Le carnaval, Athènes, le centre et ses quartiers 1834-1944
2021 | Déc
Cet article explore la relation entre le centre d’Athènes et sa périphérie, les différents quartiers de la ville, et la manière dont cette relation évolue à partir du moment où Athènes est devenue capitale du nouvel État grec, jusqu’à la seconde guerre mondiale. Nous posons l’hypothèse selon laquelle cette relation n’est pas uniquement liée au développement de la ville d’Athènes et de la structuration de l’espace, mais aussi aux rapports de classe, la prépondérance de la bourgeoisie, à son hégémonie culturelle ou à l’autonomie croissante des classes populaires. Les processus de centralisation et de décentralisation sont étudiés à travers l’exemple du carnaval et de ses transformations au cours du siècle. Ces célébrations subissent d’importants changements, et la façon dont elles se matérialisent dans l’espace urbain évolue également.
Des théoriciens de l’espace tels que Lefebvre (1977) et Castells (1979), ont fait de la centralité un élément fondamental de la vie urbaine et ont développé la problématique de la centralité à plusieurs niveaux (économique, politico-institutionnelle, idéologico-symbolique, en relation avec les interactions sociales et les loisirs, etc), qui ne se manifestent pas nécessairement dans le même espace. La manière et l’intensité avec laquelle les activités se concentrent dans certaines parties de la ville et les lieux où cette concentration s’opère sont évidemment sujettes à des changements. C’est particulièrement le cas de la relation entre le centre de la ville et la périphérie : une relation de subordination et de contrôle, selon Merriman (1991), pourtant constamment remise en question. Les organes étatiques et les classes supérieures sont tous basés dans le centre, et la périphérie de la ville, même quand elle n’est pas peuplée par des « classes dangereuses », est un espace dans lequel le pouvoir exerce un contrôle plus faible.
Dans ce texte nous étudierons les processus de centralisation et de décentralisation, ainsi que les relations qui se tissent entre le centre et les quartiers d’Athènes tout au long d’un siècle, telles que les célébrations du carnaval les font apparaître (Ποταμιάνος, 2020).
Pour résumer, le pôle du centre de la ville ne fait que se renforcer jusqu’au tournant du 19ème au 20ème siècle, période lors de laquelle la concentration des activités est à son sommet ; cette tendance s’interrompt ensuite, et les quartiers de la ville semblent acquérir une nouvelle autonomie.
Au cours du siècle séparant le moment où Athènes est devenue capitale de la Grèce et la seconde guerre mondiale, la superficie et la population athénienne se sont très rapidement développées: de 30.000 habitants en 1853, elle atteint presque les 500.000 habitants en 1940 (municipalité d’Athènes) et les 1.100.000 habitants (pour l’ensemble de la région-capitale, incluant Le Pirée). Bien sûr, tout au long de cette période, le centre ne cesse de se déplacer et de se redéfinir. Omonia par exemple se trouve dans un premier temps en lisière de la ville, pour ensuite en devenir le principal nœud de circulation. Ce qui nous intéresse ici n’est pas de déterminer l’espace occupé par le centre pour chaque période, mais d’en analyser la relation avec le reste de la ville. D’une part, le besoin d’unité et de coordination des activités urbaines croît, tandis que la ville se dilate ; d’autre part, le renforcement de la bourgeoisie et de l’État implique, elle aussi, le renforcement de l’importance du centre de la ville d’un point de vue politique, administratif et symbolique.
Carte 1 : L’extension du tissu urbain dans la municipalité d’Athènes entre 1843 et 1923
L’image du centre qui domine dans la littérature et la presse est celle d’un espace public lumineux, bruyant, encombré, dans lequel circulent essentiellement des hommes et qui se caractérise par de grands bâtiments publics, des places, des arrêts de tram (et plus tard de bus), et de vastes espaces de loisirs supralocaux. C’est un espace progressivement débarrassé des activités productives génératrices de nombreuses nuisances, dans lequel des innovations en matière d’infrastructures urbaines font leur première apparition, telles que l’électricité ou l’asphalte, ainsi que les premières fractures dans la société de la connaissance mutuelle, à mesure qu’Athènes se développe (Ποταμιάνος, 2015: 44). Malgré cela, le centre reste un espace d’habitation tout au long de la période, notamment pour la bourgeoisie (Bournova et Dimitropoulou, 2015).
Le renforcement de la centralisation dans les structures de la ville revêt la forme, non pas du maintien dans le centre de l’ensemble des activités qui s’y trouvaient auparavant (ceci ne s’est pas produit, par exemple, pour les fonctions commerçantes, qui se sont largement diffusées dans les quartiers), mais de la subordination d’activités périphériques au centre et du placement de ces activités sous son contrôle. Par exemple, les commerces de fruits et légumes de quartier qui se fournissaient auprès du marché aux primeurs du centre-ville remplacent à un large niveau les déplacements dans le centre pour acheter des fruits et légumes, mais aussi les vendeurs itinérants venant y vendre les produits de leurs vergers situés dans les campagnes bordant Athènes, ou dans les villages proches (Ποταμιάνος, 2018). Les formes de communication directe entre les quartiers sont donc limitées, et les trajets du centre vers les quartiers et inversement se font de plus en plus fréquents, ce qui n’est pas seulement dû à la structure fatalement radiale des circulations urbaines. Il faut noter que les manifestations préélectorales, lorsqu’elles font leur apparition à Athènes, sont tout d’abord pratiquées sous la forme de traversées des quartiers (Μη Χάνεσαι,1 et 2 juillet 1883, Ακρόπολις, 5 juillet 1887), avant que leur trajet ne se trouve assez rapidement standardisé, dans les avenues centrales.
Pendant le carnaval, au cours du 19ème siècle, il est question de rassemblement de personnes masquées et plus généralement des différentes manifestations l’après-midi du dernier dimanche au croisement des rues Ermou et Aiolou ; mais ces descriptions donnent l’impression d’une activité assez diffuse dans la ville (par ex. Ευτέρπη, 1er mars 1849, pp. 310-311). Mais parallèlement à ce rassemblement, de nombreuses autres pratiques décentralisées se développent, telles que les défilés masqués et les spectacles populaires dans les quartiers. C’est d’ailleurs à cette époque qu’il convient de situer l’apogée d’une pratique dont l’existence nous apparaît tardivement à travers ses « nécrologies » : les multiples visites entre personnes masquées « de quartier en quartier » (Εφημερίς των συντεχνιών 3 mars 1891). En 1876, Angelos Vlachos écrivait que « les plus pauvres, déguisés, parcouraient la ville jusqu’au milieu de la nuit, de Psiri à Plaka et de Neapoli à Agious Apostolous » (Εστία t.1, 1876, pp. 91-93 ; voir aussi Αθάνατος, 2001:52).
La concentration de population dans le centre pour le carnaval se renforcera de 1887 0 1914, lorsque des défilés sont organisés par les « comités » de personnes de la haute bourgeoisie visant à « civiliser » le carnaval public et à attirer des visiteurs à Athènes. Le point central des célébrations s’est alors déplacé un peu plus loin vers les rues Stadiou et Panepistimiou, faisant d’Ermou un endroit plus périphérique (par ex. Σύλλογος, 29 février 1888). Mais le fait majeur est, selon l’image véhiculée par nos sources, que ce nouveau centre rassemble des foules de plus en plus importantes. En 1900-1901, il est question de « flots de personnes » se formant dans les quartiers en direction de Stadiou, et d’augmentation des vols dans ces quartiers aux heures où leurs habitants étaient partis dans le centre pour assister au défilé (Εσπερινή Ακρόπολις, 14 février 1900, Σκριπ, 7 février 1901, Εστία, 17 février 1914). En 1899 Papadiamantis situe l’une de ses nouvelles athéniennes, dans un quartier au cours du défilé du carnaval, « à l’heure de grande affluence dans le centre, et de grand silence aux alentours ». Pas de hasard dans le fait que la seule compagnie qui trouve à se rassembler dans le quartier soit féminine ; mais la transformation du carnaval, avec désormais des défilés dans les rues du centre, favorisa l’affirmation de la présence des femmes dans le centre-ville dans les années qui suivirent, et contribua plus généralement à la conquête de l’espace public par celles-ci.
Il est clair que des évolutions telles que la déconnexion du carnaval vis-à-vis des communautés locales à contribué à l’accentuation de la concentration de ses célébrations, de même que l’accélération de la tendance à transformer les manifestations en des spectacles urbains plus impersonnels et dont les acteurs désormais en vivaient, n’étant plus liés avant tout à un quartier, une communauté du faubourg, etc : ceci s’est produit dans le cadre plus large de la montée internationale d’une culture de masse « davantage centrée sur la consommation individuelle que sur la participation collective » (Vigarello, 2004: 103 κ.ε.).
De plus, l’initiative des comités et leur importance révèle la relation entre l’affirmation du rôle du centre-ville et le renforcement (démographique, économique et politique) de la bourgeoisie athénienne. Les bourgeois habitaient le centre, littéralement autant que symboliquement: à la fois lieu de prise de décisions politiques et économiques et lieu émettant les valeurs et les symboles du pouvoir. L’accroissement de l’importance des bourgeois (et particulièrement de leur fraction européanisée et « modernisatrice »), et les efforts de renforcement de leur hégémonie à des niveaux correspondant à leur puissance nouvelle, a revêtu une expression spatiale : « reconquête » du centre d’Athènes (c’est-à-dire des rues sillonnant les zones où ils habitaient) et reconfiguration de celui-ci au cours du carnaval, augmentation de la centralisation tant au niveau de l’État que de la ville. Nous pouvons ici rappeler la définition de Gruppi (1977, p.84) faisant de l’hégémonie la capacité d’unifier un ensemble social hétérogène, et de le faire passer du niveau idéologique au niveau de la ville
Carte 2 : Centres des manifestations du carnaval à Athènes entre 1834 et 1940
De plus, il apparaît qu’au début du 20ème siècle, la dimension spatiale de la contradiction entre culture bourgeoise et populaire s’est renforcée. Le reportage du journal Εστία à l’été 1901, sur la place Thisseio qui comportait alors de nombreux centres populaires de divertissement, est significatif : le tram amène à intervalles réguliers « des groupes de visiteurs, venant sans doute des quartiers européanisés, pour observer les fêtes du peuple » (Χατζηπανταζής, 1986: 154).
Nous n’avons trouvé aucune autre expédition exploratoire de ce type au sujet de la période du carnaval ; néanmoins, la dimension socio-spatiale d’une différence culturelle importante était soulignée par quelques protestations des journaux vis-à-vis de comportements inappropriés au cours du carnaval dans les rues du centre. En 1905, on lit que les « grosses turlupinades » des ruelles de Psyri se sont déplacées vers Stadiou, « le grand salon en plein air des nobles taquineries » (Σκριπ,1er mars 1905, v. Spyropoulou 2010, p.129 pour la comparaison de Stadiou avec un salon bourgeois par le romancier Spandonis en 1983). En 1920, il est question de « brutale irruption de groupes de voyous dans les rues du centre » (Καιροί, 19 janvier 1920). En 1915, un journaliste appelle la police à arrêter les « répugnantes bandes de personnages déguisés » qui quémandent de l’argent en l’échange du spectacle qu’ils offrent avec le chameau, la danse du ruban, les numéros de pitre et « autres abjections », ou au moins « à les confiner dans les quartiers périphériques d’Athènes, afin d’épargner aux habitants du centre cette nausée esthétique » (Ακρόπολις, 22 janvier 1915). Les « quartiers périphériques » sont donc perçus comme l’environnement naturel de ces spectacles, qui se trouve loin du centre, « vitrine » de la ville, mais surtout lieu de résidence des gens dotés d’une culture plus raffinée.
Le niveau de centralisation des manifestations du carnaval atteint son sommet à la fin du 19ème et au début du 20ème siècle, avant de se réduire. Le facteur principal, ici, furent les restructurations plus globales affectant les divertissements lors du carnaval, avec la limitation de l’importance des célébrations publiques ainsi que des spectacles et le tournant vers la danse (Ποταμιάνος, 2020: 263-267). Bien sûr, les lieux de divertissement du centre d’Athènes rassemblaient beaucoup de monde, tandis que les danses du carnaval pratiquées par les différentes associations tendaient aussi à être organisées dans des lieux centraux. Il n’en reste pas moins que les quartiers étaient mieux placés pour concurrencer le centre-ville dans l’attractivité en matière de divertissement qu’en matière de spectacles urbains. De plus, les conquêtes des femmes pour ce qui est de leur capacité à circuler dans l’espace public (Ποταμιάνος, 2020: 232-234), relativisaient l’importance de la mise en place d’un « espace civilisé » dans le centre-ville, où le harcèlement était aussi limité que possible ; on peut donc imaginer que le besoin de centralisation en était dès lors réduit.
Bien entendu, suite au dernier défilé organisé par un comité en 1920, des manifestations et des défilés organisés de manière centralisée seront tenues à nouveau au cours des années 1930 à Plaka, avec le « carnaval de la vieille Athènes » organisé par l’EOT (Organisme Grec du Tourisme), la municipalité et le comité des habitants (Βλάχος, 2016: 189,
Ελεύθερον Βήμα, 2 mars 1932, Αθηναϊκά Νέα, 26 janvier 1934, etc). Cette initiative fit de Plaka l’épicentre du carnaval (amoindri) d’Athènes au cours des décennies suivantes (par ex. Brousalis, 1963), et il semble qu’il contribua plus globalement au fait que Plaka devint un centre de divertissement supralocal, avec ses tavernes, puis ses clubs de la nouvelle vague musicale, etc. Il est toutefois bien clair que désormais, le défilé du carnaval était de bien moindre ampleur, et rassemblait beaucoup moins de monde.
Notre hypothèse est que la réduction de la concentration a conduit à une autonomisation renforcée de la culture populaire et des quartiers populaires. L’extension d’Athènes dans l’espace, avec le doublement de sa population dans les décennies 1910 et 1920, va de fait renforcer certains centres de quartiers ou trans-quartiers, ainsi que l’autonomisation de la vie de ces quartiers « excentrés ». Dès 1916, une chronique décrivait les « micro-quartiers » comme des unités autarciques et autosuffisantes : « il y a des gens qui, en-dehors d’une promenade en soirée jusqu’à la place Syntagma, n’ont pas le moindre rapport avec les centres en question. Ils appartiennent à leur quartier. Leur café, leurs trottoirs, leurs jeunes filles, leur petit théâtre, leurs déplacement au jour le jour en son sein suffisent réellement à satisfaire leur moindre envie » (Πατρίς, 30 juin 1916). La pièce de théâtre classique « Fintanaki » de Pantelis Horn (1921) semble exprimer une telle conscience, en ce qu’elle situe l’intrigue dans une version condensée d’un quartier populaire, la « cour », et qu’elle la présente comme un monde achevé en lisière duquel se déroule la vie des locataires des chambres-appartements entourant la cour commune. Il n’est certes pas correct d’envisager le quartier comme un espace clôturé, bien qu’il semble qu’au cours de l’entre-deux guerres il acquière davantage d’autosuffisance et d’autarcie ; cette évolution est soulignée par la publication de journaux de quartiers tels que La Voix de Pangrati en 1930. Un sentiment de plus grand isolement et d’autarcie découlait aussi certainement du caractère très limité des interactions entre autochtones et réfugiés de 1922, installés dans différents secteurs de la périphérie d’Athènes.
Le quartier populaire, dans ces nouvelles conditions d’autarcie accrue, fut un espace dans lequel une nouvelle culture populaire s’est développée dans l’entre-deux-guerres, le rébétiko en étant l’élément emblématique. Mais de tous les éléments que nous avons réunis, aucun n’indique que se soit développé un quelconque dynamisme particulier dans le domaine du carnaval. Des spectacles populaires plus anciens, tels que le chameau ou la danse du ruban ne retrouvèrent pas leur gloire passée (les journaux Έθνος, du 5 mars 1924, Πρωία, du 3 mars 1929, par exemple, évoquent leur déclin), et les mascarades satiriques ne furent pas non plus ressuscitées. Les réfugiés d’Asie Mineure, sans doute à l’exception de la pratique du cerf-volant pour le Lundi pur (cette précision est due à Kleio Gougouli), n’apposèrent pas leur marque à la culture du carnaval, comme ils le firent dans des domaines tels que la musique ou la cuisine. Une description de la vie des quartiers lors du carnaval, telle que celle qui fut publiée en 1924 dans le cadre d’un reportage sur le quartier d’Aghia Triada, peut être éventuellement considérée comme représentative : « nous n’avons pas assisté aux célébrations que l’on voyait autrefois, le chameau, la danse du ruban et le Fasoulis, pas plus que les mascarades. Mais nous avons assisté à une autre célébration, celle de fêtards montés sur des chars et chantant différentes chansons de carnaval, tandis que dans de nombreuses brasseries d’autres personnes dansaient ». Des fêtes avec des danses européennes et grecques avaient également lieu dans les maisons, « il se dit qu’aux derniers jours du carnaval, on donnera des danses dans toutes les brasseries du quartier, petites et grandes, et qu’elles se transformeront temporairement en centres de danses où, dit-on, l’entrée ne sera permise qu’aux personnes masquées » (Εύα, 23 février 1924).
Il est certain qu’une agitation plus importante dans les rues caractérisait le carnaval dans les quartiers populaires, étant donné la plus grande promiscuité dans les maisons des plus pauvres. Selon Papazachariou (1980, pp.205-206), pourtant, cette agitation désormais limitée trouvait à se répandre hors du quartier : les personnes masquées de l’entre-deux-guerres restaient généralement dans leurs quartiers sans en sortir pour se retrouver dans le centre. Il s’agit d’un renversement de la tendance à la centralisation qui s’était manifestée lors de la période précédente, et qui n’est sans doute pas arbitraire de lier à l’ébranlement de l’hégémonie de la bourgeoisie au cours de l’entre-deux-guerres, qui se manifesta politiquement par une série de coups d’État militaires (c’est-à-dire par l’augmentation du recours à la violence et au recul de l’institutionnalisation du débat politique [Κωστής 2013]). Cette tendance des quartiers populaires à s’autonomiser atteindra des niveaux extrêmes dans le contexte de l’occupation, et son point d’achèvement dans la tentative de conquérir le centre d’Athènes lors des affrontements de décembre 1944 par une gauche communiste dont la base se trouvait en périphérie de la ville.
Référence de la notice
Potamianos, N. (2021) Le carnaval, Athènes, le centre et ses quartiers 1834-1944, in Maloutas Th., Spyrellis S. (éds), Atlas Social d’Athènes. Recueil électronique de textes et de matériel d’accompagnement. URL: https://www.athenssocialatlas.gr/fr/article/le-carnaval/ , DOI: 10.17902/20971.117
Référence de l’Atlas
Maloutas Th., Spyrellis S. (éd.) (2015) Atlas Social d’Athènes. Recueil électronique de textes et de matériel d’accompagnement. URL: https://www.athenssocialatlas.gr/fr , DOI: 10.17902/20971.9
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