Place Omonia : de l’espace aux mots
Kafantaris Fanis
Aménagement, Cadre Bâti, Histoire, Quartiers
2015 | Déc
C’était le meilleur et le pire de tous les temps (…)
bref, cette époque ressemblait tellement à la nôtre que de nombreux censeurs parmi les plus bruyants soutenaient que l’on ne pouvait en parler, en bien comme en mal, qu’au superlatif.Charles Dickens , 1859
Le conte de deux cités [1]
Je ne suis pas sûr qu’il faille (moi aussi) feindre de ne rien savoir au sujet de la place Omonia (place de la Concorde). Je suppose pour commencer que, en tant que mot – nom commun – omonia se trouve certainement coincé entre d’autres mots, dans les pages des dictionnaires, et que c’est là qu’il retrouve son sens encore et encore, chaque fois qu’il est prononcé ou écrit (encadré 1). De même, en tant que nom propre, un nom de place en particulier, il existe, je le sais avec certitude, dans des listes, des plans de villes, sur des plaques aux coins de bâtiments, pour signaler de façon spéciale le lieu qu’il désigne (photo 1) – en souvenir (peut-être) de quelque antique divinité (encadré 1). Par extension, la Place Omonia à Athènes et la Place de la Concorde à Paris, bien qu’il s’agisse de deux lieux différents, partagent, outre leur nom, le qualificatif de « place » qui décrit à son tour un lieu de la ville (encadré 2). La place Omonia par conséquent semble aller et venir entre les interprétations composites de ces deux mots, bâtissant d’abord une identité collective commune sur l’usage quotidien, qui échappe inévitablement en dépassant sans cesse toute acception d’identité sémantique, ou presque. De ce point de vue, ces deux places sont homologues. Elles basculent du mot à un espace et à un lieu, et inversement, comme dirait Certeau, et tandis qu’elles s’identifient sur la plan lexical, elles divergent, puisqu’elles prennent sans cesse sur elles des transformations différentes de la ville. Ce sont deux espaces publics ouverts qui rassemblent des gens partageant ou ayant un jour partagé un consensus sur un point dans un esprit de concorde. Place de la Concorde : nom propre « qui parle de lui-même ».
Encadré 1 :
concorde/ομόνοια
concorde, s. f. Union de cœurs et de volontés, bonne intelligence entre des personnes.
ομόνοια, η. (ομόνους) Ομοιότης, συμφωνία κατά τον νουν, τα φρονήματα […]έτι δε και ως Θεά τις […] Trad.: Similitude, accord en esprit, en pensées […] également nom d’une divinité […]
étymologie
ομόνοια […] < επίθ. ομόνο(ος)/-νο(υς) […]
concorde adv. [cf. CONCORS] concors [CON- +COR]: meaning influenced by false etym. from chorda […]Conjuring in feeling and opinion, agreeing, like-minded: (of a body of people) mutually agreeing […] Trad.: adv. [cf. CONCORS] concors [CON- + COR] : sens influencé par une fausse étymologie, de chorda […] fait de partager le même sentiment, la même idée, d’être d’accord : (à propos d’un groupe) consensus mutuel […] Dictionnaires
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Encadré 2 :
platz/place/πλατεία
platz, […] entlehnt aus dem gleichbedeutenden franz. Place […] das zurückgeht auf lat. platea (gr. πλατεῖα, nämlich ὁδός breiter weg) […] 2c) öffentlicher platz eines ortes zu zusammenkünften, märkten: gmeiner platz und ort, da man sich versamlet. Trad.: […] emprunt du français Place, avec la même signification […] du lat. Platea (gr. πλατεῖα, large rue) […] 2c) espace public ouvert servant pour les assemblées, les marchés : lieu et espace public où l’on se rassemble
place, signifie aussi un lieu public découvert, et environné de bâtimens, soit pour l’embellissement d’une ville, soit pour la commodité du commerce […]
πλατεία, η, προσυπαι· οδός Λεωφόρος, πλατύς δρόμος (στράτα μεγάλη και πλατεία) Trad.: (s.-e. rue) Avenue, large rue (route grande et large) Dictionnaires (v. Encadré 1) |
Photographies 1a, 1b : Plaques aux coins de bâtiments, Place Omonia / Athènes et Place de la Concorde / Paris (source : F. Kafantaris)
La Place Omonia à Athènes se trouve à l’intersection des rues Stadiou, Athinas, Pireos, Agiou Konstantinou, Tritis Septemvriou et Panepistimiou, et elle porte ce nom depuis des années. Indiquée comme inhabitée et située hors des murailles de la vieille ville sur le plan de Fauvel vers 1780, indiquée également comme terrain agricole sur le plan topographique dressé en 1832 (Cléanthis & Schaubert), cette zone s’est retrouvée brusquement, après la proclamation d’Athènes comme capitale de l’État grec nouvellement constitué, à l’angle droit du triangle qui a façonné géométriquement le développement urbanistique de la ville et a constitué l’épine dorsale du premier plan réalisé par les architectes Cléanthis et Schaubert en 1833. C’est à cet endroit que les deux architectes placèrent le centre administratif de l’État, les ministères et le palais destiné à abriter les jeunes rois Othon et Amalia. Ce plan fut rapidement modifié. Le palais est déplacé, d’abord à l’ouest, et finalement à l’est, en laissant toutefois derrière lui une forte signification liée à son emplacement : vers le sud, un dégagement vers l’acropole classique à travers les yeux de la culture occidentale fraîchement débarquée et l’emplacement planifié de cet endroit désormais libre de constructions comme extrémité d’une droite qui relierait de nouveau le port du Pirée à l’intérieur des terres.
Les premières modifications conceptuelles de cette extrémité nord commencent avec le plan correcteur de l’architecte Klenze en 1834. Ce plan prévoit d’élever sur la place dégagée l’église du Sauveur qui devait exaucer le vœu de la Nation d’avant la révolution (JO 29.1.1834) et la place devient circulaire au lieu de rectangulaire. L’église ne sera pas construite, la forme reste, et la place des Palais (platia Anaktoron) est rebaptisée Place Othon. Les règlements de construction pour les bâtiments à venir autour de la place sont précisés par un décret de 1836 (JO 15.5.1836), touchant ainsi pour la première fois l’évolution morphologique de ce paysage urbain, voire des flux qui le traverseraient chaque jour dans les années suivantes. Dans les plans topographiques d’Athènes publiés de 1837 (plan topographique d’Aldenhoven) à 1852 (plan topographique de la mission cartographique militaire française), la zone juste à côté de la place est représentée comme non bâtie, tandis que la place semble constituer le terminus du trafic, puisque la rue Tritis Septemvriou ne sera ouverte que plus tard. Le plan de la place, de circulaire redevient rectangulaire par décret de 1851 (JO 18 / 01 / 1851), tandis que des bâtiments autour de la place sont mentionnés pour la première fois dans les années 1860, aussi bien sur le plan d’Emmanuel Kallergis (photos 2a, b, c, d) que sur la photographie panoramique de Paul Baron des Granges (photo 3), offrant un exemple de l’activité de la construction dans les quelques années qui précèdent. En outre, et c’est là peut-être l’élément le plus important en ce qui concerne notre objet, on relève sur le plan de Kallergis, pour la première fois sur un plan topographique d’Athènes, que la place dite auparavant place d’Othon est mentionnée sous le nom de Platia Omonias – Place de la Concorde et que la place à l’est des palais devant le jardin des Muses est mentionnée sous le nom de Platia Syntagmatos – Place de la Constitution [2].
Photographies 2a, 2b, 2c, 2d : Le plan d’Emmanuel Kallergis (Source : Musée national historique, Fonds des cartes)
Photographie 3 : La place Omonia vers 1865 – Paul Baron des Granges (Source : Métamorphoses d’Athènes)
Plus précisément, le mot omonia, commence à être lié à ce lieu précis en 1862, puisqu’il apparaît à l’intersection de divers mouvements politiques décisifs qui lui donnent finalement – probablement par emprunt – le nom de Omonia. La destitution du roi Othon le 10 octobre de la même année a été à l’origine de ce changement de nom, qui portait la promesse de la Constituante de l’époque de changer de régime et d’adopter sans restriction une monarchie constitutionnelle, de réunir une Convention nationale pour désigner un nouveau roi et voter une nouvelle constitution [3]. C’est pourquoi, la double mention sur la carte de Kallergis constitue un geste qui imprime dans l’espace un changement d’ordre politique en déplaçant conceptuellement les deux points du triangle constitutif d’Athènes pour en faire quelque chose de nouveau [4]. Le roi fut déposé (ou presque) et avec lui, « chaque bâtiment, lieu ou navire portant les noms du couple royal cessa d’exister » (Palingenesia 23 / 10 / 1862) ; et comme la place Syntagma était déjà appelée ainsi dès le début des années 1850 [5], il ne restait plus qu’à rebaptiser en même temps que la place Omonia, l’Université Othon en Université nationale, et la place sur la rue Pireos près du Metaxourgio, de place Loudovikou (Louis) en place Eleftherias (place de la Liberté). Le nouvel ordre politique et le nouveau nom de la place Othonos sont inaugurés officiellement le 12 octobre par un Te Deum solennel et par un discours du président du gouvernement provisoire Dimitrios Voulgaris.
Le journal I Nea Genea (13 / 10 / 1862) note :
« Hier à seize heures, sur la place qui portait précédemment le nom du Bavarois déposé, a eu lieu une cérémonie au cours de laquelle elle a été rebaptisée Platia Omonias – Place de la Concorde (…) » et la colonne « Actes du Gouvernement » du journal Tilegraphos du 19 octobre 1862, reproduit le discours sous le titre : «Discours au peuple de la capitale Prononcé par le président du Gouvernement provisoire lors de l’inauguration de la place OMONIA le 12 octobre 1862 » où nous pouvons lire, entre autres : « Concitoyens ! Les prières et les vœux de la nation ont été exaucés : la souveraineté populaire a été rétablie (…) l’ancien régime est irrémédiablement tombé, et un nouvel ordre lui a succédé (…) je vous invite à manifester l’amour mutuel, à faire preuve de la confiance mutuelle, de la concorde, de la fraternité, et plus généralement à respecter l’ordre, qui assurent le bonheur des nations. (…) Prêtons serment sur cette place, qui porte désormais le beau nom de Place de la Concorde, en répétant tous : Je jure fidélité à la patrie et obéissance aux décisions de la Nation. » |
Dans les jours qui suivent la déposition du roi, le terme omonia (concorde) se retrouve dans les articles des journaux, tantôt en minuscules, tantôt en majuscules. Les titres de trois articles de numéros consécutifs du journal Ethnophylax sont caractéristiques à ce sujet : Incitations à la concorde (16 / 10 / 1862), Ordre et concorde (18 / 10 / 1962), Nous avons besoin de concorde (20 / 10 / 1862) (photo 4). En 1861, Athènes comptait 41 258 habitants et 4 212 bâtiments (ΕΤVΑ 1991) dont quelques-uns entouraient la place Omonia (photo 3). Dès lors, la place désormais postrévolutionnaire assistera, au nom de la concorde, aux éclats de deux (au moins) décennies d’instabilité politique qui devaient achever la révolution de septembre 1843, en attendant les jours à venir, pour le meilleur ou pour le pire.
Photographie 4 : Quotidien Ethnophylax : « Nous avons besoin de concorde » (20 / 10 / 1862)
Tandis qu’à Athènes, la révolution d’octobre réussissait à effacer sans effusion de sang le nom du roi de la place, le changement de nom de la Place Louis XV à Paris en Place de la Concorde se fit progressivement et coûta au couple royal plus que le trône. Quelques mois à peine après la chute du roi et l’instauration de la République en septembre 1792, le roi fut jugé « coupable de conspiration contre la liberté publique et d’attentats contre la sûreté générale de l’État » par la Convention nationale des Montagnards et des Girondins, qui vota sa condamnation à mort. Louis Capet et Marie-Antoinette (et d’autres) furent guillotinés en 1793 sur la place rebaptisée place de la Révolution par la deuxième Révolution, qui peu de temps auparavant avait abattu la statue de son prédécesseur, remplacée par une guillotine [6]. Le nom place de la Concorde est donné pour la première fois à la place à la chute du Directoire avec l’arrivée en 1799 de Bonaparte et du Consulat qui aspirait à laisser définitivement de côté la monarchie et à faire adopter une nouvelle Constitution [7]. En 1814 ou 1818, la place est rebaptisée Place Louis XV, en 1826 elle devient place Louis XVI et finalement elle retrouve définitivement son nom de Place de la Concorde en 1830 [8] après la Révolution de Juillet qui conduisit la France à adopter une monarchie constitutionnelle libérale après l’abdication de Charles Ier.
Photographie 5 : Exécution de Louis XVI sur la place de la Révolution (Source : Bibliothèque Nationale de France)
De la même façon, la place de la Concorde d’Athènes, même si elle n’a pas retrouvé son ancien nom et si son nouveau nom reste constant après 1862, se retrouva également au centre de tensions sémantiques – mais pas seulement – supposées ou réelles. La statue du roi, qui devait être érigée sur la place suite à un décret de 1859 et qui aurait probablement été renversée par les insurgés, ne fut jamais érigée (ΑΙOΝ 17 / 10 / 1862) ; cela n’empêcha pas toutefois le roi Georges Ier d’y projeter, sur une idée de Ziller, à l’occasion du 50e anniversaire de la révolution de 1821, un pilier quadrangulaire qui aurait porté gravé sur l’une de ses faces le débarquement d’Othon en Grèce (Palingenesia, 26 / 03 / 1870), ni plus tard, en 1908, Hoffmann, dans le cadre d’un vaste projet d’urbanisation, de proposer pour la place Omonia un obélisque avec le buste du roi Georges à sa base (l’obélisque de Louxor est déjà érigé sur la place de la Concorde de Paris à ce moment-là).
De même les choses auraient sans doute été différentes si le jeune Dosios avait réussi à assassiner la reine Amalia en 1861 sur cette même place (ATHINA 15 / 12 / 1863) et la place aurait peut-être alors pris le nom de place de la Révolution. Ou en février 1863, quelques mois après la destitution du roi, les Montagnards et les Girondins grecs en route pour la deuxième Assemblée nationale, n’auraient pas mis un terme au conflit militaire de Février par un nouveau serment de concorde sur cette même place (ou en tout cas jusqu’en juin). Et si après l’adoption de la nouvelle constitution par le roi Georges, en 1864 [9], le nouveau gouvernement avait rendu ses prérogatives au roi Othon, qui passait pour « philhellène » aux yeux de beaucoup de gens… Si. Finalement, en 1884, par arrêté municipal (PV du Conseil municipal 266) qui tente de mettre un peu d’ordre dans les noms des rues et des places d’Athènes, le nom place Omonia est confirmé par écrit, ainsi que tous les changements de nom précédents des places et des rues. L’enjeu de ce même arrêté est aussi, entre autres, le changement de nom du prolongement de la rue Athinas au delà de la place Omonia, qui après son achèvement était simplement rue Athinas (p. ex. plan Masson). On proposa alors les noms de rue du roi Othon et de rue du 3-Septembre. C’est ce dernier nom (Tritis Septemvriou) qui s’imposa finalement, de justesse, par 8 voix contre 7 [10]. On ne considéra pas opportun de donner à la place le nom d’Othon, et son nom d’Omonia fut confirmé par écrit.
Figure 1 : Changements de nom et conceptualisation du triangle urbain (Source : Ph. Kafantaris)
Ainsi se clôt en 1884, d’un certain point de vue, le premier cycle sémantique de la zone planifiée mais presque non bâtie d’Omonia, tandis que s’ouvre un nouveau cycle. Véritable dédale à plusieurs niveaux, invisible ou apparent, reposant sur la réalité moderne des constructions et des mouvements de la ville alentour, l’espace de ce noyau urbain a cherché son identité dans l’empreinte de ses habitants tandis qu’il s’éloignait de sa première conceptualisation. La place-Omonia est devenue un nom propre composé. Elle est devenue, comme on le dit souvent, la place de tous puisqu’elle s’est transformée peu à peu en porte d’entrée générale vers le centre, vers la capitale, vers le pays. Les rames ferroviaires à vapeur ou électriques sont venues et elles ont disparu, elle a accueilli une station souterraine non couverte, plus tard une station souterraine couverte, elle a constitué le terminus du port et du réseau ferroviaire de la ville, autour se trouvaient le terminus des bus interurbains, des autobus et même du tram. Elle est devenue un quartier de loisirs, avec des cafés bondés et des boîtes, parfois centre de commerce, le noyau de l’industrie hôtelière avec ses hôtels qui l’ont entourée pendant plus d’un siècle, et un lieu pour toutes sortes de rencontres, sociales, politiques, avec ses bâtiments bondés alentour. Elle fut le théâtre d’affrontements sanglants, de répression, de contrôle, de manifestations et de célébrations ; elle l’est toujours. On la trouve dans des poèmes, dans des séries noires, elle est devenue un plateau pour des films avec ou sans fond de néons. La place Omonia est devenue rapidement synonyme du centre d’Athènes, et comme les mots se sont trouvés accrochés à la foule qui y circulait, en mettant en avant la coexistence de gens dans l’espace public ouvert, elle est restée curieusement silencieuse et souvent sélectivement inhospitalière : un champ pour des mouvements centrifuges de toutes sortes. On a réécrit les dictionnaires.
[1] Dickens Ch., (1859) Le conte de deux cités
[2] La partie ouest de la place, appelée de nos jours place Syntagma, a porté pendant des années le nom de « Kipos ton Mouson » (Jardin des Muses). Le nom de place Syntagma était donné à sa partie est (v. Georgiadis Ath. S., 1923 – 2e éd., Plan d’Athènes, Cons. munic. d’Athènes)
[3] Sur cette période et les protagonistes politiques, v. Histoire de la Nation grecque, vol. XIII, ch. : l’État grec de 1862 à 1881, pp. 218- 253.
[4] Ce plan est généralement daté de 1860 [p.ex. Biris, Κ. Η. (1966), Athènes, (5e éd., 2005, p. 112)]. Nos recherches à ce jour nous ont conduit à la conclusion que la date de mise en circulation du plan est 1863 selon le rapport annuel du Royal Institute of British Architects (RIBA) de 1864 (Papers – Session 1863-1864, London: RIBA, p. 25) qui mentionne « la carte la plus récente d’Athènes à partir d’un relevé topographique récent ». Emmanuel Kallergis est le fils de Dimitrios Kallergis, un des leaders de la révolution de 1843 alors ambassadeur en France. Cette relation ouvre peut-être la voie pour d’autres suppositions de cas en cas.
[5] Le journal ΑΙOΝ, le 5 / 9 / 1851, hésite à mentionner, pour la première fois, la place devant le palais : « la place dite Syntagma ». Dans d’autres numéros, il parle de place du Palais (platia Anaktoron). Nous pouvons assumer par là que le nouveau nom ne s’est imposé que peu à peu.
[6] Sur la Révolution française et plus particulièrement sur l’instauration de la République, v. Lefebvre, G. (2003 livres 3-5)
[7] Le Moniteur bonapartiste du 24 Brumaire (14 / 11 / 1799) rapporte : « La France veut quelque chose de grand et de durable. L’instabilité l’a perdue ; c’est la fixité qu’elle invoque. Elle ne veut pas la royauté ; elle est proscrite ». Lefebvre, G. (2003, 596)
[8] Sur les changements de nom de la Place de la Concorde, v. Pugin, A. & Heath, C. (1831, 9) et dans Baedecker, K., (1878, 154-155)
[9] V. Histoire de la Nation grecque, vol. XIII, p. 224. Kyriakidis, dans son Histoire, récapitulant les événements de cette période, qualifie de puériles ces tendances à imiter la Révolution française, en soulignant particulièrement l’emprunt évident de la dénomination des deux familles politiques : Orini (Montagnards) et Pedini (Plaine). Kyriakidis, Ε.Κ. (Κυριακίδης 1892, 221). Plaine ou Marais était le nom que les Montagnards donnaient aux députés de la Convention qui refusaient de se rallier à un parti. Lefebvre, G. (2003, 858)
[10] Municipalité d’Athènes, Archives historiques de la municipalité d’Athènes, Procès-verbaux du Conseil municipal, séance 29 du 17 / 01 / 1884, Acte du Conseil municipal N° 266.
Référence de la notice
Kafantaris, F. (2015) Place Omonia : de l’espace aux mots, in Maloutas Th., Spyrellis S. (éds), Atlas Social d’Athènes. Recueil électronique de textes et de matériel d’accompagnement. URL: https://www.athenssocialatlas.gr/fr/article/omonia-concorde/ , DOI: 10.17902/20971.19
Référence de l’Atlas
Maloutas Th., Spyrellis S. (éd.) (2015) Atlas Social d’Athènes. Recueil électronique de textes et de matériel d’accompagnement. URL: https://www.athenssocialatlas.gr/fr , DOI: 10.17902/20971.9
Références
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- Γιακουμής Χ και Ανδρέου Τ (2014) Μεταμορφώσεις των Αθηνών: Φωτογραφικό Οδοιπορικό από τον 19ο στον 20ο αιώνα. Καραστάση Α (επιμ.), Αθήνα: Kallimages.
- ΕΤΒΑ (1991) Στατιστική της Ελλάδος, πληθυσμός του έτους 1861. Αθήνα: Πολιτιστικό Τεχνολογικό Ίδρυμα ΕΤΒΑ.
- Κορρές Μ (2010) Οι πρώτοι Χάρτες της πόλεως των Αθηνών. Κορρές Μ (επιμ.), Αθήνα: Μέλισσα.
- Κυριακίδης Ε (1892) Ιστορία του Σύγχρονου Ελληνισμού, Τόμος Δεύτερος. Αθήνα: Ιγγλέσης.
- Μπίρης Κ (1966) Aι Αθήναι από του 19ου εις τον 20ον αιώνα. Αθήνα: Έκδοσις του Καθιδρύματος Πολεοδομίας και Ιστορίας των Αθηνών.
- Συλλογικό Έργο (1977) Νεώτερος Ελληνισμός 1833-1881. Στο: Ιστορία του Ελληνικού Έθνους, Αθήνα: Εκδοτική Αθηνών.
- Aldenhoven F (1837) Plan topographique d’Athènes et de ses environs. Lithographie royale.
- Fauvel L-F-S (1870) Plan d’Athènes. Bibliothèque nationale de France, département Cartes et plans, GE D-17297.
- Kalergis E (1870) Athènes et ses Environs:Plan topographique d’Athènes et de ses environs. Paris: Imprimerie Lemercier.
- Pugin A and Heath C (1831) Paris and it’s Environs. London: Jennings and Chaplin.
Cartes
- Aldenhoven F. (1837), Plan topographique d’Athènes et de ses environs [Archive: Harvard Maps Collection, 011373901]
- Les Officiers du Corps d’ Etat-Major, (1852) Carte de la Grece: Plan d’Athènes, Paris [Archive: DHKI et EKT]
- Kalergis Ε. (1860), Athènes et ses Environs:Plan topographique d’Athènes et de ses environs [National Historical Museum, Archive of Maps, Number Ent. 10627, ATT/26]
- Fauvel L. F. S. (1870), Plan d’Athènes [Αρχείο: Bibliothèque nationale de France, GE D-17297]
- Cleanthis St. and Scahubert E. (1831-1832), Topographic plan of Athens [Archive: 1st Ephorate of Byzantine Antiquities] cited in Korres M. (2010), The first maps of the city of Athens, Melissa: Athens.