Coexistences à micro-échelle à travers l’exemple de l’entreprenariat immigré dans le centre d’Athènes.
2022 | Déc
Ce texte traite de l’esprit d’entreprise des ressortissants de pays tiers à l’aide de deux outils méthodologiques : la cartographie des entreprises consignées dans le registre de la Chambre de commerce et d’industrie d’Athènes (EBEA) et la réalisation d’une enquête de terrain dans des rues sélectionnées du centre-ville d’Athènes. La recherche de terrain comportait un travail de recensement sur place des entreprises à l’échelle de la rue, ainsi que la réalisation d’entretiens semi-directifs avec les employés et les propriétaires de ces entreprises. Ces deux outils, il est vrai, font apparaître la division spatiale et sociale bien connue entre l’est et l’ouest du centre-ville, mais dans le même temps, la coexistence d’entreprises de différentes nationalités à la micro-échelle de la rue, entreprises qui contribuent finalement au maintien de la vitalité commerciale des zones centrales étudiées, est mise en évidence.
Introduction
Les magasins et services assurés par des entrepreneurs immigrés sont l’une des composantes essentielles du tissu commercial d’Athènes et l’un des aspects les plus visibles de la diversité ethnique de la ville désormais. Les commerçants originaires de Chine, du Pakistan ou du Bangladesh rendent perceptible leur présence dans les rues de la ville par des pratiques spatiales et commerciales particulières. Ces boutiques constituent un point d’étude privilégié du phénomène migratoire dans la ville car elles induisent des corrélations importantes entre les lieux de résidence, de travail et de vie quotidienne des populations immigrées. Elles permettent même l’étude de ces importantes corrélations à différentes échelles spatiales : de l’échelle de la ville à celle de la rue et vice versa. Étant donné que l’entrepreneuriat immigré mobilise et s’appuie sur la mobilité transnationale des personnes, des produits et des pratiques, on peut également affirmer que la problématique ici étudiée met en lumière les multiples interconnexions entre le local et le mondial ou, en d’autres termes, met en avant l’« universalité du local » telle que décrite par Doreen Massey (1994:120).
Ce texte analyse la localisation de l’activité commerciale des migrants à Athènes à travers deux principales sources de données. Il se focalise tout d’abord sur la municipalité d’Athènes au moyen des données de la Chambre de commerce et d’industrie d’Athènes pour 2015. En second lieu, il se concentre sur l’étude de cas de différentes rues du centre-ville, situées de la hauteur de la place Vathis à Aghios Panteleïmonas, à travers des données primaires collectées lors d’enquêtes de terrain sur l’activité commerciale pour la même année [1].
Images 1 et 2 : Entreprises de la zone d’étude
Source : Recherche de terrain, Projet de recherche » Géographies du commerce ethnique « , I. Polyzou, École française d’Athènes, 2015-2017.
Sur le plan méthodologique, ces deux sources de données permettront de cartographier les variations existantes à l’échelle de la municipalité, tout en mettant en évidence la diversité ethnique du centre-ville à l’échelle de la rue. Cette approche méthodologique, qui se concentre sur la petite échelle spatiale (quartiers, îlots urbains, focalisation sur des rues spécifiques), permet d’analyser les corrélations entre l’espace, les pratiques d’installation des migrants ainsi que les dynamiques spatiales plus larges qui se développent dans le tissu commercial de la ville (Hall, 2013).
Localisation des entreprises par nationalité et type d’activité dans la municipalité d’Athènes
Les données sur les 2 057 entreprises incluses dans le registre de la Chambre de commerce et d’industrie d’Athènes en 2015 permettent d’analyser la localisation des entreprises détenues par des étrangers en fonction de leur nationalité et du type d’activité. Alors que 55% de l’échantillon concerne l’activité commerciale de ressortissants de l’UE et de l’Amérique du Nord, 40 % des entreprises sont détenues par des commerçants de pays tiers.
Plus particulièrement, le traitement et la cartographie des données montrent que les entreprises des ressortissants de l’UE et d’Amérique du Nord sont concentrées dans les quartiers de Kolonaki, Evanghelismos, Pagrati, Ilissia, de part et d’autre des axes Vasilissis Sophias, Panepistimiou, Akadimias et Stadiou. Les entreprises des ressortissants de pays des Balkans et de l’ex-URSS se concentrent autour du quartier d’Omonia, notamment sur les places Karaïskaki, Vathis et Attikis. Les entreprises des ressortissants de la Chine, du Pakistan, du Bangladesh et d’autres pays asiatiques sont situées dans le secteur Omonia – Gerani, dans une partie du quartier de Metaxourgeio, ainsi que de manière diffuse dans les quartiers situés à l’ouest de Patission. Les entreprises tenues par des migrants originaires de pays du Moyen-Orient (Afghanistan, Iran, Irak, Turquie, Syrie, Liban, etc.) sont situées dans le centre-ville et à l’ouest de Patission. En ce qui concerne les entrepreneurs originaires de pays africains, une plus grande concentration se dégage dans la zone de Kypseli et de la place Amerikis.
Tableau 1 : Regroupement des pays d’origine par nombre d’entreprises dans la municipalité d’Athènes [2].
Source : Traitement de données issues du registre de l’EBEA, 2015, Recherche de terrain, Projet de recherche » Géographies du commerce ethnique « , I. Polyzou, École française d’Athènes, 2015-2017.
Carte 1 : Distribution des entreprises tenues par des étrangers dans la municipalité d’Athènes : regroupements par pays d’origine
Source : Traitement de données issues du registre de l’EBEA, 2015, Recherche de terrain, Projet de recherche » Géographies du commerce ethnique « , I. Polyzou, École française d’Athènes, 2015-2017
De la distribution des entreprises sur la base des deux principales catégories (carte 2) – ressortissants de pays tiers et ressortissants de citoyens de UE et d’Amérique du Nord – le clivage socio-spatial bien connu entre l’ouest et l’est d’Athènes semble ressortir : les entreprises tenues par les migrants sont dispersées mais visiblement situées à l’ouest de la ville. En revanche, les autres entreprises sont, toujours selon ces données, situées à l’est d’Athènes.
Carte 2 : Répartition des entreprises tenues par des étrangers dans la municipalité d’Athènes : ressortissants de pays tiers et ressortissants de pays de l’UE et d’Amérique du Nord
Source : Traitement de données issues du registre de l’EBEA, 2015, Recherche de terrain, Projet de recherche » Géographies du commerce ethnique « , I. Polyzou, École française d’Athènes, 2015-2017
En termes de spécialisation des entreprises par type d’activité (STAKOD – Nomenclature statistique des branches d’activité économique), les ressortissants de pays de l’UE et d’Amérique du Nord dominent dans les branches liées aux activités financières, dans les sociétés de distribution d’électricité et de gaz naturel, de gestion immobilière et d’activités scientifiques ou techniques. Les ressortissants de pays tiers sont plus concentrés dans le secteur du commerce de gros et de détail, tandis que – en proportion de leur nombre total – ils prédominent légèrement dans le secteur de la construction.
Tableau 2 : Regroupement des activités commerciales selon la Nomenclature statistique des branches d’activité économique (STAKOD 2008) et par nationalité
Source : Traitement de données issues du registre de l’EBEA, 2015, Recherche de terrain, Projet de recherche » Géographies du commerce ethnique « , I. Polyzou, École française d’Athènes, 2015-2017
Explorer l’activité entrepreneuriale des migrants à l’échelle de la rue
Afin de mettre en évidence la corrélation entre les dynamiques spatiales et les concentrations d’entreprises, une enquête de terrain a été menée dans le grand centre-ville au cours de la période 2015-2017. Pour la rédaction de cet article, parmi les 28 rues étudiées dans le cadre du projet de recherche, nous avons choisi la zone s’étendant de la place Vathis à Aghios Panteleïmonas, avec la rue Acharnon pour axe principal [3]. Cette zone concentre une forte densité d’entreprises de différentes nationalités, ainsi qu’une multitude d’entreprises de différents secteurs d’activité. C’est le modèle même de zone résidentielle pour les immigrants dans le centre-ville, ce qui a pour corollaire le développement de commerces orientés vers une clientèle locale (supérettes, agences de transfert d’argent, etc.). De plus, cette partie de la ville, dès le début de la crise des réfugiés en 2015, s’est affirmée comme une plaque tournante et un point de passage majeur pour les réfugiés ou demandeurs d’asile nouvellement arrivés et en transit. Cela a permis de soutenir les entreprises existantes, d’élargir la clientèle et de développer de nouvelles pratiques (vente d’articles d’hébergement temporaire, emploi de réfugiés syriens comme vendeurs, etc.) En outre, cette zone est caractérisée par une mobilité intense, tant du fait de la bonne connectivité permise par l’arrêt de la ligne verte (l’ancienne ligne) du métro Victoria, que de la présence de collectifs, de structures de soutien et d’ONG qui se sont renforcées depuis 2015.
Le recensement de 905 entreprises établies au rez-de-chaussée des immeubles de cette partie de la ville en 2015 a révélé que s’y trouvent des entreprises détenues par des commerçants de dix-sept nationalités, auxquelles s’ajoutent quelques entreprises ethniquement mixtes.
Tableau 3 : Regroupement des pays d’origine dans la zone étudiée
Source : Recherche de terrain, Projet de recherche » Géographies du commerce ethnique « , I. Polyzou, École française d’Athènes, 2015-2017
Carte 3 : Distribution des entreprises dans la zone étudiée par pays ou groupe de pays
Source : Recherche de terrain, Projet de recherche » Géographies du commerce ethnique « , I. Polyzou, École française d’Athènes, 2015-2017
L’importante diversité ethnique observée reflète les différentes phases d’évolution du phénomène migratoire à Athènes, et il est intéressant de noter que de micro-concentrations de différentes nationalités peuvent être relevées au sein de la zone d’étude. Plus particulièrement, alors que dans la première partie de la zone, et notamment sur la place Karaïskaki et au début de la rue Michaïl Voda, on observe une activité d’immigrés en provenance des Balkans et de l’Europe de l’Est (Pologne, Bulgarie, Roumanie), à partir de la hauteur de la place Victoria, les nationalités diffèrent davantage. Le commerce des immigrés pakistanais, bangladais et afghans domine en nombre. Celui des immigrés originaires des pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient se retrouve à la fois dans la première zone, principalement avec des entreprises de restauration déjà établis avant 2015-2016 (Égypte, Syrie), et dans des densités plus faibles à la hauteur de la place Victoria, où l’on retrouve des commerces de détail tels que des supérettes tenues par des commerçants originaires d’Afghanistan et de Syrie.
Images 3,4 & 5 : Entreprises dans la zone étudiée
Source : Recherche de terrain, Projet de recherche » Géographies du commerce ethnique « , I. Polyzou, École française d’Athènes, 2015-2017
Explorer les aspects de la diversité dans le centre-ville à travers l’exemple de l’activité entrepreneuriale des immigrés
Afin d’étudier en profondeur les micro-concentrations géographiques susmentionnées, des entretiens ont été menés avec les entrepreneurs établis ainsi qu’avec des employés des entreprises de la zone étudiée. Les entretiens ont mis en évidence les multiples problèmes rencontrés par le petit commerce en raison de la crise du centre-ville (Αρανίτου, 2021), problèmes précisément accentués par le fait qu’une partie des commerçants sont des migrants (Πολύζου, 2021). Toutefois, les entretiens ont également mis en évidence l’émergence de diverses pratiques permettant de faire face aux obstacles existants, ainsi que de pratiques d’adaptation aux conditions spatiales et économiques spécifiques au contexte d’installation.
Une première problématique porte sur les pratiques visant à élargir la clientèle des entreprises par l’embauche de salariés de différentes nationalités. Par exemple, un salon de coiffure de la rue Acharnon, appartenant à un entrepreneur du Pakistan, emploie une salariée d’origine bulgare et un salarié d’origine bangladaise. Sur la façade du magasin, les horaires et les tarifs des services sont écrits dans ces deux langues et en grec. L’employée d’origine bulgare, qui travaille occasionnellement et seulement à certaines heures dans le salon de coiffure, coiffe des clientes originaires des Balkans et d’Europe de l’Est, tandis que l’employé bangladais, qui « garde » l’entreprise ouverte presque toute la journée, coiffe des hommes, principalement originaires du Pakistan et du Bangladesh. Cet élargissement ethnique du profil des employés témoigne clairement d’une pratique visant à attirer une clientèle plus large, tant sur le plan ethnique que sur le plan du sexe, et l’entretien a révélé que la clientèle de l’entreprise ne réside pas exclusivement dans le quartier, mais le choisit en raison de sa proximité avec le centre-ville.
Une autre problématique porte sur les différentes » interconnexions » entre échelle locale et mondiale, qui interviennent dans ce que l’on appelle la » mondialisation par le bas » (Portes 1999; Choplin, Pliez 2015). Le fonctionnement de ces entreprises, qui repose en grande partie sur des réseaux sociaux et économiques transnationaux, met en évidence ce que Doreen Massey appelle la « multiplicité du local » (1994, p.280) pour décrire les situations de coexistence et de diversité dans les villes et plus particulièrement leurs quartiers à forte concentration de migrants. Le cas d’un épicier d’origine bangladaise qui, pour répondre aux besoins de l’ensemble de sa clientèle tout en réduisant les coûts d’exploitation de son entreprise, s’appuie sur différents réseaux d’approvisionnement à l’intérieur et à l’extérieur du pays, est à ce titre caractéristique. Il s’approvisionne en produits tels que du riz et des condiments importés de Dubaï, en articles de papeterie et de toilette auprès d’un grossiste d’Attique – qui s’approvisionne à son tour auprès de chaînes de grande distribution internationales – et enfin en fruits et légumes frais auprès d’un producteur d’origine bangladaise travaillant en Attique.
Une troisième problématique qui a émergé au cours des entretiens porte sur l’adaptabilité de l’entrepreneuriat au contexte socio-économique global du pays d’installation, ainsi qu’aux conditions propres qui se forment à l’échelle du lieu d’installation (Hiebert, Rath, Vertovec 2014; Χατζηπροκοπίου, Φραγκόπουλος, 2015).
Sans que cette caractéristique d’adaptabilité soit exclusive à l’activité entrepreneuriale des immigrés, les entretiens ont révélé que la crise a affecté de façon diverse les entreprises ayant pris part à la recherche. La crise a agi soit comme déclencheur d’une réorientation de l’itinéraire des migrants (par exemple, du travail dépendant au travail indépendant), soit comme déclencheur de différents types de réaménagements concernant les marchandises, les horaires d’ouverture, la clientèle souhaitée et autres (Polyzou 2019). Dans la littérature existante, les conséquences de la crise sont interprétées de deux manières : d’un côté, la crise est mise en avant comme un facteur affectant négativement et constituant même un obstacle au développement de l’esprit d’entreprise des migrants à Athènes, et d’un autre côté, comme un facteur ayant poussé les migrants à la création d’entreprise afin de remédier au chômage régnant sur le marché du travail.
Ça fait 8 ans que nous sommes dans le même magasin. Nous venons de changer de produits. Avant, nous avions des téléphones portables, des montres et d’autres appareils électroniques. Maintenant, nous vendons des produits moins chers pour les réfugiés. Ils achètent des sacs de couchage, des tentes à environ 15 euros. Les Grecs achètent surtout des ventilateurs.
(Extrait d’entretien, 2015, Nour, Bangladesh, rue Hayden, commerce de détail). |
L’été de l’année dernière a été très bon pour nous, tous les jours il y avait beaucoup de gens qui venaient se faire couper les cheveux. Ils passaient par ici et ensuite ils allaient vers… Tant que l’Allemagne avait des frontières ouvertes, ça allait très bien pour nous.
(Extrait d’entretien, 2017, Ahmed, Pakistan, rue Acharnon, salon de coiffure). |
Sami, originaire d’Égypte, a travaillé comme peintre en bâtiment jusqu’en 2011. D’abord pour des employeurs, puis à son compte. Il s’est ensuite lancé dans une création d’entreprise. Selon ses dires, dès 2011, la crise a affecté son travail en sorte qu’il a décidé de dépenser tout ce qu’il avait pour ouvrir une supérette avec sa femme : « On avait du monde tous les jours, surtout une clientèle qui venait du bureau des impôts de la rue Epirou. On vendait tous les jours des boissons, des cigarettes, et on faisait aussi des photocopies. Ça rapportait peut-être des petites sommes, 1 euro, 3 euros, mais il y avait des clients tous les jours. Depuis le jour où le bureau des impôts a fermé, l’entreprise ne va pas bien… on a des pertes. On doit même jeter des produits » .
Conclusions
Comme mentionné au début du texte, cette recherche sur l’activité entrepreneuriale des migrants articule l’échelle de la municipalité à celle du quartier et de la rue d’établissement. L’objectif de cette approche méthodologique est d’explorer deux principales problématiques : d’une part, l’existence de divisions ethniques au niveau de la municipalité et, d’autre part, les micro-géographies et les pratiques d’établissement associées à la création et à l’exploitation d’une entreprise dans certaines rues commerçantes du centre-ville.
Malgré la cartographie des données des chambres de commerce montrant des géographies d’implantation distinctes selon la nationalité des entrepreneurs, l’étude de terrain a montré que les rues du centre sont caractérisées par une diversité ethnique permise par la coexistence de commerçants d’origines diverses, phénomène bénéfique aux entreprises, qui permet l’élargissement de leur clientèle et favorise des pratiques commerciales s’appuyant sur des réseaux locaux, tout en sollicitant des connexions supralocales pour la fourniture de biens, la recherche de capitaux, etc. En ce qui concerne la crise du petit et moyen commerce de détail à Athènes, la recherche souligne l’importance des activités des immigrés comme composante à part entière du tissu commercial de la ville. Comme l’a révélé le travail de terrain dans la zone d’étude, les commerces et entreprises des immigrants représentent environ 10% de l’activité commerciale totale, contribuant ainsi à atténuer le phénomène des commerces fermés. En outre, ils participent au maintien et à la revitalisation de plusieurs locaux professionnels qui, sans eux, resteraient fermés. Un autre aspect important de la présence de ces entreprises est le revenu qu’elles génèrent grâce aux loyers souvent élevés qu’elles versent à leurs propriétaires, principalement grecs.
[1] Ce texte s’appuie sur un projet de recherche mené à l’École française d’Athènes entre 2015 et 2018. Il a été réalisé par une équipe de recherche composée de quatre membres : Semia Samara, Dr. Univ. Nanterre, Dimitris Balabanidis, Dr. Univ. Harokopeio, Stavros Spyrellis, chercheur à l’EKKE et Loukas Triantis, Dr. UPNA. La conception et la coordination du projet de recherche ont été réalisées par l’autrice de cet article.
[2] Pour des raisons cartographiques, les différents pays d’origine des commerçants ont été regroupés en aires géographiques plus larges, tandis que les entreprises des ressortissants bulgares et roumains constituent une catégorie distincte du fait de l’importance de leur nombre.
[3] De la place Vathis à la hauteur d’Aghios Panteleïmonas, les commerces ont été recensés sur les rues suivantes : Akominatou, Aristotelous, Acharnon, Michaïl Voda, Ipirou, Ioulianou, Kefallinias, Liosion, Mayer, Paioniou, Sonierou, Hayden.
Références
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