Le premier problème rencontré est celui de la numérotation. La rue du Pirée traverse des communes (dèmes) qui ont décidé chacune de sa dénomination et de la numérotation des immeubles qui la bordent.
Elle relève ainsi de 5 dèmes différents, suivant un découpage compliqué [4], ceux d’Athènes et du Pirée et, entre les deux, ceux créés au moment de l’afflux des réfugiés d’Asie Mineure, de Tavros, Moschato et St Jean Renti. Elle s’appelle Panayi Tsaldari à Athènes, Pireos à Tavros, Moschato et Saint Jean Rentis et Athinon-Pireos au Pirée.
La numérotation des immeubles est à l’image de ce « Méandre » administratif. Les numéros augmentent en descendant la rue du Pirée, pairs à droite et impairs à gauche, de la place d’Omonoia jusqu’au dème de Moschato inclus et jusqu’à la rue Sikiaridi. Mais les dèmes de Rentis et du Pirée ont choisi une numérotation décroissante, impairs à droite et pairs à gauche et chacun la sienne. De plus, si les immeubles neufs ont adopté la numérotation récente, les anciens ont souvent conservé sur leur plaque leur n° d’origine !
Carte 2: L’évolution de la numérotation de la rue du Pirée
Un deuxième problème est celui de l’identification. Affecter aux établissements une raison sociale, une date, un lieu et une activité économique, est un exercice laborieux et imparfait, qui relève d’une exploration du terrain pas à pas. Le nom de l’entreprise n’est pas toujours évident. Les industriels grecs évitent les plaques, esquivent l’enquête. Un étranger posant des questions à l’entrée d’un immeuble, calepin à la main, suscite d’emblée la méfiance. On dispose heureusement de nombreux éléments de documentation : la liste des 88 immeubles classés en 1997 [5] les annuaires cités plus haut, des données glanées sur les sites des entreprises, diverses études citées dans la bibliographie.
Les établissements donnent tantôt sur la rue du Pirée, tantôt sur les rues perpendiculaires ou parallèles, qui d’ailleurs permettent des découvertes. Il reste que la rue est parsemée d’un nombre élevé d’espaces non valorisés, de terrains vagues, difficiles à identifier. Le processus de transformation a été freiné par les procédures administratives et par la crise des années 2009-2019. Quelques terrains sont bloqués par des fouilles archéologiques. Le faible % des immeubles d’habitation dans le total (en mètres linéaires), incluant les commerces de détail, est caractéristique, ce qui recoupe la faiblesse du nombre de lignes téléphoniques.
La rue dans les années 1930-1950
Les documents d’archives utilisés pour cette période – guides professionnels d’Igglesis de 1939 et de 1957 et Annuaire d’OTE de 1948- ne nous permettent pas d’étudier tous les habitants de la rue du Pirée à la veille de la 2è Guerre Mondiale. Mais les cartes disponibles confirment que la section de la rue qui commence à la place Omonoia et s’achève à Gazi comportait beaucoup d’habitations. Et bien sûr, l’Annuaire téléphonique ne nous permet d’esquisser que ceux des habitants abonnés au téléphone et donc plutôt des magasins et des entreprises.
Les commerces les plus fréquents en 1939 sont les cafés : on en trouve 26, dont 4 seulement disposent d’une ligne de téléphone en 1948. Dans l’Annuaire Téléphonique de 1948, les cafés disposant d’une ligne étaient seulement 6, ce qui s’explique par les frais élevés d’abonnement, pour des établissements dont la plupart étaient modestes et qui ne pouvaient se le permettre. Encore en 1957, 18 cafés de la rue n’avaient pas le téléphone. Ainsi, si nos sources ne nous trahissent pas, le plus grand changement dans la rue entre 1939 et 1957 semble être la forte croissance des manufactures industrielles et la diminution des professions libérales qui se sont déplacées vers d’autres rues : il ne restait que 14 médecins en raison de la présence de la Maternité Municipale et 8 dentistes. Les 10 avocats de 1939 ont déménagé entretemps, autre indication du changement de caractère de la rue.
Tableau 1 : Activités dans la rue du Pirée des années 1930 aux années 1950
Source : Les guides de N.Igglesis de 1939 et 1957 et l’Annuaire des abonnés au téléphone
Moins de la moitié des professionnels disposent de lignes de téléphone. Quoique le pourcentage s’élève de 25 à 45 % dans la première décennie d’après-guerre, il retombe ensuite à un peu moins de 40 %. Le nombre total de lignes s’élèvera de 152 à 202 de 1939 à 1957, mais reste néanmoins très en dessous de celui de la capitale, dont le total croît de 28.000à la veille de la Deuxième guerre Mondiale à 75.000 en 1956, témoin encore de la faible densité de population de la rue du Pirée.
Figure 1 : Pourcentage de professionnels abonnés au téléphone
Figure 2 : Pourcentage des Professions libérales
En réalité, au milieu des années 50, la rue du Pirée est devenue la rue industrielle par excellence d’Athènes. Au-delà des quelques immeubles néoclassiques de la zone d’Omonia, commence la zone de Gazi ; en poursuivant la descente vers le port, on rencontre un foisonnement d’usines.
De 152 manufactures recensées en 1939 on passe à 272 en 1957 : vive croissance qui signale la croissance industrielle au début des Trente Glorieuses.
Figure 3 : Industries & Manufactures de la rue du Pirée
Derrière le chiffre, il faut découvrir, pas à pas, la réalité des activités, en 6 étapes qui correspondent à des ensembles relativement cohérents.
L’évolution des activités le long de la rue du Pirée
Carte 3: Les zones d’intérêt de la rue du Pirée
1re zone: D’Omonoia au carrefour Iera Odos-Ermou.
Selon le guide d’Igglesis de 1939, la rue commence à la Polyclinique d’Athènes au n°3. On trouve ensuite le Conservatoire municipal au 35, au 51 l’Orphelinat Municipal de 1859, au 68 l’Orphelinat Hadzikonsta, qui sera détruit en 1963 et remplacé par la seule église Saint Georges, au 77 avant la guerre l’hôpital de l’Alliance Panhellénique contre la Tuberculose, au 24 le centre de soins d’Antoine Spirla et entre le 7 et le 71, 25 médecins, 5 dentistes et 8 pharmaciens, dont l’ophtalmologue A.Anastopoulos qui semble avoir tenu une clinique au 50. Aussi 10 avocats, 3 banques (Commerciale, Populaire et Agricole, près de la Halle aux légumes), 3 agents immobiliers et agences de service, 8 hôtels, 15 tailleurs, de nombreuses boutiques de coiffeurs et coiffeuses, de nombreux cafés et laiteries. Et en raison de la diffusion des voitures, 10 garages, des magasins d’accessoires automobiles et des stations d’essence. La Halle aux légumes était au 100, à l’angle de Iera Odos et de Tsaldari, avant qu’elle ne soit déplacée en 1955 à Renti.
Toujours en 1939, 260 établissements, notamment industriels, étaient installés sur ce segment. Ceux-ci n’étaient pas situés uniquement dans la rue du Pirée, mais dans les rues perpendiculaires ou parallèles, constituant le Metaxourgeio [6], quartier présentant une claire spécialisation mécanique. Sur la rue du Pirée au 84, on trouve l’usine de ressorts des frères Perdios (1935) et celle de matériels de pesage de la société Moschountis (1937). Les guides d’Igglesis montrent que dans les années 1950 le caractère d’artisanat industriel de ce quartier s’était bien conservé. Ils mentionnent aussi la Polyclinique d’Athènes et la clinique ophtalmologique d’A. Anastasopoulos, le luthier E. Tsambourzis au 29, des médecins et dentistes, des hôtels, un notaire, 7 pharmacies, 6 agents immobiliers, le siège de 6 journaux, 7 bijouteries-horlogeries. Mais le nombre de tailleurs et de coiffeurs a beaucoup diminué, ce qui laisse penser que le nombre d’habitants a lui aussi diminué. Le nombre de cafés s’est réduit, mais le fait qu’ils ne soient pas enregistrés ne signifie pas qu’ils n’existent pas.
Carte Dynamique 1: Détails sur les industries clés situées dans la première zone (Place Omonia jusqu’au carrefour Iera Odos et rue Ermou)
Source: K. Diamantopoulou, 1955
L’extension du centre d’Athènes a modifié l’utilisation économique de ce quartier. Les entreprises industrielles ont disparu comme Perdios ou déménagé comme Moschountis à Mandra. Elles ont été remplacées par des hôtels, des établissements culturels (Pinacothèque, ICOMOS, Fondation G. Papandreou) ou de loisirs (quartier de Psyri, café-théâtre Bios installé en 2002 dans le bel immeuble de Perdios). La proximité du centre le prédestinait à une gentrification progressive, d’autant que les petites maisons basses mais joliment décorées abondent encore dans les rues mitoyennes. Mais ces maisons souvent abandonnées et mal équipées n’ont trouvé comme locataires que des immigrés récents, et la crise économique n’a pas modifié les choses. Leur présence est particulièrement visible près du Centre d’Accueil de la ville d’Athènes.
2e zone: De Iera Odos à Petrou Ralli
Les installations industrielles s’enroulent à gauche autour du rocher de Petralona, et débordent à droite la rue du Pirée sur le quartier de Rouf vers le Botaniko. Ce quartier, plus éloigné du centre historique, accueillait à droite autour du Fotoaerio (Gazi) des ateliers de mécanique (fonderies, travail des métaux, atelier Ilpap) et à gauche des industries de luxe (chocolateries Pavlidis et Atsaros, chapellerie Poulopoulos, passementerie Mendis, papeterie Perrakis, tissages Palco), le centre de recherche d’Edok Ekter.
Carte dynamique 2 : Détails sur les industries clés situées dans la deuxième zone (de la rue Iera Odos à Petrou Ralli)
Source: K. Diamantopoulou, 1955
Εnviron 60 entreprises étaient installées dans cette portion de la rue en 1939, la plus connue étant la chocolaterie D. Pavlidis au 145, et on n’y relève aucune profession libérale à l’exception de deux ingénieurs civils qui travaillent dans leur propre entreprise, D. Pavlidis (Chocolaterie) et D. Sakellariadis (peintures, au 123), une seule pharmacie, une dizaine de café-bistrots. Pour le reste, des entreprises de mécanique et de produits chimiques et alimentaires. Vingt ans après, Igglesis en 1957 note un seul médecin au milieu de 70 entreprises, ateliers de mécanique (garages), industries agroalimentaires, entreprises de construction.
Aujourd’hui, une politique active de rénovation menée sur un espace bien desservi en moyens de communication a modifié le caractère de ce quartier. La transformation réussie du Fotoaerio en musée industriel Technopolis a attiré de nombreux centres de loisirs (boites de nuit, fitness) et établissements culturels (musées, théâtres, Cinémathèque). Des services administratifs ou à l’industrie (RAE, Cosmote) ou évènementiel (The Hub, Metalourgeio) s’y sont installés. La construction de lofts accompagne un changement de population : la gentrification y avance rapidement.
3e zone: De Petrou Ralli au Chamosterna (Tsaldaris)
Bénéficiant d’espaces plus larges, des industries plus lourdes et plus variées sont apparues avant et après la 2è Guerre Mondiale : En 1939 on relève une trentaine d’industries : mécanique, tuyauteries, peintures et résines, meubles, asphalte, mais aussi des industries plus traditionnelles comme des maréchaleries (fers à cheval), des tanneries au fil de l’Ilissos, des maroquineries et selleries, mais aussi des vendeurs de foin. Les abattoirs à l’époque ne sont pas loin. Comme dans la section précédente, il s’agit d’un quartier industriel et on ne trouve qu’un seul café, un pâtissier et trois bistrots.
Carte dynamique 3 : Détails sur les industries clés situées sur la troisième zone (rue Petrou Ralli à Chamosterna (rue Tsaldari)
Source: K. Diamantopoulou, 1955
Une vingtaine d’années plus tard, ce caractère s’est renforcé : mécanique (SPAP), métallurgie (Chalyvourgiki et Chalyvourgia), produits électriques (Osram-Loux), pharmacie (Koper), travaux Publics (Tekton), peintures et résines (Chrotech), plastiques (Plastina), générateurs (Elvyma), garage Ford, menuiserie Kontra Plake. On trouve aussi quelques industries textiles (Marangopoulou). S’installent encore des dépôts de marbre et de bois qui nécessitent de l’espace et la proximité du centre-ville.
Aujourd’hui, le quartier est dominé par la grande distribution (Praktiker, Athens Heart, Sklavenitis) et des administrations (ELAS, Pharmacie des Armées, SDOE, KEDE). Apparaissent des services à l’industrie (Vodaphone, le siège d’Hellenic Protein Group) ou des commerces de produits électroniques (Top, AEG), qui témoignent de l’évolution des besoins. Enfin la proximité encore du centre explique la présence de centres de loisirs, mais ce ne sont plus seulement des théâtres ou des boites de nuit, mais par exemple le tout neuf centre sportif d’Athènes, le Serafio.
4e & 5e zone: Tavros-Moschato-Renti.
Dans Tavros, entre Chamosterna et le « Strophi », les espaces de 1920 à 1950 sont progressivement saturés par des industries polluantes, comme la métallurgie, (Viochalko, Viosol, Tsaousoglou, ELSO) les plastiques et caoutchoucs (Boulkania-Petzetakis), les tanneries-teintureries proches des abattoirs et des cours d’eau cités, (Minas Maiakis, Georgala et Kepetzis, Moumouris, Porphyra, Niagara et Simos) ou les usines textiles (Sikiaridis, Tziropidis,). Autour des abattoirs Benakis et des étables du Zoagora, se développent des industries agroalimentaires, comme les frigorifiques Kalypso et Vermion, l’usine à glace Bogiatzidis.
Depuis lors, les industries polluantes ont fermé ou se sont déplacées et l’effort de revitalisation de la rue du Pirée est passé par des institutions culturelles (Fondation Kakoyannis, Ecole des Beaux-Arts, Ellinikos Kosmos) ou administratives (mairie de Tavros, Centre National d’Administration publique et Locale, SG des systèmes informatiques). L’industrie s’est spécialisée dans l’agroalimentaire (Kreon, Ainos), la maroquinerie et l’équipement de la maison (Hunter, Viopros, Vioper, Constantourakis) et de petites industries très spécialisées ou de pointe, comme la visserie Vido Ferro, le fabricant d’DAB Tzavidas, Olympic Shoe Machinery. On note encore l’imprimerie de DEI. Enfin, l’installation en 2008 de Téléperformance, société de marketing téléphonique, et son développement météorique – elle emploie ici près de 6000 personnes, réparties en 4 sites – caractérise le glissement réussi de l’industrie vers le service aux industries et la capacité de la rue du Pirée de se renouveler, utilisant en partie la main d’œuvre locale. Observation identique pour le concepteur de logiciels CPI, coté en Bourse, pour Image Works, société d’impression électronique ou pour l’ELKEME, centre de recherches de Viochalko.
Carte dynamique 4 : Détails sur les industries clés situées sur la quatrième zone (de Tavros à Moschato)
Source: K. Diamantopoulou, 1955
Dans Moschato, entre Strophi et Céphise, les Halles d’Athènes ont orienté le tissu industriel local vers l’agroalimentaire et ses industries liées : huileries (Oliva, Manos-Evglo, Minerva, Hydrogonisis), frigorifiques (Olympos), minoteries (Astir). L’éloignement du centre d’Athènes, la disponibilité des terrains et le développement dans l’immédiat après-guerre de nouvelles technologies, ont favorisé en outre l’installation d’une chimie des pétroles (Elbyn), des peintures et cosmétiques (Adelco, Rolco Bianil, Groupe Giannidis-Vitex, Encres Vechro), des plastiques (Apco), du papier-carton (EXMA, Logothetis), de la pharmacie (EBIFER, SPES), des établissements textiles (l’Athinaika Striptiria Rokas racheté par Biokarpet et Perfil Proussaloglou). Le travail du cuir y demeure une activité importante avec des mégisseries (Kaloutas, Perdikidi, Karapatsa)).
L’agroalimentaire continue aujourd’hui à dominer : viandes (Floridis, Boudouris-Konsta et Bozionelos), entreprises d’impression et d’emballage (Tzimis printing et Koskinikis packaging). Une industrie mécanique subsiste, mais spécialisée, comme Malidakis (découpe laser) et Polylift (ascenseurs). On relève Chrysafidis spécialisée dans les réseaux et Krinos dans la production de chaux. La grande distribution est représentée par Veroukas-Alpiko et Metro, ainsi qu’une distribution spécialisée dans le textile (Glou, Lito), la verrerie (centre d’expositions de Valavanis Glassworks) et l’ameublement (Entos, Sato, Spider). Parmi les services, on trouve le nouveau siège de la Nouvelle Démocratie, l’école IST, et l’un des 4 établissements de Téléperformance, dans le parc industriel d’Athenarum.
nery. Enfin, l’installation en 2008de Téléperformance, société de marketing téléphonique, et son développement météorique – elle emploie ici près de 6000 personnes, réparties en 4 sites – caractérise le glissement réussi de l’industrie vers le service aux industries et la capacité de la rue du Pirée de se renouveler, utilisant en partie la main d’œuvre locale. Observation identique pour le concepteur de logiciels CPI, coté en Bourse, pour Image Works, société d’impression électronique ou pour l’ELKEME, centre de recherches de Viochalko.
Dans Moschato, entre Strophi et Céphise, les Halles d’Athènes ont orienté le tissu industriel local vers l’agroalimentaire et ses industries liées : huileries (Oliva, Manos-Evglo, Minerva, Hydrogonisis), frigorifiques (Olympos), minoteries (Astir). L’éloignement du centre d’Athènes, la disponibilité des terrains et le développement dans l’immédiat après-guerre de nouvelles technologies, ont favorisé en outre l’installation d’une chimie des pétroles (Elbyn), des peintures et cosmétiques (Adelco, Rol Bianil, Groupe Giannidis-Vitex, Encres Vechro), des plastiques (Apco), du papier-carton (EXMA, Logothetis), de la pharmacie (EBIFER, SPES), un seul établissement textile (Perfil Proussaloglou). Le travail du cuir y demeure une activité importante avec des mégisseries (Kaloutas, Perdikidi, Karapatsa et Simos), près du Céphise.
L’agroalimentaire continue aujourd’hui à dominer : viandes (Floridis, Boudouris-Konsta et Bozionelos), entreprises d’impression et d’emballage (Tzimis printing et Koskinikis packaging). Une industrie mécanique subsiste, mais spécialisée, comme Malidakis (découpe laser) et Polylift (ascenseurs). On relève Chrysafidis spécialisée dans les réseaux et Krinos dans la production de chaux. La grande distribution est représentée par Veroukas-Alpiko et Metro, ainsi qu’une distribution spécialisée dans le textile (Glou, Lito) la verrerie (centre d’expositions de Valavanis Glassworks) et l’ameublement (Entos, Sato, Spider). Parmi les services, on trouve le nouveau siège de la Nouvelle Démocratie, l’école IST, et l’un des 4 établissements de Téléperformance, dans le parc industriel d’Athenarum.
Carte dynamique 5 : Détails sur les industries clés situées sur la cinquième zone (de Tavros à Renti)
Source: K. Diamantopoulou, 1955
6e zone: Au Pirée, le Manchester de la Grèce…
Dès la fin du 19è siècle, les parages du Pirée sont le lieu de la première révolution industrielle grecque, autour des industries textiles et chimiques et de la minoterie, profitant des facilités d’importation des matières premières. Autour des années 50, le textile est encore très présent avec la corderie de chanvre Mangou, Indiana, Gabriil (actuel Factory Outlet) Evep et, dans l’ensemble compris entre le stade Karaiskakis, l’Elektriko et les rues Sofianopoulos et Eponiton, les usines de Bambax, Bellis, Manousos, Aigio, Belka, Dimitriadis et l’autre installation de Gabriil- Chrysallis dont subsiste un élément en face de la station Neo Faliro. De l’autre côté de l’Elektriko se trouvaient une des 4 usines Retsina et la filature Elpis. L’école de formation professionnelle des ouvriers du textile SKYP, est encore visible. L’industrie chimique était représentée par Chropei, Rolco Bianil (déménagé de Rentis), Dimitriadis (peintures et détergents, naphtaline) et Sanitas (produits pharmaceutiques). On trouvait de nombreuses minoteries (Evtychia, Eurotas, Nikolettopoulos, Attikis), des huileries [7] (Elais, Elma-Katsigeras), des fabriques d’amidon (Biamyl, ZAAE, Azevap et Taygetos), les distilleries Finopoulos-Ivi et Barbaresos, l’usine de cigarettes Keranis et dans le quartier Apollonos la fabrique de cire et la Rizerie Grecque. Des usines d’emballages se sont logiquement installées, comme les cartonneries Bis, Papyros et Ermis. On relève aussi à cette époque la fabrique de porcelaine Keramikos, la ferblanterie ELSA et l’usine électrique AHS.
Carte dynamique 6 : Détails sur les industries clés situées sur la sixième zone e en expansion autour du Pirée
Source: K. Diamantopoulou, 1955
Le textile a complètement disparu, laissant ruines et friches. De l’agroalimentaire ne restent que la chocolaterie Ion, l’huilerie Elaïs et Dianik (viandes). De la chimie, on peut citer le siège de Colgate et dans Rentis en arrière de la rue du Pirée, Gabriil Group dans les cosmétiques. La mairie du Pirée a développé les services culturels comme le théâtre Scholeion d’Irène Pappas et l’Artspace Art Apollo, les écoles Rallis, Skyp-IEK, Promitheus (mécanique et électricité) et Kesen (marine marchande) ou administratifs comme Elstat. Les grandes surfaces par ailleurs ont trouvé les vastes terrains nécessaires : Leroy Merlin, Sklavenitis, Carrefour, Factory Outlet, Jumbo, JSK, Pet Services et le mouvement s’intensifie avec la construction d’un parc commercial par le groupe Ten Brinke sur le grand terrain situé entre le Céphise et l’usine électrique.
Quelques observations générales
On observe trois phénomènes « naturels » au cours de l’urbanisation de la rue : l’installation des hommes (logements de réfugiés et ouvriers), consécutive au développement économique, l’organisation des activités économiques par agglomération et la transformation continue du tissu industriel.
1°) Une géographie humaine en mouvement.
En soi, la rue du Pirée est faiblement habitée, à l’exception de sa première section, d’Omonia à Gazi, et cela dure longtemps : les photos aériennes et les plans de Diamantopoulou confirment en 1955 la place des vergers et jardins. Industrialisation et « Catastrophe d’Asie Mineure » produisent le peuplement de la zone et la construction de logements. L’occupation par les réfugiés d’Asie Mineure est d’abord « sauvage », puis organisée avec la construction d’immeubles dont les appartements leur sont distribués (« prosphygika »). Les premiers sont construits à Tavros au niveau des numéros 200 et 211, et à St Jean Rentis, en retrait de la rue, de part et d’autre du Céphise, les suivants à Moschato et à Néo Faliro [8]. L’état actuel de ces habitations est variable, mais le plus souvent, si elles sont modestes, elles sont assez agréables, donnant l’impression d’un « entre-soi » adapté aux désirs de leurs occupants, notamment à Rentis. Leurs occupants sont d’ailleurs aussi propriétaires. Le développement industriel de l’entre-deux guerres s’appuie sur cette main d’œuvre. Il s’accélère après la Deuxième guerre Mondiale, bénéficiant alors de l’exode rural, et s’accompagne de la construction de logements ouvriers.
Si l’on garde l’idée que la croissance économique génère une certaine répartition sociale et géographique des populations, mais que des stabilités géographiques peuvent coïncider avec des évolutions sociales, alors on peut sans doute dire que les quartiers populaires de Petralona, Tavros, Moschato, Agios Ioannis Rentis et Apollona se sont progressivement embourgeoisés, en même temps qu’évoluait l’activité économique de leur environnement. L’hypothèse est ici que le maintien d’une activité industrielle « douce » (agroalimentaire ou pharmaceutique-cosmétique) et la transition vers une activité tertiaire (services à l’industrie, culture, services publics, grandes surfaces commerciales, transports) ont favorisé cette évolution sociale. D’un autre côté, la crise des années 2010, en stoppant la construction de logements, a bloqué la mobilité géographique.
En revanche, plus récemment, des populations immigrées se sont installées dans le bas de la rue Tsaldari. L’équipement médiocre des logements existants, le non- renouvellement de l’habitat aggravé par la crise, des loyers bas, expliquent cet afflux. Le processus de gentrification a été bloqué.
2°) Certaines activités économiques s’agglomèrent à certains endroits à certains moments.
Aux externalités liées à la localisation (l’espace de la rue du Pirée présente les avantages d’un marché concentré et des facilités de circulation) s’ajoutent en effet des externalités liées à la spécialisation (main d’œuvre, liens de sous-traitance, facilité d’accès des fournisseurs d’un même produit) [9].
Les plus connues de ces agglomérations sont celles du textile et de la minoterie qui ont caractérisé le port du Pirée à la fin du 19è siècle et au début du 20ème. Elles s’expliquent par la facilité d’accès à la matière première et/ou à la ressource énergétique, liée à l’ouverture de la mer Noire aux blés de Russie ou au charbon anglais.
La chimie nécessitait aussi l’accès à une source d’énergie économique. Polluante, elle devait en outre se tenir à distance des habitations. Elle trouvait entre Tavros et Moschato des terrains en abondance. Elle incluait aussi bien le traitement des matières premières alimentaires (amidon, glucose, huile) dont les sous-produits sont les pâtes, la pâtisserie et le savon, que des produits purement industriels comme les résines, peintures et vernis, la naphtaline, les huiles industrielles à base de naphte et les produits pharmaceutiques et cosmétiques.
Les industries de transformation des métaux, elles aussi très polluantes, ont trouvé la même disponibilité foncière : au début dans Gazi, on trouve des ateliers de mécanique de même spécialité, matériels de pesage et fonderies ; plus tard et plus bas, avant le « Strophi », « branchées » sur la ligne du SPAP, plusieurs tréfileries ou tuberies traitant cuivre, fer et aluminium ; aujourd’hui plusieurs distributeurs de matériels de cuisine au carrefour d’Iera Odos.
Un autre effet d’agglomération, celle des industries agroalimentaires et du cuir, était lié à la présence des Halles d’Athènes et des abattoirs. Au début, la mégisserie [10] suivait les cours de l’Ilissos et du Céphise et le déplacement des abattoirs, trois entreprises d’emballages en papier et carton se succédaient après le pont du Céphise. 350 entreprises conditionnent et/ou distribuent aujourd’hui différentes denrées alimentaires, viandes, fruits et légumes et huiles. Elles appellent la présence d’entrepôts frigorifiques, de fabricants d’emballages (films ou tonneaux plastiques, boîtes en bois ou carton), d’imprimeurs, sans parler des importateurs de machines destinées à cette branche.
3°) Le paysage industriel s’y transforme au rythme d’un processus schumpétérien de « destruction créatrice » particulièrement actif.
Destruction du passé
Vestiges du passé que ces terrains en friche, en attente de succession ou de réemploi, ou de montée du prix des terrains. Vestiges encore que ces immeubles anciens, abandonnés à leur sort, présentant un intérêt esthétique (Sikiaridis, Nikolettopoulos, Finopoulos) ou pas (Spider, Biochalko). Ces ruines industrielles forment un paysage désolé. Elles ont ancré la dé-industrialisation dans les esprits. Et il est vrai que le textile, l’habillement et la mégisserie ont été largement balayés par les concurrences asiatiques, comme souvent en Europe.
Mais il faut nuancer cette image : bien des entreprises installées jadis rue du Pirée sont en réalité toujours vivantes et prospères. Elles ont seulement déménagé, à la limite de l’Attique, à Inofyta, Schimatari d’un côté et à Aghioi Theodori de l’autre. Ainsi Biochalko (métallurgie), Kalas (sel), Viosol (chauffe-eau solaires), Minerva, Vis (cartonnages), Vitex, Chrotex et Vekro (peintures). Des fusions et absorptions ont eu lieu dans la minoterie ou la métallurgie. Ces mutations ont été encouragées par la montée régulière des prix du terrain, par les préoccupations environnementales et par les dispositions instituées pour favoriser la décentralisation des activités.
Et puis, quelques entreprises prospèrent toujours sur les lieux de leur établissement initial : l’huilerie Elaïs, les deux chocolateries Ion et Pavlidis, les produits pharmaceutiques et cosmétiques Adelco et Koper. Elles se sont modernisées et étendues. Il s’agit d’industries faiblement polluantes et proches de leur marché de consommation.
Création d’activités nouvelles
La transformation de la rue du Pirée s’opère à la fois par la rénovation d’immeubles industriels auquel elle donne une affectation le plus souvent culturelle et par le développement d’activités industrielles ou tertiaires nouvelles.
La rénovation des bâtiments a pris plusieurs formes. L’établissement est transformé en musée (Fotoaerio, Mendis) ou en établissement d’enseignement (l’Ecole des Beaux-Arts). La chapellerie Poulopoulos est restaurée par la fondation Mélina Mercouri, un établissement de fitness a repris l’immeuble d’EBEM (travail des métaux), l’Art Space Apollo l’immeuble de la Rizerie Grecque. Elaïs a restauré l’ancien Keramikos aux beaux carreaux de faïence. Parfois, le bâtiment d’origine est remplacé par une construction moderne (fondation Cacoyannis/Teinturerie Porphyra, Centre du Monde Hellénique/Viosol), ou intégré dans la construction nouvelle comme l’usine de tissage Gavriil dans Factory Outlet. Ce travail déjà considérable est cependant loin d’être achevé.
La création d’activités nouvelles sur les débris des anciennes est un autre aspect de ce processus.
Les nouvelles industries sont surtout agro-alimentaires, centrées sur les Halles et profitant du grand marché de l’Attique. Elles consistent, on l’a vu, en la préparation et le conditionnement de viandes et de fruits et légumes, en boulangerie industrielles, en catering. Leurs fournisseurs ont évolué en même temps, frigorifiques, emballages et une industrie vigoureuse d’impression.
La mécanique, qui a été, avec le textile, très affectée par la globalisation, a vu fleurir en même temps de nombreuses entreprises très spécialisées comme Olympic Shoe engineering, Chrysaphidis, Vidoferro, Malidakis, Tzavidas, Polylift, Inox Mar, Afoi Simou.
Surtout la rue du Pirée est un bon exemple du mouvement d’externalisation des services à l’industrie et reflète ainsi l’évolution générale des structures économiques : recherche industrielle comme l’Elkeme, services à l’industrie comme Cosmote, Vodaphone, RAE, Easy Mail, Téléperformance, logiciels CPI. Par ailleurs des entreprises prospères installent leur centre d’exposition et de distribution comme Kyriazis qui construit des parcs solaires à Alexandreia ou Valavanis qui fabrique des bouteilles et objets en verre à Larissa. De nombreux distributeurs de machines et matériels se sont aussi installés là, comme Rigas, de colles industrielles comme Bostik, d’imprimantes comme AEG, de pompes comme Marko et l’ensemble des fournisseurs de matériels de cuisine. Enfin, la nature a horreur du vide et les espaces libres ont attiré des sièges sociaux comme ceux de Colgate ou de l’Hellenic Protein Group. Les entreprises de transport se multiplient à l’approche du port.
Conclusion
Pendant longtemps le paysage de la rue du Pirée a marqué les esprits. Le « Manchester » de la Grèce [11] que fut le Pirée ressemble aujourd’hui à un champ de ruines archéologiques, dont on conserve les cheminées comme des colonnes antiques et dont on restaure les ruines.
Mais l’image, on l’a vu, est facile et trompeuse, et la réalité plus complexe. D’autant qu’un renouveau semble se dessiner depuis quelques années. Certes, la crise a interrompu beaucoup de travaux de transformation/réhabilitation et mis en évidence la surproduction massive des locaux commerciaux. Et la puissance publique, appauvrie, a dû limiter son intervention.
Mais la rue du Pirée demeure un axe majeur du développement d’Athènes et la transformation de ses activités signale plutôt une adaptation du tissu industriel que sa disparition et l’évolution vers le tertiaire que nourrit une grande capitale.
L’aménagement de plusieurs friches, la réhabilitation de plusieurs immeubles, le cas étonnant de Téléperformance et l’installation signalée plus haut de plusieurs entreprises, commencent à changer l’aspect d’un espace essentiel au développement de la ville et qui offre encore de nombreuses opportunités.
Remerciements
L’équipe de l’Atlas social d’Athènes remercie chaleureusement Konstantinos Lefakis pour ses précieuses idées, ainsi que son soutien technique, dans la production des cartes dynamiques qui accompagne cette notice
[1] Sideris, Nicolas G. Η ελληνική βιομηχανία : βιομηχανική παραγωγή και αξία αυτής : κατά τα έτη 1945 – 1946 – 1947 εν συγκρίσει προς το έτος 1939 , Ahènes 1948.
[2] Kiki Diamantopoulou dresse probablement en 1955 une série de cartes de l’Attique au 5000è, dans laquelle elle relève les établissements industriels. Elles sont archivées à l’Istoriko Archeio tou Dimou Athinaion (Himiktimatologikos Chartis tou Lekanopediou Attikis).
[3] Anciennement ΗΣΑΠ Ηλεκτρικοι Σιδηροδρομοι Αθηνων Πειραιως pour la première (stations de Monastiraki,Thisio, Petralona, Tauros, Kallithéa, Moschato, Neo Faliro et Piraias) et ΣΠΑΠ Σιδηροδρομοι Πειραιως Αθηνων Πελοποννησου pour la seconde (stations Gare de Larissa, Rouf, Tauros, Rentis, Lefka et Peiraias et gares de triage de Larissa-Peloponnisos, de Tavros et de Rentis-Piraias)
[4] Voir la carte administrative
[5] Arrêté du Ministère ΥΑ 7863/1383/30-1-1997 – ΦΕΚ 267/Δ/7-4-1997
[6] Du nom de la soierie Durruti, créée en 1834, qui abrite aujourd’hui la Pinacothèque d’Athènes. Voir C. Agriantoni : « Le quartier du Metaxourgeio » in επιμέλεια Χριστίνα Αγριαντώνη- Μαρία-Χριστίνα Χατζηιωάννου « Το Μεταξουργείο της Αθήνας », Κέντρο Νεοελληνικών Ερευνών, Αθήνα, 1995. L’auteur recense en 1930 257 ateliers d’industries « lourdes » (travail des métaux, du bois, arts graphiques) et « légères » (chaussure, ameublement, boulangerie, garages, textile), dont plus de la moitié étaient concentrés entre les rues Kolonou et Salaminos, perpendiculaires à celle du Pirée.
[7] L’exposé d’Elisa Papadopoulou et de Georges Sarigiannis sur les prosfygika dans la plaine d’Athènes (EMP 2006) est un précieux recensement des installations. Ils citent ainsi à Tavros les ensembles Ano Nea Sphagia, Germanika et Panagitsa, à Moschato les ensembles en dessous de Minerva et de l’autre côté de l’Elektriko, entre Céphise et la rue Constantinopoleos et entre Kanari et Métamorphoseos, à Saint Jean Rentis le quartier Apollonas, les Polykatoikies Fleming et le Stamataki, à Neo Faliro les ensembles situés entre Eponiton et Katsoulakou, Kanellopoulou et Smyrnis
[8] Les huileries sont classées dans la chimie par Elstat jusque dans les années 60.
[9] On renvoie pour les aspects théoriques à Alfred Marshall (Principes d’économie politique, 1890), Giacomo Beccatini (districts industriels et 3è Italie), Alain Lipietz, JF Eck et Michel Lescure (Villes et districts industriels en Europe Occidentale 17-20è siècles)
[10] L’ étude sur la mégisserie note 17 entreprises à Renti, 10 à Tavros, 2 à Moschato, 4 aux Kaminia. Dans Nikos Belavilas : La fin des Géants. Héritage industriel et transformation des villes. Volos 2007
[11] Tsokopoulos, Vasias : « Le Pirée 1835 1870. Introduction à l’histoire du Manchester Grec », Editions Kastaniotis, Athènes 1984. (Τσοκόπουλος, Βάσιας, Πειραιάς 1835-1870. Εισαγωγή στην ιστορία του ελληνικού Μάντσεστερ).
Référence de la notice
Bournova, E., Gouzi, V. (2023) En descendant la rue du Pirée : les métamorphoses d’une rue, témoin de la Grèce industrielle, in Maloutas Th., Spyrellis S. (éds), Atlas Social d’Athènes. Recueil électronique de textes et de matériel d’accompagnement. URL: https://www.athenssocialatlas.gr/fr/article/la-rue-du-piree/ , DOI: 10.17902/20971.112
Référence de l’Atlas
Maloutas Th., Spyrellis S. (éd.) (2015) Atlas Social d’Athènes. Recueil électronique de textes et de matériel d’accompagnement. URL: https://www.athenssocialatlas.gr/fr , DOI: 10.17902/20971.9