Le parc d’Asclépios à Athènes : une proposition

Parc d’Asclépios à Athènes : histoire et objectifs

Les Parcs Modernes d’Asclépios (PMA) visent à créer un environnement approprié au traitement (au sens ancien du terme) parallèle et harmonieux de la santé et de la culture, sur le modèle des Asclépiéion antiques (sanctuaires d’Esculape). Un PMA doit créer des conditions favorables à la résolution des besoins liés à la santé physique autant qu’au développement spirituel, de sorte que la santé s’intègre au domaine de la culture.

L’idée de mettre en place le Parc d’Asclépios à Athènes (PAA) a été initiée par le professeur associé à la faculté de médecine de l’Université d’Athènes Dimitrios Sotiriou et le professeur d’arts plastiques au département d’architecture de l’Université Nationale Polytechnique d’Athènes, et sculpteur, Théodoros Papadimitriou.

Afin d’assurer la promotion de l’idée initiale et de créer un climat favorable à l’adoption du Programme pour les Parcs Modernes d’Asclepios, une association a été fondée, ayant pour nom « Parcs d’Asclépios à Athènes ». L’association a été reconnue par délibération (n° 16990/1994) du Tribunal de Grande Instance d’Athènes.

Le secteur géographique suggéré pour qu’un Parc Moderne d’Asclépios puisse prendre forme à Athènes est situé entre les municipalités d’Athènes, de Zografou et de Papagou-Cholargos, et est délimité par les rues Mesogeion, Kyprou, Pindou, Kokkinopoulou, Thivon, Mikras Asias, Aghiou Thoma, Tetrapoleos et Livadeias. Il est aussi connu sous le nom de Parc Métropolitain de Goudi (avec quelques variations).

Le secteur en question s’étend sur environ 220 hectares, pour une longueur maximale de 2.500 mètres et une largeur de 1.500 mètres environ. Il est protégé par un décret présidentiel de 1978 en tant que « 2^nde zone Hymette » et a pour particularité qu’en son sein se trouvent les grands centres hospitaliers – Laïko, Aghia Sophia, Aglaïa Kyriakou, l’hôpital cancérologique Marianna Vardinogianni, le 401ème hôpital militaire, le 251è hôpital de l’armée de l’air, l’hôpital Sotiria et l’hôpital Georgios Gennimatas.

D’autres usages à vocation publique ou sociale existent dans ce secteur, mais celui-ci reste globalement disponible. L’espace reste en grande partie non structuré, émietté, d’accès difficile voire impossible pour les citoyens, vulnérable à tout type d’intervention et en rétrécissement continuel à cause du manque de planification urbaine et immobilière. D’importantes surfaces y sont abandonnées à des occupations ou usages « sauvages », sans perspectives, sans infrastructures adaptées, sans esthétique et sans prévision en matière d’interconnexion avec des zones où la santé et la culture font l’objet d’un développement.

Carte 1 : La localisation du Parc Métropolitain de Goudi

Le PAA dans sa phase initiale doit être appréhendé comme un programme de recherche vaste et ambitieux, donnant lieu à une large participation sociale et à des mises en application dans un temps limité, afin de rendre possible le changement d’activités et leur remplacement par de nouvelles applications en fonction des évolutions et innovations propres à chaque domaine. Dans cet esprit, aucune des installations en cours d’élaboration ne doit en aucun cas être permanente, à l’exception des infrastructures assurant le fonctionnement et la sécurité de l’ensemble. D’autre part, la totalité du fonctionnement d’un PAA repose sur des réseaux télématiques avancés et d’autres applications de haute technologie.

De plus, l’accent est mis sur la conception d’infrastructures d’urgence pour les cas de catastrophes majeures, telles que les séismes ou les incendies, à l’intention des habitants vivant autour du parc et des patients des huit grands hôpitaux du Parc.

Carte 2 : Le secteur du « Parc d’Asclépios à Athènes » proposé

Axes de développement du « Parc d’Asclépios à Athènes »

Le Programme des Parcs d’Asclepios visait à créer des modèles d’espaces multi-fonctionnels, répondant à des besoins immédiats, tout en approchant de manière innovante le fonctionnement simultané d’unités de santé et de travail social, d’activités culturelles (dont le sport) et d’interaction sociale et environnementale. Et ce en pleine synergie avec le programme Villes-Santé et d’autres initiatives internationales de ce type qui l’avaient précédé.

Santé

10 % des citoyens ont un besoin permanent de services médicaux et dépendent de médecins ou de divers spécialistes offrant des soins de santé primaires, secondaires ou tertiaires. Une autre tranche de 10 % est constituée de citoyens ayant des problèmes de santé chroniques, mais qui sont en mesure de poursuivre de façon quasi normale leur vie professionnelle et de participer à l’ensemble des activités sociales. Les 80 % restants sont en bonne santé sans avoir besoin de services médicaux. Ils sont cependant tenus de veiller sur leur santé, de mener une vie saine et d’être correctement informés du fonctionnement de leur corps et des services auxquels ils peuvent avoir accès en cas de besoin.

90 % des citoyens ont donc besoin à tout moment de services de soins de santé. Cette approche est totalement différente de la réalité actuelle, dans laquelle presque toute l’attention se porte sur les soins médicaux et non pas sur la santé dans son ensemble, malgré tous les discours à ce sujet. Nous nous basons ici sur la définition employée par l’Organisation Mondiale de la Santé : « la santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ».

Culture

La participation des citoyens et la promotion d’idées nouvelles et innovantes sont un enjeu majeur dans le domaine culturel. Le lien entre les manifestations culturelles et les activités de santé est plutôt faible et négligé. Culture et santé sont envisagées la plupart du temps de façon autonome et fragmentaire, si ce n’est de façon concurrente.

Les Parcs d’Asclépios, avec leur environnement de haute qualité, peuvent notamment apporter de bonnes conditions pour le sport, qu’il s’agisse des exercices physiques indispensables à l’entretien d’une bonne santé, ou d’une pratique sportive visant à recouvrir la santé dans le cadre de recommandations médicales, en particulier suite à un traitement.

La pratique sportive en ville est en butte à des problèmes importants. Il n’est pas rare d’observer des pratiques sportives dans les rues ou au cœur des activités urbaines. Une situation grosse de dangers pour la sûreté des sportifs, et qui est totalement contre-indiquée à cause de la haute concentration de polluants atmosphériques.

Dans le même temps, le fait que la santé et la culture ne sont pas envisagées dans un cadre commun rend difficile la conception, la promotion et la réalisation de propositions complexes s’éloignant des modèles culturels dominants, tels que le Parc d’Asclépios à Athènes.

Le théâtre, la musique, la danse, la parole, l’éducation, le cinéma, les expositions, le sport sont des activités pouvant sous certaines conditions trouver leur place dans un Parc d’Asclépios. De plus, les interventions architecturales elles-mêmes et le modelage du paysage, articulés à des interventions plastiques et visuelles, constituent des éléments de culture dans l’espace.

Environnement et interaction sociale

Le caractère sain de l’environnement dépend en grande partie des activités humaines. Il dépend également des dispositions prises pour éviter les résultats défavorables ou négatifs.

La création d’espaces publics ouverts et en particulier d’espaces verts dans les villes contemporaines ne constitue plus seulement un besoin ou une exigence à caractère esthétique.

La coexistence de structures de santé et de culture est l’élément central d’un Asclépiéion moderne. Il s’agit en fait de rétablir la dimension culturelle fondamentale que comporte l’idée même de soins de santé.

De plus, les Parcs d’Asclépios Modernes sont conçus de manière à couvrir les besoins des citoyens en matière d’interaction avec les autres citoyens, dans des cadres agréables d’un point de vue environnemental, où il leur est possible de développer autant de compétences, d’aptitudes et d’activités qu’ils le souhaitent.