Ceux qui reviennent de l’étranger
2017 | Sep
On observe ces dernières années une vague importante de Grecs qui émigrent [1] à l’étranger, dont beaucoup de jeunes avec un niveau de formation élevé. Cette question préoccupe grandement la communauté scientifique et toute la société grecque en général, étant donné les dimensions qu’a prises ce phénomène par rapport aux années précédentes (graphique 1).
Graphique 1 : Nombre de Grecs ayant émigré à l’étranger
Toutefois, parallèlement au nombre important de Grecs qui émigrent [2] à l’étranger, on observe également un phénomène de retour avec une intention de s’installer définitivement en Grèce d’un nombre moins important de Grecs qui se trouvaient à l’étranger. Nombre de ceux qui rentrent au pays décident de s’installer définitivement dans la région de la capitale.
Physionomie de ceux qui reviennent
Selon les résultats du recensement de 2011, au cours de la période 2006-2011, c’est-à-dire les cinq dernières années avant le recensement, 329 556 personnes au total se sont établies en Grèce en provenance de l’étranger [3]. Sur ce nombre, 128 434 avaient la nationalité grecque plus une autre nationalité [4] et 42 671 avaient leur domicile régulier en 2011 dans la Région Attique (ELSTAT 2015a) (Carte 1).
Carte 1 : Nombre de personnes de nationalité grecque qui se sont installées en Grèce entre 2006 et 2011 par Région de domicile (2011)
Source : ΕΛΣΤΑΤ – ΕΚΚΕ (2015) Πανόραμα Απογραφικών Δεδομένων 1991-2011
Parmi elles on trouve de nombreux jeunes (20-39 ans) titulaires d’un diplôme universitaire et employés dans le secteur tertiaire (graphiques 2, 3, 4 et 5).
Graphique 2 : Âge des personnes de nationalité grecque revenues de l’étranger qui se sont installées en Grèce entre 2006 et domiciliées en 2011 dans la Région Attique
Source : ELSTAT (2015b et 2015c)
Graphique 3 : Niveau de formation des personnes de plus de 15 ans qui sont rentrées de l’étranger entre 2006 et 2011 et sont (définitivement) établies dans la Région Attique en 2011
Source : EKKE-ELSTAT (2015)
Graphique 4 : Profession des personnes de plus de 15 ans qui sont rentrées de l’étranger entre 2006 et 2011 et ont établi domicile dans la Région Attique en 2011
Source : EKKE-ELSTAT (2015)
Graphique 5 : Secteurs principaux employant des personnes de plus de 15 ans rentrées de l’étranger entre 2006 et 2011 et ayant établi leur domicile dans la Région Attique en 2011
Source : EKKE-ELSTAT (2015)
Ceux qui sont rentrés de l’étranger pour s’établir dans la région de la capitale [5] au cours de la période en question ont choisi comme lieu de résidence surtout les zones chères du centre ville ou ce qu’on appelle les « beaux quartiers », c’est-à-dire les zones où élisent domicile les foyers aisés appartenant aux classes sociales supérieure [6] (carte 2).
Carte 2 : Nombre de personnes de nationalité grecque qui se sont installées dans la région de la capitale entre 2006 et 2011 [7]
Source : ΕΛΣΤΑΤ – ΕΚΚΕ (2015) Πανόραμα Απογραφικών Δεδομένων 1991-2011
Ainsi, des municipalités comme Philotheï-Psychiko ou Kifissia constituent, d’après le recensement de la population de 2011, le lieu de domicile choisi par un nombre important de Grecs revenus de l’étranger au cours de la période 2006-2011, par rapport à leur nombre total (tableaux 1, 2 et cartes 3 & 4).
Cette remarque confirme le constat de Lamprianidis (2013, 331) selon lequel, « lorsque les parents ont une meilleure situation socio-économique, leurs enfants ont plus tendance à revenir en Grèce » – constat établi à partir d’une recherche sur un grand nombre de Grecs ayant travaillé à l’étranger puis rentrés au pays.
Tableau 1 : Municipalités de la Région Attique ayant les taux les plus élevés et les plus bas par rapport au nombre total de personnes (2001 et 2011) revenues de l’étranger et installées dans ces municipalités entre 1996-2001 et 2006-2011
Carte 3 : Nombre de Grecs ayant séjourné à l’étranger et s’étant établis dans la région de la capitale au cours de la période 2006-2011 par municipalité (2011)
Source : ΕΛΣΤΑΤ – ΕΚΚΕ (2015) Πανόραμα Απογραφικών Δεδομένων 1991-2011
Carte 3 : Nombre de Grecs ayant séjourné à l’étranger et s’étant établis dans la région de la capitale au cours de la période 2006-2011 par municipalité (2011)
Source : EKKE-ELSTAT (2015) Πανόραμα Απογραφικών Δεδομένων 1991-2011 (https://panorama.statistics.gr/)
En comparant la situation de 2001 (carte 5) et celle de 2011 (carte 4), nous voyons que les municipalités avec un profil socio-économique aisé, comme Kifissia ou Glyfada, constituaient déjà dans le passé [8] des destinations très appréciées par les Grecs revenant de l’étranger. Pour la décennie en question, il faut souligner l’augmentation du nombre de ces personnes dans les banlieues nord-est d’Athènes, comme les municipalités de Halandri, Philotheï-Psychiko, Dionysos, Papagou-Holargos et Pallini (tableau 2).
Carte 5 : Pourcentages de personnes revenues de l’étranger et établies dans les municipalités de la Région Attique entre 1996 et 2001 par rapport au nombre total de personnes (2001)
Source : EKKE-ELSTAT (2015) Πανόραμα Απογραφικών Δεδομένων 1991-2011 (https://panorama.statistics.gr/)
Pour la dernière période pour laquelle nous disposons de données suffisantes (2010-2011), en ce qui concerne les caractéristiques des personnes revenues de l’étranger, on a enregistré un total de 33 751 retours de personnes de nationalité grecque, dont 30% environ ont choisi de s’installer définitivement dans la Région Attique (ELSTAT, 2015c).
Ce qui est frappant, c’est que malgré le fait que durant cette période l’économie grecque ait été en récession, que le taux de chômage des jeunes entre 15 et 29 ans ait été au premier trimestre 2011 de 31% au niveau national et de 14,7% dans la Région Attique (ELSTAT 2011), 3643 jeunes de nationalité grecque âgés de 20 à 29 ans sont revenus au pays et se sont installés dans la Région Attique (ELSTAT, 2015c). Par conséquent, bien que la crise se caractérise par le départ de nombreux Grecs pour l’étranger, on continue d’observer un retour de Grecs, qui n’est pas insignifiant.
Pour la période après 2011, nous ne disposons pas de chiffres suffisants concernant les caractéristiques des personnes qui reviennent chaque année au pays, à part quelques estimations : le nombre des Grecs qui reviennent de l’étranger est en légère augmentation après 2012 (Eurostat, 2016b), tendance logiquement liée à l’augmentation des départs (graphique 6).
Graphique 6 : Nombre de Grecs de retour au pays (2011-2014)
Aujourd’hui, bien que de nombreux émigrés grecs qui avaient quitté le pays par le passé soient revenusι [9], il y a un nombre important de Grecs qui se sont définitivement installés à l’étranger. On estime qu’en 2010 / 2011 il y avait environ 680 000 personnes [10] nées en Grèce (de plus de 15 ans) qui séjournaient à l’étranger. On estime que sur ce nombre, 144 000 avaient un niveau d’éducation très élevé (Arslan et al. 2014, 60). Des recherches récentes (Κωνσταντέλλος 2015, Ηλιοπούλου 2016) ont montré qu’un grand pourcentage de Grecs qui se trouvent à l’étranger sont disposés à revenir en Grèce, mais à certaines conditions seulement.
Caractéristiques de ceux qui reviennent en Grèce selon leur âge
Au cours de la période 2006-2011, 22 037 personnes de nationalité grecque de plus de 60 ans sont rentrées au pays. Selon le Recensement de la population de 2011, 3671 (16,7%) personnes étaient régulièrement installées dans la Région Attique.
De façon générale, le fait que beaucoup de ceux qui rentrent au pays chaque année soient d’un âge avancé est lié dans une large mesure à la grande vague d’émigration que la Grèce a connue après la guerre, en direction surtout de pays comme l’Allemagne, l’Australie, les Etats-Unies et le Canada. Plus précisément, entre 1955 et 1977, environ 1,2 million de Grecs [11] a quitté le pays définitivement [12] (graphique 7), en majorité de la tranche d’âge 15-44 ans. On estime que durant la seule année 1965, 16 994 personnes ont émigré de la région de la capitale (ESYE 1967, 293).
Graphique 7 : Nombre de Grecs ayant émigré entre 1955 et 1977.
Source : Traitement des données provenant de l’ESYE (1970, 1981)
Même si la plupart des Grecs a émigré pour des raisons économiques, beaucoup d’autres l’ont fait également pour d’autres raisons, soit politiques (junte militaire) soit éducatives ou personnelles.
On estime par exemple que durant les années 1960, la Grèce a perdu une part importante de ses scientifiques, dont beaucoup étaient diplômés d’écoles polytechniques, de facultés de sciences naturelles ou de médecine [13] (ESYE 1968,170, mentionné in Kourvetaris 1973, Zobanakis 1980). On évalue par ailleurs à 8717 les étudiants grecs étudiant à l’étranger en 1960, selon des chiffres de l’UNESCO, et à 14 147 leur nombre en 1970 (Kyprianos 1995, 606, mentionné in Pelliccia, 2012).
C’est pourquoi le recensement de 2011 enregistre d’une part un pourcentage très élevé de personnes de plus de 65 ans qui sont revenues en Grèce durant la période 2006-2011 et qui n’avaient qu’une formation primaire, d’autre part environ 30% ayant suivi une formation supérieure (graphique 8).
Graphique 8 : Niveau de formation des personnes de plus de 65 ans et ayant la nationalité grecque qui sont rentrées de l’étranger au cours de la période 2006-2011 et régulièrement installées dans la Région Attique en 2011
Source : Traitement des données provenant de l’EKKE-ELSTAT (2015)
L’image est exactement inverse si l’on regarde le niveau de formation des jeunes de 15 à 34 ans qui sont revenus de l’étranger durant la même période. Près de 70% des jeunes adultes revenus en Grèce durant la période 2006-2011 et définitivement domiciliés dans la Région Attique selon le Recensement de 2011 avaient une formation supérieure. Qui plus est, beaucoup d’entre eux étaient détenteurs d’un master ou d’un doctorat.
Graphique 9 : Niveau de formation des personnes de 15-35 ans rentrées au pays au cours de la période 2006-2011 et régulièrement installées dans la Région Attique en 2011
Source : Traitement des données provenant de l’EKKE-ELSTAT (2015)
Si nous essayons de regrouper les raisons principales pour lesquelles ces jeunes Grecs émigrent, et notamment pour ceux qui émigrent à partir de la région de la capitale, nous pourrions les classer en trois grandes catégories : la première concerne la formation, par exemple pour les études, la formation professionnelle ou la spécialisation, etc., la deuxième a trait à des raisons professionnelles, par exemple la recherche d’un emploi, l’évolution d’une entreprise à l’étranger ou un détachement à l’étranger, et la troisième a trait à des raisons personnelles. Il est par ailleurs assez fréquent que concourent plusieurs raisons à la fois
Plus précisément, on a estimé que pour la seule année 2012, 37 000 Grecs environ étudiaient dans l’un ou l’autre des États membres de l’UE pour obtenir un diplôme universitaire (licence, master ou doctorat). Des pays comme le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Italie et Chypre continuent d’être les destinations principales des Grecs qui souhaitent suivre des études en Europe (Eurostat, 2016c).
Quant aux Grecs étudiant dans un centre de formation à l’étranger et souhaitant rentrer en Grèce, nous mentionnerons à titre indicatif que selon une recherche conduite en 2011 sur un échantillon d’étudiants grecs étudiant à ce moment-là en Italie (Pelliccia, 2013), 63% d’entre eux ont déclaré désirer rentrer en Grèce, la moitié d’entre eux environ envisageant de le faire dès la fin de leurs études.
En tout cas, si nous essayons aujourd’hui de regrouper les raisons principales pour lesquelles les jeunes Grecs semblent choisir ou envisagent de rentrer en Grèce, on pourrait mentionner : la nostalgie de la Grèce (climat, mode de vie), le fait que leur cercle familial ou leurs amis se trouvent éloignés, le désir de trouver du travail en Grèce (en posant en général un certain nombre de conditions), ainsi que des raisons personnelles ou familiales. Parmi les facteurs inhibiteurs, on pourrait mentionner surtout les conditions économiques et sociales dégradées, liées à la crise et tout ce que l’on considère comme des problèmes caractéristiques du contexte grec [13].
Enfin, le retour de ces émigrés est considéré comme important pour leurs lieux d’origine, puisqu’il participe non seulement à l’augmentation de leur population totale, mais aussi à leur rajeunissement. Comme nous l’avons vu, l’Attique constitue la destination d’un nombre important de jeunes, capables et désireux de travailler. Beaucoup d’entre eux ont été formés ou ont travaillé à l’étranger et en rentrant au pays, ils ramènent « dans leurs bagages », des connaissances, des expériences, de nouvelles capacités, voire de l’argent, qui leur permettent de contribuer à l’accélération du développement de la région.
[1] On entend par émigration « le fait pour une personne de changer de lieu de résidence habituelle (régulière) » (ELSTAT, 2014a). L’émigration est l’un des processus démographiques fondamentaux qui influent sur la population d’une région, et on y distingue deux catégories principales : migration interne et migration internationale. La première renvoie au déplacement d’un domicile à un autre à l’intérieur des frontières du même État, la seconde renvoie au déplacement d’un État à autre (Τσαούσης 1991, 20, 121). Dans cet article, il n’est question que de l’émigration internationale ou extérieure.
[2] Avec nationalité grecque ou double nationalité.
[3] Le Recensement de la population effectué par ELSTAT en mai 2011, dans la fiche Recensement Habitat-Population, comportait la question suivante : « avez-vous déjà séjourné à l’étranger ? ». Ce déplacement concernait aussi bien les migrants étrangers installés en Grèce que les Grecs rentrés au pays. Pour cette question, on enregistrait avec plus de détails les informations suivantes : date d’établissement en Grèce, dernier pays de domicile et raison principale pour l’installation en Grèce (ELSTAT 2011).
[4] Les principaux pays d’origine étaient : l’Allemagne, le Royaume-Uni, les Etats-Unis, Chypre et l’Italie (ELSTAT 2014b).
[5] La Région de la capitale englobe toutes les unités régionales de la Région Attique moins les Îles (municipalités de Salamine, Hydra, Angistri, Égine, Kythira, Paros, Spetsai, Trizinia).
[6] Nous mentionnons à titre indicatif les zones suivantes : Lycabette-Kolonaki-Exarchia, Rigillis-Syntagma-Plaka-Monastiraki, Acropole-Philopappos, Mets, Pangrati-Hilton-Ilisia-Zografou pour le Secteur central d’Athènes, Nea Erythraia, Kifissia, Ekali, Philothéï, Psychiko, Papagos, pour le Secteur nord, Glyfada pour le Secteur sud, ainsi que Ekali-Dionyso, Drafi, Voula-Vouliagmeni.
[7] UnAnU = Unités d’Analyse Urbaine. Elles correspondent au niveau des Secteurs de recensement de ELSTAT, à la différence près que l’on a intégré aux UnAnUr les petits Secteurs de recensement, de telle sorte qu’il n’y ait pas d’UnAnUr avec une population inférieure à 900 habitants. Ces fusions ont été opérées pour éviter des problèmes de fiabilité. L’Attique est divisée en 3000 UnAnUr, d’une population moyenne de 1250 personnes.
[8] Nous mentionnerons à titre indicatif qu’en 1973, 22 000 personnes environ sont rentrées en Grèce, 23% d’entre elles déclarant comme lieu d’installation la région de la capitale (ESYE 1975, 93). On a continué d’observer des flux migratoires en provenance de pays étrangers vers la Grèce dans les décennies qui ont suivi, comme cela ressort des résultats des recensements de 1991 et 2001, et l’on estime que pour la seule période 1985-1999 environ 450 000 ressortissants grecs ont émigré d’un pays étranger vers la Grèce (European Stytistical System, 2016).
[9] On estime par exemple qu’en 2011 près de 201 000 personnes nées en Grèce résidaient en Allemagne, 134 000 aux Etats-Unis, 121 000 en Australie, 66 000 au Canada et 33 000 au Royaume-Uni (OCDE 2016).
[10] On estime que pour la seule année 1965, 80 569 personnes ont quitté la Grèce pour l’Allemagne (RFA et RDA), 18 551 pour l’Australie, 5543 pour le Canada et 2782 pour les Etats-Unis (ESYE 1967, 395). Depuis 1977, on a cessé de recueillir des informations sur l’émigration entrante et sortante des ressortissants grecs en raison de la diminution importante des flux migratoires (ESYE 1981, 51).
[11] Par « émigrés permanents », on entendait tous les Grecs qui avaient leur domicile régulier en Grèce, et partaient pour l’étranger dans le but de s’y installer pour une durée de plus d’une année (ESYE 1981, 14).
[12] On admet que durant la période 1961-1965, 34,6% des détenteurs d’un diplôme d’ingénieur, d’architecte ou d’autres spécialités similaires, 27,3% des diplômés en sciences de la nature, par exemple des physiciens, chimistes, géologues, biologistes, agronomes, etc., et 25,2% des diplômés en sciences de la santé, comme les médecins, dentistes, etc., ont quitté définitivement le pays (ESYE 1968, 170, mentionné par Kourvetaris 1973).
[13] Ces conclusions s’appuient sur les résultats d’une recherche qualitative conduite à partir de début 2016 par Stylianos K. Stavrianakis dans le cadre de sa thèse de doctorat à l’université Charokopeio intitulée « Retombées sur la région de la capitale de l’exode des jeunes scientifiques à l’étranger », et portant sur un échantillon de jeunes scientifiques (de nationalité grecque) qui ont émigré de la région de la capitale après 2009, et de jeunes scientifiques (de nationalité grecque) qui sont rentrés au pays après 2009 et ont choisi de s’installer dans la région de la capitale.
Référence de la notice
Stavrianakis, S. (2017) Ceux qui reviennent de l’étranger, in Maloutas Th., Spyrellis S. (éds), Atlas Social d’Athènes. Recueil électronique de textes et de matériel d’accompagnement. URL: https://www.athenssocialatlas.gr/fr/article/retour-de-letranger/ , DOI: 10.17902/20971.75
Référence de l’Atlas
Maloutas Th., Spyrellis S. (éd.) (2015) Atlas Social d’Athènes. Recueil électronique de textes et de matériel d’accompagnement. URL: https://www.athenssocialatlas.gr/fr , DOI: 10.17902/20971.9
Références
- ΕΛΣΤΑΤ (2010) Γενικές Απογραφές Κτιρίων, Πληθυσμού-Κατοικιών 2011. Available from: http://www.demography-lab.prd.uth.gr/inf_mat/census_instruction_all_gr_2011.pdf.
- ΕΛΣΤΑΤ (2011) Δελτίο Τύπου, Έρευνα Εργατικού Δυναμικού Α’ Τρίμηνο 2011.
- ΕΛΣΤΑΤ (2014a) Απογραφή Πληθυσμού-Κατοικιών 2011. Ενιαία Μορφή Δομής Μεταδεδομένων (SIMS). Available from: http://www.statistics.gr/documents/20181/1210503/A1602_SAM01_MT_DC_00_2011_00_2011_02_F_GR.pdf/d5ef976f-5cf8-4e1a-bbb6-3c73ccdb7b01.
- ΕΛΣΤΑΤ (2014b) Απογραφή Πληθυσμού-Κατοικιών 2011 / Μετανάστευση.
- ΕΛΣΤΑΤ (2015a) Απογραφή Πληθυσμού 2011- Εγκατασταθέντες από το εξωτερικό κατά την τελευταία πενταετία πριν την απογραφή, κατά τόπο διαμονής κατά την Απογραφή 2011 και υπηκοότητα (Ελληνική, ξένη). Available from: http://www.statistics.gr/el/statistics/-/publication/SAM07/2011.
- ΕΛΣΤΑΤ (2015b) Απογραφή Πληθυσμού 2011- Εγκατασταθέντες από το εξωτερικό κατά την τελευταία πενταετία πριν την απογραφή, κατά φύλο, ομάδες ηλικιών, τόπο διαμονής κατά την Απογραφή 2011, υπηκοότητα (ελληνική, ξένη) και λόγο εγκατάστασης στην Ελλάδα. Available from: http://www.statistics.gr/el/statistics/-/publication/SAM07/2011.
- ΕΛΣΤΑΤ (2015c) Απογραφή Πληθυσμού 2011- Εγκατασταθέντες από το εξωτερικό κατά τo τελευταίο έτος πριν την απογραφή, κατά φύλο, ομάδες ηλικιών, τόπο διαμονής κατά την Απογραφή 2011, υπηκοότητα (ελληνική, ξένη) και λόγο εγκατάστασης στην Ελλάδα. Available from: http://www.statistics.gr/el/statistics/-/publication/SAM07/2011.
- ΕΛΣΤΑΤ – ΕΚΚΕ (2015) Πανόραμα Απογραφικών Δεδομένων 1991-2011. Available from: https://panorama.statistics.gr/.
- ΕΣΥΕ (1967) Στατιστική Επετηρίς της Ελλάδος 1966. Αθήνα.
- ΕΣΥΕ (1971) Στατιστική Επετηρίς της Ελλάδος 1970. Αθήνα.
- ΕΣΥΕ (1975) Στατιστική Επετηρίς της Ελλάδος 1975. Αθήνα.
- ΕΣΥΕ (1981) Στατιστική Επετηρίς της Ελλάδος 1980. Αθήνα.
- Κωνσταντέλλος Ν (2015) Talent management, from drain to gain. Στο: 1st Human Capital Summit Talent Management: From drain to gain, Αθήνα: ICAP Group. Available from: http://dir.icap.gr/mailimages/NKonstantellosICAPGroup.pdf.
- Λαμπριανίδης Λ (2011) Επενδύοντας στη Φυγή: Η διαρροή επιστημόνων από την Ελλάδα την εποχή της παγκοσμιοποίησης. Αθήνα: Κριτική.
- Τσαούσης Δ (1991) Η Κοινωνία του ανθρώπου, Εισαγωγή στην Κοινωνιολογία. 1η έκδ. Αθήνα: Gutenberg.
- Arslan C, Dumont J–C, Kone Z, et al. (2014) A new profile of migrants in the aftermath of the recent economic crisis. OECD Social, Employment and Migration Working Papers, OECD Publishing 160. Available from: http://dx.doi.org/10.1787/5jxt2t3nnjr5-en.
- European Statistical System (2016) Sencushub 2 (database). Available from: https://ec.europa.eu/CensusHub2/query.do?step=selectHyperCube&qhc=false.
- Eurostat (2016a) Emigration by five year age group, sex and citizenship. Available from: http://ec.europa.eu/eurostat/data/database (accessed 5 December 2016).
- Eurostat (2016b) Immigration by five year age group, sex and citizenship. Available from: http://ec.europa.eu/eurostat/data/database (accessed 5 December 2016).
- Eurostat (2016c) Foreign students by level of education and country of origin. Available from: http://ec.europa.eu/eurostat/data/database (accessed 5 December 2016).
- Iliopoulou G (2016) Performance management, from drain to regain. In: 2nd Human Capital Summit, Athens: ICAP Group.
- Kourvetraris GA (1973) Brain drain and international migration of scientists: the case of Greece. The Greek Review of Social Research 15–16: 2–13.
- Kyprianos P (1995) Diplômes et Etat: sur la passion de l’ école dans la Grèce contemporaine. Revue Tiers Monde, JSTOR 143: 598–619.
- OECD (2016) Stock of foreign-born population by country of birth. Available from: http://stats.oecd.org.
- Pelliccia A (2012) Ulysses undecided. Greek student mobility in Italy. Rome: Aracne Editrice.
- Pelliccia A (2013) Greece: Education and brain drain in times of crisis. Working paper n.54, Rome: Consiglio Nazionale delle Ricerche – Istituto di Ricerche sulla Popolazione e le Politiche Sociali.
- Zobanakis G (1980) Brain drain with particular reference to the outflow of Greek scientific labour to the United States. SPOUDAI-Journal of Economics and Business 30(1): 70–91.